Cardinal Anders Arborelius
Évêque de Stockholm
Carme déchaux pendant 27 ans, il est le premier cardinal scandinave de l’histoire, réputé pour son sens de la mesure et de la spiritualité.
Papabile
Évêque de Stockholm
Carme déchaux pendant 27 ans, il est le premier cardinal scandinave de l’histoire, réputé pour son sens de la mesure et de la spiritualité.
PapabileAnders Arborelius n’est pas né dans une famille catholique, mais protestante luthérienne ; il grandit à Lund, puis y étudie les langues modernes. En 1969, à l’âge de 20 ans, il se convertit au catholicisme ; il souhaite d’abord être prêtre diocésain, mais décide de rejoindre l’ordre des carmes déchaussés après avoir lu L’Histoire d’une âme, de Thérèse de Lisieux : il entre au carmel de Norraby, seul monastère de ce type en Suède, en 1971. Il parfait sa formation avec une licence en théologie à Bruges et à Rome au Theresianum, la faculté pontificale des carmes. En 1977, il prononce ses vœux perpétuels comme carme déchaux, et est ordonné prêtre pour son monastère le 8 septembre 1979. Il y reste jusqu’en décembre 1998, où il est choisi par Jean-Paul II comme évêque de Stockholm, dans un pays où la discrimination légale des catholiques n’a cessé qu’en 1951 : après avoir hésité à accepter, il devient alors le premier évêque catholique d’origine suédoise depuis la Réforme.
À la tête d’une Église peu nombreuse et diasporique, mais en croissance, il s’engage dans un œcuménisme raisonné avec l’Église luthérienne (religion d’Etat jusqu’en 2000) ; de 2005 à 2015, il est président de la Conférence épiscopale de Scandinavie, où le catholicisme revêt des traits similaires. En mai 2017, le pape François annonce la nomination inattendue de cet évêque des périphéries au cardinalat. Il devient alors le premier cardinal scandinave de l’histoire. À la Curie romaine, il siège depuis 2020 au Conseil pour l’économie institué par François, et est membre du Dicastère pour l’unité des chrétiens. Il s’est signalé également comme auteur spirituel.
Prélat réputé pour son calme, son sens de la mesure et de la spiritualité, le cardinal Arborelius est un papabile conservateur raisonné, profondément marqué par la vie religieuse qu’il a menée pendant 27 ans. Aussi polyglotte que peu ambitieux, il peut paraître ratzingérien dans ses orientations (défenseur du célibat sacerdotal), classique dans ses dévotions, et conservateur en théologie morale, mais bergoglien dans sa position à la tête d’une Église périphérique. Sur les questions migratoires et environnementales, il est pleinement dans la ligne de François. Il a restreint la faculté de célébrer la messe traditionnelle en latin dans son diocèse. Son élection signifierait en quelque sorte un recentrement sur une Église plus humble et synodale, mais aussi plus spirituelle.