À l’approche du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, le militant russe Alexeï Navalny livre sa lecture de la vision impérialiste de Poutine qui l’a conduit au conflit et propose une feuille de route pour la Russie d’après-guerre.
La vraie victoire de Vladimir Poutine n’est pas d’avoir anéanti l’opposition et écrasé les sociétés civiles en Russie. C’est d’avoir orchestré une apathie généralisée, une passivité mêlée à de la crainte, dans une confusion entretenue. Depuis un an, Benjamin Quénelle a échangé avec des Russes de l’invasion de l’Ukraine — il livre un témoignage.
Moins de 10 % des 1 400 entreprises occidentales qui possédaient des filiales en Russie avant le début de l’invasion de l’Ukraine ont quitté le pays, malgré les sanctions à l’encontre de Moscou.
En même temps qu’il lui permet d’ensanglanter l’Ukraine, le système idéologique mis en place par Vladimir Poutine en Russie s’enlise, peine à mobiliser. Pour comprendre pourquoi, il faut faire un détour par Ibn Khaldûn et sa théorie des empires. Selon le sociologue Hamit Bozarslan, les échecs d’un récit fondé sur « l’idée nationale », qui peine à se transformer en « idéal », expliquent en partie pourquoi la guerre d’Ukraine n’est pas seulement territoriale.
La Russie avait enregistré des excédents budgétaires au cours des 11 premiers mois de l’année 2022. Si les prix élevés des hydrocarbures ont pu compenser les dépenses liées à la guerre contre l’Ukraine, cette tendance est en train de s’inverser.
Ce chiffre symbolique, presque 10 mois après le début du conflit, serait en réalité bien plus élevé. Toutefois, l’analyse par répartition géographique ainsi que par branche de ces décès permet de saisir l’impact du conflit sur la société russe.
L’embargo européen sur les importations de pétrole ainsi que le plafonnement inédit du prix du baril de pétrole russe à 60$ décidé samedi par les pays européens, du G7 et par l’Australie entrent en application aujourd’hui. Si ces mesures visent à faire baisser les revenus du Kremlin liés à la vente de pétrole afin de nuire à l’effort de guerre russe, leur efficacité est à ce stade incertaine.
On estime que, d’ici la fin de l’année, environ un million de Russes pourraient quitter le pays pour s’installer à l’étranger. Ce choix, largement motivé par des raisons économiques ou pour échapper à la mobilisation, touche principalement les jeunes hommes âgés de 20 à 35 ans. Cette émigration massive ainsi que les conséquences mêmes de la guerre impactent durement l’économie des pays du Caucase et d’Asie centrale.
Alors que l’embargo européen sur le pétrole russe prendra effet le 5 décembre, suivi d’un embargo sur tous les produits pétroliers le 5 février, la Russie a déjà perdu la quasi-totalité de ses marchés européens depuis le début de la guerre. Pour compenser elle se tourne vers les pays asiatiques pour qui les embargos occidentaux constituent une opportunité d’acheter du pétrole à bas coût.
Hier, le ministre des Affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, est arrivé à Moscou pour une visite de deux jours au cours de laquelle il a rencontré son homologue russe, Sergueï Lavrov — pour la quatrième fois depuis le début de la guerre en Ukraine. L’Inde est un partenaire privilégié de la Russie qui manœuvre prudemment pour conserver ses relations avec Moscou, tout en évitant de se mettre les Occidentaux à dos.