Stratégie du chaos : quelques heures après les allocutions de Poutine au Sommet des BRICS à Johannesburg, prononcées en visioconférence car le président russe est sous la menace d’une interpellation en Afrique du Sud, deux mois jour pour jour après la tentative avortée de coup d’État, un avion du « traître » Prigojine s’écrasait près de Tver — le chef de Wagner était sur la liste des passagers. Quel est le sens diplomatique de la prise de parole d’un chef de gouvernement qui semble prêt à tuer les membres de son premier cercle ? Où est la vérité quand l’affameur du Kremlin — responsable de la crise alimentaire qui frappe l’Afrique de l’Est — se pose à Johannesburg en garant d’une nouvelle multipolarité au service de l’Afrique ? Pour s’orienter dans le brouillard, c’est entre les lignes qu’il faut lire ce discours que nous traduisons et commentons pour la première fois en français.
« Qui aidera l’Occident à résoudre le problème russe ? » c’est la question posée par Lev Ponomarëv, Elena Kotënočkina et Oleg Elančik. Alors que certaines franges de l’opposition russe en exil ont soutenu la mutinerie de Prigojine, ils appellent à une transition plus modérée.
Comment un partisan de Poutine explique-t-il l’enlisement russe ? Dans ce texte que nous traduisons et contextualisons pour la première fois, Ivan Timofeev se livre à un exercice dont il faut comprendre tous les ressorts pour répondre, en creux, à une question : l’État russe peut-il survivre à la guerre ?
En 2015 un rapport de vingt pages faisait trembler Poutine.
Son principal auteur, un opposant de long cours au régime, venait d’être assassiné de quatre balles à quelques mètres du Kremlin.
Censuré, interdit de circulation, ce texte fouillé démontrait la relation inextricable du régime de Poutine avec une guerre sans fin.
Penser ou imaginer la Russie de l’après, c’est commencer par lire et relire Boris Nemtsov et son rapport prophétique.
Doctrines de la Chine de Xi | Épisode 42
« Les gouvernements et les organisations ne devraient pas outrepasser leurs fonctions et transformer le concept de risque en outil idéologique. » Dans un passage coupé par la traduction officielle de son discours au Davos d’été mardi 27 juin, le Premier ministre chinois s’en est pris directement à la nouvelle stratégie de sécurité économique de l’Union. Nous traduisons et commentons ligne à ligne cette intervention dans son intégralité pour comprendre comment Pékin adapte sa stratégie.
Cette semaine, le président de la Russie a un nouveau visage — non plus celui qui menace ou qui massacre les traîtres, mais celui qui temporise, qui concède et qui louvoie. Dans le chaos d’une guerre qui s’étend jusqu’au Kremlin, la politique devient elle aussi une simple épreuve de force et Poutine, un chef de gang de plus en plus au pied du mur — qui prononce ces mots rapides que nous traduisons et commentons ligne à ligne.
Alors que la mise à nu des failles du régime russe semble jouer contre les intérêts de nombreuses personnalités en Russie, le dirigeant bélarusse en ressort, selon les apparences, renforcé. Mais s’arrêter à une telle lecture serait manquer la nouvelle position dans laquelle l’a enfermé cette séquence — en tenaille entre Wagner et le Kremlin.
La guerre s’est étendue sur le territoire russe. La situation est si grave que le Kremlin a annoncé que lundi serait un jour férié pour faire face à la situation. Coup d’État ? Guerre civile ? Mutinerie ? Lawrence Freedman fait le point pour comprendre comment Prigojine en est venu à se rebeller contre son maître.
Hier dans la nuit, le chef de la milice Wagner, l’ancien cuisinier du Kremlin Evgueni Prigojine, s’est soulevé contre son maître. C’est un pronunciamento : une milice de plus en plus centrale dans l’ordre de l’État se lance à l’assaut du Kremlin. Il en appelle à l’armée et à la population russe pour renverser Vladimir Poutine. Dans ce brouillard où rien n’est sûr, nous traduisons et commentons son discours solennel de ce matin — sa première contre-attaque.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, 300 milliards d’actifs de la Fédération de Russie et de la Banque centrale russe sont gelés. Une part significative est détenue en Europe — principalement en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Que faire de cette pièce d’argent sur l’échiquier de la guerre, alors que les troupes de Poutine poursuivent leur destruction systématique de l’Ukraine ? Pour Elena Daly, l’option d’une confiscation serait la plus stratégique.