En rupture avec le protocole observé depuis la fondation de la république américaine, Donald Trump a invité plusieurs dirigeants et personnalités étrangères à assister à la cérémonie d’investiture marquant le début de son second mandat, qui se tiendra le 20 janvier.
La liste des invités traduit la vision géopolitique qui marquera la deuxième administration Trump.
- Meloni, qui a accédé à la présidence du Conseil en octobre 2022, a œuvré depuis à construire une relation personnelle avec Trump et Elon Musk. Elle est la seule dirigeante européenne a avoir été invitée.
- Elle s’est par ailleurs rendue à Mar-a-Lago début janvier afin de discuter de la libération de la journaliste italienne emprisonnée en Iran, Cecilia Sala (libérée hier, mercredi 8 janvier), ainsi que d’un accord visant à faire de SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, le fournisseur de systèmes de télécommunications du gouvernement italien pour un contrat estimé à 1,5 milliards d’euros 1.
- Le président-élu américain a essuyé au moins deux refus : du président chinois Xi Jinping ainsi que du Premier ministre isarélien Benyamin Netanyahou, qui a été opéré fin décembre pour une ablation de la prostate.
- Parmi les autres dirigeants et ex-dirigeants invités à l’investiture de Trump figurent le président du Salvador Nayib Bukele, le « Trump des tropiques » et ex-président brésilien Jair Bolsonaro ainsi que l’ex-présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, qui a été publiquement invitée par le représentant républicain de Caroline du Sud, Joe Wilson 2.
- Des sources proches des concernés ont annoncé mercredi 8 janvier que le président du parti français Reconquête (ENS) Éric Zemmour ainsi que l’eurodéputée Sarah Knafo (REC) auraient également reçu un carton d’invitation 3.
- La présidente du groupe Rassemblement National à l’Assemblée nationale et ex-candidate à l’élection présidentielle, Marine Le Pen, n’a quant à elle pas été conviée à la cérémonie. Sur CNEWS, Jordan Bardella a déclaré que bien qu’il avait un « respect immense pour le patriotisme de Donald Trump […] on ne veut pas devenir le vassal des États-Unis ».
Présenté tout au long de la campagne comme un programme principalement centré sur les États-Unis et sa politique intérieure, l’agenda America First porté pour une seconde fois à la Maison-Blanche par Trump pourrait se révéler être bien plus géopolitique. Le président-élu a répété son ambition d’annexer et/ou d’acheter le Groenland, le Canada ainsi que le canal de Panama, et souhaite s’entretenir avec Poutine afin de mettre fin à la guerre en Ukraine au cours des six premiers mois de son mandat — et non pas les premières 24h, comme répété à de nombreuses reprises lors de la campagne électorale.
Sources
- Daniele Lepido et Donato Paolo Mancini, « Italy Plans $1.6 Billion SpaceX Telecom Security Deal », Bloomberg, 5 janvier 2025.
- Cette invitation fait toutefois probablement suite à une invitation émise par l’équipe de Trump.
- Nicolas Barré, Clea Caulcutt et Sarah Paillou, « French far right’s Zemmour to attend Trump inauguration, leaving Le Pen scrambling for a way in », Politico, 8 janvier 2025.