Les lecteurs du Grand Continent le savent depuis plus d’un an : « contrairement à 2017, où l’approche était improvisée, Donald Trump a désormais un plan — plus radical, mieux défini ».

Dès les 100 premières heures de son second mandat, Donald Trump prévoit de signer jusqu’à 100 décrets adressés aux agences fédérales concernant des domaines aussi divers que les déportations massives d’immigrés, la politique climatique, l’énergie et même les crypto-monnaies.

S’il est d’usage pour les présidents américains de défaire l’héritage de leurs prédécesseurs en annulant certaines réglementations et politiques mises en place au cours de leur mandat, Trump prévoit de faire un usage massif et maximal de tous les outils à sa disposition. Les Républicains au Sénat étudient toutes les dernières mesures de l’administration Biden susceptibles d’être annulées par le Congressional Review Act, une loi utilisée à 16 reprises par Trump au début de son premier mandat — contre 3 pour Biden, ou 1 pour Bush.

En citant la doctrine militaire basée sur l’écrasement de l’adversaire à travers l’emploi d’une immense puissance de feu, le Parti républicain l’annonce explicitement : « lorsque le président Trump prendra ses fonctions lundi, une avalanche de décrets touchant l’économie et la frontière produiront un effet de ‘choc et effroi’ (shock and awe) » 1.

Trump — qui avait déclaré il y a un an qu’il serait un « dictateur », mais seulement pendant les 24 premières heures de sa présidence — a l’intention de submerger les médias et ses adversaires politiques par la densité du barrage de mesures nouvelles et radicales. Selon plusieurs sources consultées par la revue, il pourrait y parvenir — ni les médias, ni l’establishment politique ne semblent réellement préparés.

1 — Organiser la plus grande déportation de masse de l’histoire des États-Unis

C’est l’une des promesses clefs de sa campagne : Donald Trump veut organiser la plus grande déportation de masse de l’histoire américaine.

Dès les premières heures de la nouvelle administration, des opérations de déportation d’immigrés en situation irrégulière sont prévues à Chicago, Washington D.C. et Denver. Au moins 200 agents de l’ICE, l’Agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure, seront mobilisés. Selon des sources proches du dossier, une deuxième phase de l’opération visera New York, Los Angeles et Miami, avec une série de raids ciblés.

Selon les données de l’American Community Survey, environ 11 millions d’immigrés sans papiers vivaient aux États-Unis en 2022, représentant 3,3 % de la population totale du pays. Entre janvier 2023 et avril 2024, 2,3 millions d’immigrés expulsables supplémentaires seraient présents sur le territoire américain et seraient également visés par toute opération de déportation massive.

Afin de mener à bien cette « grande déportation de masse » — dont on il ne faut pas sous-estimer la complexité logistique, juridique et politique — Trump s’appuiera notamment sur l’expérience de Tom Homan, proclamé « tsar de la frontière » et ancien directeur de l’Agence de police douanière et de contrôle des frontières (ICE). La future secrétaire du département de la Sécurité intérieure, la conservatrice des prairies Kristi Noem, jouera elle aussi un rôle central. 

Trump — qui avait déclaré il y a un an qu’il serait un « dictateur », mais seulement pendant les 24 premières heures de sa présidence — a l’intention de submerger les médias et ses adversaires politiques par la densité du barrage de mesures nouvelles et radicales.

2 — « Boucler la frontière » : les premiers actes d’une politique de répression de l’immigration 

La lutte contre l’immigration est au cœur de l’identité politique du trumpisme depuis 2016. En 2025, le dispositif présidentiel sur la frontière et la migration sera directement suivi par un conseiller influent et particulièrement radical, Stephen Miller — l’architecte de l’agenda migratoire du premier mandat de Trump. 

Ce dernier prévoit de lancer à travers une série de décrets dès les premières 100 heures : la relance de la construction du mur à la frontière avec le Mexique, la suspension des admissions de réfugiés et la fin des programmes de libération conditionnelles temporaires de Biden, le rétablissement d’un Muslim Ban interdisant « la réinstallation de réfugiés en provenance de zones infestées par le terrorisme ».

Avant d’avoir été investi, le Congrès — dont les deux chambres sont désormais à majorité républicaine — a agi dès le 3 janvier pour faire du Laken Riley Act la première loi que Trump sera en mesure de signer dès les premières heures de son mandat. Cette nouvelle loi rendrait obligatoire la détention, après une simple arrestation et non à une condamnation, de migrants en situation irrégulière accusés de vol, de cambriolage ou d’agression contre des agents des forces de l’ordre. 

La proposition de loi a bénéficié d’un important soutien démocrate à la Chambre, 48 élus du parti désormais minoritaire s’étant joints aux Républicains pour l’envoyer au Sénat. La plupart de ces élus viennent d’États remportés par Trump en novembre : Arizona, Géorgie, Nevada…

Trump pourrait rapidement rétablir la politique « Remain in Mexico » qui avait renvoyé plusieurs dizaines de milliers de demandeurs d’asile au Mexique en attendant le traitement de leur dossier par les autorités américaines.

Le président élu a déjà qualifié de « ridicule » le droit à la citoyenneté par naissance, pourtant garanti depuis par la Constitution américaine. Il a promis de l’abolir dès le premier jour avec l’adoption d’un decret indiquant « aux agences fédérales que, selon l’interprétation correcte de la loi, les futurs enfants d’étrangers en situation irrégulière ne recevront pas automatiquement la citoyenneté américaine ». Cela nécessiterait cependant une modification constitutionnelle du quatorzième amendement de la Constitution américaine qui dépasserait largement le cadre d’un simple décret exécutif.

Dès les premières heures de la nouvelle administration, des opérations de déportation d’immigrés en situation irrégulière sont prévues à Chicago, Washington D.C. et Denver.

3 — Purger l’administration : prendre le contrôle de la machine étatique 

Le spoils system (Système des dépouilles) est une pratique née aux États-Unis sous la présidence d’Andrew Jackson en 1829 selon laquelle les hauts fonctionnaires doivent suivre les changements de gouvernement afin de permettre au nouveau président de pouvoir compter sur la loyauté partisane de la haute bureaucratie d’État. Lors de la précédente transition entre Barack Obama et Donald Trump, le nouveau président avait déjà nommé plus de 4 000 nouveaux membres dont un millier dans des postes clefs.

Plusieurs sources indiquent toutefois qu’en 2025, une transformation beaucoup plus profonde serait à prévoir. Les trumpistes n’hésitent pas à parler d’une « purge » de l’administration. 

En juillet Vivek Ramaswamy, désormais à la tête avec Elon Musk du DOGE, appelait à « déporter les bureaucrates non élus » en déclarant : « la deuxième déportation de masse qu’il nous faut [après celles des immigrés illégaux] est celle des bureaucrates ». 

La « purge » de la démocratie fédérale fait partie de l’une des 20 mesures listées dans le programme adopté le lundi 8 juillet par le parti de Trump. Il s’agit de l’une des mesures clefs qui se trouvent dans le Projet 2025 repris par le Parti républicain. Donald Trump se dit convaincu que l’État profond l’a empêché de gouverner pleinement lors de son premier mandat, en le forçant à quitter le pouvoir en 2020. Parmi ses soutiens les plus influents, l’oligarque réactionnaire Peter Thiel a écrit cette semaine d’une manière menaçante : « des questions sombres émergeront dans les dernières semaines crépusculaires de notre interrègne ».

À cette lutte contre le deep state s’ajoute une dimension d’inspiration mileiste, visant à la disruption de l’État fédéral. Le portefeuille de la nouvelle commission DOGE est très large — à tel point que Trump a déclaré qu’elle deviendrait potentiellement « le projet Manhattan de notre époque ». Le DOGE sera notamment chargé de « démanteler la bureaucratie gouvernementale, supprimer les réglementations excessives, réduire les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales ».

Les trumpistes n’hésitent pas à parler d’une « purge » de l’administration. 

Le DOGE ne pourra pas, selon les lois actuellement en vigueur, effectuer des changements dans la manière dont le gouvernement dépense et gère les crédits octroyés par le Congrès — ce qui est pourtant, selon les déclarations et communiqués de la campagne de Trump, sa raison d’être. Afin de garantir à cette commission une certaine liberté de manœuvre, le président élu pourrait cependant chercher à abroger dans les 100 premières heures de son mandat certaines dispositions prévues par le Congressional Budget and Impoundment Control Act de 1974.

4 — Sortie de l’Accord de Paris et de l’Organisation mondiale de la Santé

Selon plusieurs sources, Donald Trump semble avoir l’intention de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat d’ici la fin de la journée de lundi. Il l’avait déjà fait lors de son premier mandat avant que Joe Biden ne décide que les États-Unis le rejoignent à nouveau en 2021, le premier jour de mandat. 

Le Républicain pourrait également sortir Washington de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques — une sortie poussée par la Heritage Foundation dans son Projet 2025.

Toujours dans une logique transactionnelle, Trump souhaite également retirer les États-Unis de plusieurs accords et organisations internationales qui abuseraient selon lui des largesses américaines et seraient contrôlées de l’intérieur par les ennemis de l’Amérique — notamment la Chine. 

Il pourrait ainsi chercher à sortir de l’Organisation mondiale de la Santé, un processus qu’il avait déjà initié en 2020, accusant l’organisation d’être devenue une « escroquerie mondialiste corrompue » qui aurait « honteusement couvert les traces du Parti communiste chinois » lors de la pandémie de coronavirus.

5 — Drill, baby, drill ! : en finir avec les éoliennes, les voitures électriques et l’arnaque verte (Green New Scam)

En continuité avec les promesses de sa campagne, Trump envisage de relancer le forage et la fracturation hydraulique sur les territoires fédéraux, d’offrir des allègements fiscaux aux producteurs de pétrole, de gaz et de charbon et d’accélérer l’approbation des gazoducs, selon la devise : Drill, baby, Drill !

Au début de l’année, Trump a déclaré qu’il mettrait fin à la loi sur la politique industrielle climatique de Biden (IRA) et qu’il émettrait un décret pour s’assurer que l’éolien en mer s’arrête « dès le premier jour ». 

Tout au long de la campagne, Trump a promis de mettre fin aux réglementations mises en place par l’administration Obama puis Biden qui visent à imposer aux véhicules vendus des limites aux émissions de gaz à effet de serre. Trump, pour qui la transition énergétique constitue une « nouvelle arnaque verte » (Green New Scam), considère que les réglementations de l’Agence de protection de l’environnement nuisent au secteur automobile américain en le contraignant à se tourner davantage vers la vente de véhicules électriques.

Donald Trump semble avoir l’intention de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat d’ici la fin de la journée de lundi.

La Californie, État démocrate pionnier en matière de transition verte, devrait également être dans le viseur de Donald Trump. L’État bénéficie de dérogations qui lui permettent d’appliquer des réglementations environnementales plus strictes qu’à l’échelle fédérale — ce que des proches de Trump souhaitent révoquer. Plusieurs États, comme le Maryland, la Virginie ou New York, à majorité démocrate, ont appliqué ces dernières années des politiques similaires à celles mises en place par la Californie.

Le prochain administrateur choisi par Trump pour diriger l’EPA, Lee Zeldin, s’était engagé après l’annonce de sa nomination à « rétablir la position dominante des États-Unis dans le domaine de l’énergie » et à « revitaliser notre industrie automobile ». Le secrétaire à l’Intérieur désigné par Trump, Doug Burgum, est quant à lui réputé proche des barons de l’industrie fossile américaine. Il a notamment servi de liaison avec la campagne de Trump pour apporter des millions de dollars de dons provenant de l’extraction d’hydrocarbures à l’effort de réélection du républicain.

6 — Vers une guerre commerciale planétaire ? L’imposition de tarifs douaniers à la Chine et aux partenaires des États-Unis

Pendant la campagne et depuis qu’il est élu, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des tarifs douaniers élevés sur les importations pour soutenir l’industrie américaine et réduire le déficit commercial américain.

L’administration serait en train de préparer des taxes de 10 % sur toutes les importations, 25 % sur celles provenant du Canada et du Mexique, et 60 % sur les produits chinois. Selon plusieurs observateurs, il est très probable que Donald Trump signera des décrets pour appliquer ces mesures dès son premier jour au pouvoir. Son objectif étant de créer un Service des recettes extérieures qui « percevrait nos tarifs, nos droits et toutes les recettes provenant de sources étrangères ».

Une équipe proche du président composée du futur secrétaire au Trésor Scott Bessent, du directeur du Conseil économique national Kevin Hassett et du directeur du Conseil des conseillers économiques Stephen Miran sont en train de travailler à une approche « graduelle » de l’imposition de tarifs douaniers. Celle-ci pourrait consister en une augmentation de 2 à 5 % par mois afin d’éviter un pic d’inflation.

Le futur Conseiller pour le commerce et l’industrie manufacturière de Trump, Peter Navarro — qui a passé quatre mois en prison pour avoir entravé l’enquête sur l’insurrection du 6 janvier 2021 —  est considéré comme le principal inspirateur de la politique trumpiste contre la mondialisation libérale, désormais reprise également par le prochain Secrétaire d’État, Marco Rubio

L’administration serait en train de préparer des taxes de 10 % sur toutes les importations, 25 % sur celles provenant du Canada et du Mexique, et 60 % sur les produits chinois.

7 — Gracier les émeutiers du 6 janvier

Pour la première fois depuis 1982, la cérémonie d’investiture se déroulera à l’intérieur du Capitole, sous la rotonde qui avait été envahie le 6 janvier 2021 par des centaines de militants violents et armés.

Dans les premières heures de son mandat, Trump devrait accorder des grâces présidentielles aux émeutiers, ainsi qu’à d’autres partisans du mouvement MAGA. La future procureur générale de Trump, Pam Bondi, qui a fait partie de l’équipe juridique du président élu lors de son premier procès en destitution (impeachment), a déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat qu’elle « examinerait chaque cas individuellement ». La décision finale revient toutefois au président.

La semaine dernière, le futur vice-président J.D. Vance semblait adopter une ligne plus intransigeante vis-à-vis des émeutiers du 6 janvier, déclarant que « ceux ayant commis des actes violents ne devraient pas recevoir de grâce ». Trump a qualifié à plusieurs reprises les émeutiers emprisonnés de « prisonniers politiques » et « d’otages ».

8 — Gagner la guerre culturelle : vaccination, « wokisme » et DEI

Selon plusieurs médias américains, Trump devrait inonder le champ politique de décrets sur les obligations vaccinales, les initiatives DEI (diversité, équité, inclusion), la théorie critique de la race et les politiques scolaires sur le genre.

Un décret visant à interdire aux femmes transgenres de participer à des sports féminins et d’intégrer l’armée américaine est attendu, accompagné de mesures prohibant les interventions médicales sur les mineurs, qualifiées de « mutilations sexuelles des enfants ». Les programmes « promouvant la transition de sexe ou de genre, quel que soit l’âge », seront interdits. 

Dans les premières heures de son mandat, Trump devrait accorder des grâces présidentielles aux émeutiers du 6 janvier, ainsi qu’à d’autres partisans du mouvement MAGA.

Donald Trump envisage également de supprimer le financement fédéral aux écoles et universités woke. Un decret pourrait être adopté pour cibler les écoles et les universités si elles encouragent « la théorie critique de la race, l’idéologie transgenre ou tout autre contenu jugé inapproprié sur le plan racial, sexuel ou politique ».

Avant même sa réélection, les grandes entreprises américaines (Amazon, Walmart, Meta ou McDonald’s) ont progressivement mis fin à leurs politiques DEI, craignant d’être ciblées par l’administration Trump en cas de réélection. Pour les activistes anti-DEI proches de Donald Trump, comme Robby Starbuck, c’est l’élection du républicain qui aurait conduit à ce rétropédalage.

Stephen Miller, qui prendra ses fonctions comme chef de cabinet adjoint de la Maison-Blanche sous la seconde administration Trump, est également opposé aux politiques de diversité et a poursuivi de nombreuses entreprises avec sa fondation America First Legal.

Afin de mener les « guerres culturelles » chères aux conservateurs ayant massivement voté pour Trump en novembre, ce dernier a choisi la gouverneur du Dakota du Sud Kristi Noem pour diriger son département de la Sécurité intérieure. 

Lors de la Conservative Political Action Conference 2021, quelques semaines après l’arrivée au pouvoir de Biden, celle-ci dénonçait la « campagne organisée et coordonnée pour supprimer et éliminer toutes les références à la fondation de notre nation et à beaucoup d’autres parties de notre histoire ».

Le front anti-vaccin sera quant à lui mené par le Secrétaire à la Santé Robert F. Kennedy Jr., qui fait partie des nominés de Trump les plus contestés aux côtés de Pete Hegseth, à la Défense.

9 — Une réserve fédérale de Bitcoin

Depuis l’élection de Donald Trump, le Bitcoin a connu une hausse d’environ 30 %, alimentée par la possibilité de la mise en place d’une « réserve fédérale de Bitcoin » par Washington inspirée des réserves stratégiques d’or et de pétrole des États-Unis.

Donald Trump a déjà décrit cette réserve comme un « atout national permanent » destiné à profiter à tous les Américains. 

Les acteurs de la cryptomonnaie — qui sont parmi les principaux soutiens de la campagne du président — soutiennent cette initiative, ainsi que les efforts prévus pour réduire la réglementation du secteur.

Afin de soutenir le développement d’une industrie des cryptomonnaies et de conforter la place des États-Unis en tant que leader, Trump a créé un nouveau poste pour sa seconde administration en nommant le milliardaire David Sacks « tsar de la crypto et de l’IA ».

Le président des États-Unis qui a lancé son memecoin dans la nuit de vendredi, devrait définir les cryptomonnaies comme une « priorité nationale » dès les premières heures de son mandat.

10 – « ¡Afuera ! » à Washington : « la plus grande réduction de la réglementation dans l’histoire de notre pays »

Pendant la campagne électorale Donald Trump a déclaré souhaiter signer « dès le premier jour, un décret ordonnant à toutes les agences fédérales de supprimer immédiatement toutes les réglementations qui augmentent le coût des produits. Il s’agira de la plus grande réduction de la réglementation dans l’histoire de notre pays, et cela se fera très rapidement ».

Ce recul massif de la réglementation toucherait également de vastes pans de l’économie américaine — de l’innovation à la défense en passant par la finance.

Un decret pourrait être adopté pour cibler les écoles et les universités si elles encouragent « la théorie critique de la race, l’idéologie transgenre ou tout autre contenu jugé inapproprié sur le plan racial, sexuel ou politique ».

Le pouvoir exécutif dispose en effet d’une marge de manœuvre importante en matière de dérégulation, qui a déjà été anticipée par les marchés. Selon Anne Dias : « Les entreprises du secteur de l’énergie, de la finance et de l’intelligence artificielle devraient voir un allègement substantiel des contraintes réglementaires qui pèsent sur eux, ce qui pourrait libérer, selon des experts, des milliards de dollars d’investissements — sans compter l’effet sur les fusions-acquisitions. »

Au-delà des cryptos et de l’IA, le secteur bancaire pourrait être l’un des premiers bénéficiaires de cette dérégulation sans précédent. 

Comme le rappelait Anne Dias dans ces pages : « La réduction de la ‘surréglementation’ profiterait directement aux banques américaines. L’assouplissement des exigences de capital de Bâle III ainsi que la levée des restrictions sur le développement des fintechs pourraient stimuler une nouvelle vague de croissance dans le secteur bancaire, où l’innovation technologique pourrait s’épanouir sans entrave. »

Si Trump décidait de suspendre l’application de Bâle III aux États-Unis, cela poserait aux banques de la zone euro un dilemme — d’autant que la Banque d’Angleterre a d’ores et déjà annoncé le 17 janvier repousser la mise en application de la troisième version des accords de Bâle à 2027.

Sources
  1. « There is going to be shock and awe with executive orders », Politico, 1 décembre 2024.