Les Filles de Monroe nous replonge dans l’univers post-exotique volodinien certes familier, mais empreint d’une lecture « vitaliste » qui se démarque de son habituelle perspective post-marxiste. Volodine y poursuit l’originalité de ses précédentes œuvres : raconter dans l’échec des possibilités révolutionnaires du XXe siècle, tout en essayant de penser leur persistance actuelle sous une forme spectrale.
Le dernier roman de Tanguy Viel chez Minuit s’impose comme l’une des œuvres phares de cette rentrée littéraire.
Le dernier essai de Piketty contient dans son titre un glissement lexical passé relativement inaperçu. Dans cette recension, Guillaume Allègre tente d’expliquer ce qui justifie ce tournant de l’étude des inégalités à la déconstruction du concept d’égalité par un changement d’optique : une approche plus volontariste, plus optimiste.
La politique économique chinoise a pu faire l’objet de nombreux débats et il s’en est fallu de peu pour que la Chine suive le chemin de l’ex-URSS. Isabella Weber retrace et analyse originalement, grâce à une approche historique et économique, la trajectoire économique chinoise.
Billy Wilder et moi, le dernier roman de Jonathan Coe, pose une fois de plus la question de l’identité britannique – mais pas seulement. L’occasion de revenir sur l’œuvre d’un romancier qui a transformé le « state of the nation novel » britannique en un roman européen au succès continental.
Dans ce long entretien, Stella Ghervas revient sur ses hypothèses, ses méthodes de travail, et la spécificité disciplinaire d’une approche historique de la paix en Europe. Alors que son ouvrage se termine à l’époque contemporaine, sa perspective historique sur la paix résonne forcément, au moment où la guerre apparaît en pleine mutation pendant que les organisations internationales qui ont émergé après la Seconde Guerre mondiale paraissent toujours plus impuissantes.
Le 11-Septembre a ouvert une nouvelle ère, qui semble s’être refermée avec la chute de Kaboul. Que nous a appris cette période ? Quelles leçons en avons-nous tirées ?
À travers son livre The Rise and Fall of the British Nation publié en 2018, l’historien David Edgerton propose une histoire renouvelée de la Grande-Bretagne du XXe siècle qui remet en cause les orthodoxies établies sur la place du libre-échange dans l’histoire britannique, l’importance de l’État-providence et la continuité de l’idéologie impérialiste. Nous avons ainsi demandé à ce critique du Brexit comment l’histoire du XXe siècle pouvait éclairer l’état actuel de la politique britannique.
Māris Bērziņš signe avec son Forgeron du futur un « docufiction » exhumant Vilis Lācis, personnage controversé de l’histoire lettonne, tristement célèbre pour avoir signé des décrets de déportation dans les années 1940. Dans un style romanesque associant documents historiques et extrapolations fictionnelles, Bērziņš s’enfonce à travers ce roman dans la conscience de son personnage.
Silvio Berlusconi vient de s’éteindre. Son émergence et sa pratique du pouvoir ont transformé, en profondeur, le paysage politique italien. Pour Giovanni Orsina, la force de Berlusconi réside dans l’utilisation de la « méthodologie libérale utopique », réduisant la politique à un cadre en la vidant de sa substance idéologique. Nous relisons aujourd’hui les bonnes feuilles du livre de conversations entre David Allegranti et Giovanni Orsina, Antipolitica. Populisti, tecnocrati e altri dilettanti del potere.