Bruxelles. Et c’est parti. Après un départ plutôt lent, les candidatures pour remplacer Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne se sont soudainement multipliées début octobre. Mais ce sont des candidatures qui restent confinées dans la bulle européenne.

Côté conservateurs, le congrès du PPE en novembre est bien parti pour un duel entre le président du groupe parlementaire et membre de la CSU bavaroise Manfred Weber contre l’ancien Premier ministre finlandais et maintenant vice-président de la Banque Européenne d’Investissement, Alexander Stubb. Le premier met surtout l’accent sur le fait que la droite européenne doit se différencier du Président français libéral Emmanuel Macron (2). Le second quant à lui, a dans sa ligne de mire la Ligue de Matteo Salvini. Des stratégies politiques communes aux grands partis conservateurs européens. Les autres candidats ont jusqu’au 17 octobre pour se déclarer — et le négociateur du Brexit, Michel Barnier, a déjà dit non.

Côté sociaux-démocrates, les candidats sont pour l’instant deux hommes et vice-présidents de la Commission européenne, le slovaque Maroš Šefčovič et le néerlandais Frans Timmermans. Leurs collègues Federica Mogherini et Pierre Moscovici ont jeté l’éponge en septembre, du fait de l’incapacité de leurs partis nationaux à les aider. Mais vont-ils pour la gagne ? La bulle bruxellois hésite, et estime que les deux sont surtout en compétition pour remplacer Mogherini comme Haute représentante de l’Union pour la politique étrangère et la défense. Reste à savoir si des gros poissons socialistes — si il en reste — sortiront du bois ces prochaines semaines.

Et les libéraux ? Ils hésitent toujours, étant donné qu’Emmanuel Macron considère le processus du Spitzenkandidat comme une “anomalie démocratique” (1).

Ainsi, les premières candidatures sont là. Tous des hommes, connus à Bruxelles (voire uniquement connus dans le quartier européen), peu charismatiques, et déjà pour certains des suspicions de candidatures qui ne seraient que le début de parties de billards à plusieurs bandes pour avoir — vraiment — ce qu’ils veulent. En gros, la campagne a commencé à Bruxelles.

Perspectives :

  • 7- 8 novembre : Congrès du Parti Populaire Européen à Helsinki.
  • 8-11 novembre : Congrès des Libéraux à Madrid.
  • 23-25 novembre : Congrès des Verts européens à Berlin.
  • 7-8 décembre : Congrès du Parti Socialiste Européen à Lisbonne.

Sources :

  1. ARIES Quentin, Guy Verhofstadt tourne le dos au “Spitzenkandidat”… pourquoi ?, La Lettre du Lundi, 16 septembre 2018.
  2. HUBLET François, Manfred Weber tisse sa toile, La Lettre du Lundi, 2 septembre 2018.

Quentin Ariès