Archives et discours


Dans un texte publié par le compte officiel du département d’État américain, l’administration Trump relance sa doctrine européenne  : le changement de régime.

Dans cet appel à la construction d’une «  alliance civilisationnelle  » — explicitement adressé au Rassemblement National en France, à l’AfD en Allemagne et au PiS en Pologne — la plus puissante diplomatie au monde assume un projet  : transformer l’Union en un agrégat de «  nations chrétiennes comme la Hongrie  ».

Nous le traduisons et commentons ligne à ligne.

Devant MBS et sa cour, Donald Trump a fait un numéro de charme à l’Arabie Saoudite — mais il a aussi prononcé quelques phrases potentiellement historiques qui laissent entrevoir le projet d’une nouvelle géopolitique du Moyen-Orient.

Au début d’une tournée dans le Golfe qui le voit aussi s’arrêter à Doha et Abu Dhabi, Trump a loué un modèle de développement arabe autonome vis-à-vis des «  nation-builders  » américains et ouvert la porte à un nouvel accord avec l’Iran, s’inscrivant dans la filiation du discours du Caire d’Obama.

Nous le traduisons.

«  Nous investirons de nouveau en Europe massivement.

Nous nous attaquerons aux droits acquis qui font obstacle à notre futur, en nous fondant sur l’innovation, contre les privilèges.

Et nous protégerons et préserverons notre liberté.  »

Au Portugal, devant plusieurs chefs d’État européens, Mario Draghi a établi un nouveau diagnostic et fixé un cap.

Nous traduisons son appel de Coimbra.

Devant Xi, al-Sissi, Lula, Vučić et les autres, Poutine voulait une mise en scène éclatante  : celle d’un nouveau succès dans une guerre éternelle.

La guerre d’il y a quatre-vingt ans  ; celle d’aujourd’hui en Ukraine, celle de demain en Europe — celle qui ne s’arrête jamais.

Parmi les douze batailles de la Seconde Guerre mondiale de son discours, on trouvait trois villes ukrainiennes et une autre, russe, qui fait désormais partie du front — Koursk.

Nous le traduisons.

Aujourd’hui, sur la place Rouge, pour le traditionnel défilé du «  Jour de la Victoire  », Vladimir Poutine va se présenter comme le sauveur de la «  majorité mondiale  » à côté de Lula, Xi Jinping ou de son vassal Loukachenko.

Pour préparer les Russes à ce show, il a donné à la télévision un long entretien dans un pseudo-documentaire au style hollywoodien. Il y évoque sa biographie, son héritage et ses aspirations pour la Russie. Un dispositif huilé, à la Sourkov  : une mise en scène à l’intérieur de la mise en scène.

Nous le traduisons.

Pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale, Xi Jinping et Vladimir Poutine préparent ce 9 mai une mise en scène impériale.

Mais la victoire qu’ils mettront en scène n’est pas tournée vers le passé.

Dans une tribune d’une brutalité inédite, le président chinois a fait sien le style révisionniste du maître du Kremlin en révélant pour la première fois d’une manière aussi explicite le soutien de la Russie à l’annexion de Taïwan par la Chine.

Nous le traduisons.

«  Il faut que notre petite barque, voguant en eaux troubles, reste toujours amarrée au grand navire russe.  »

Alors que l’Église catholique pleurait la mort du pape François, à Moscou, sous les ors du Kremlin, le Patriarche Kirill et le président russe accomplissaient une sorte de rituel théologico-politique  : la mise en scène du rattachement au «  monde russe  » de l’Église de Serbie.

Peu remarqué en Occident, ce moment pourrait se révéler décisif.

Le bras armé de la prochaine invasion est désormais la religion orthodoxe.

Le prochain objectif a été énoncé à Moscou ce 22 avril  : prendre Belgrade.

Contrairement à ce que pensent Donald Trump, Elon Musk ou J. D. Vance, la construction européenne a toujours bénéficié aux intérêts américains.

Quelques semaines seulement avant la déclaration du 9 mai 1950, le Secrétaire d’État américain Dean Acheson expliquait pourquoi à Robert Schuman dans une lettre visionnaire d’une grande clarté.

Michel Foucher et Philippe Etienne en proposent aujourd’hui un commentaire historique.

«  America First ne signifie pas America Alone  ».

Le secrétaire au Trésor américain a tenté aujourd’hui une opération de charme face aux économistes et investisseurs internationaux réunis lors des rencontres du printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Désavoué à plusieurs reprises ces derniers mois, souvent totalement tenu à l’écart des politiques économiques menées avec brutalité par le président américain, cet ancien financier proche de Soros a articulé un programme de réforme du système économique international.

Nous le traduisons.