Bruxelles. Sale temps pour les sociaux-démocrates européens. Depuis 2014, les partis de centre-gauche européens ont tous souffert. Entre le SPD à leur plus bas historique en Allemagne (20,5 pour cent aux législatives de 2017), la faillite des socialistes français et italiens, une presque disparition aux Pays-Bas et dans certains pays d’Europe centrale et orientale, le départ des travaillistes britanniques suite au Brexit …Le centre-gauche européen pourrait s’écrouler de 190 à moins de 150 députés dans la prochaine législature du Parlement européen (1).

Les raisons sont multiples : effets de la crise économique de cette dernière décennie, les politiques d’austérité portées par les gouvernements de centre-gauche, un décalage vers la droite des vies politiques nationales et européenne ou encore les montées des sentiments anti-élites et anti-migrants. Le système de pensée social-démocrate européen est en panne. En somme, les socialistes sont tiraillés entre deux choix : choisir d’aller vers le centre, de se rapprocher d’Emmanuel Macron ou alors de chercher à construire des alliances ou pactes de non-agression vers la gauche, une option choisie par les premiers ministres espagnol et portugais, Pedro Sanchez Antonio Costa.

Ces deux options existent au Parlement européen : le député européen socialistes Gilles Pargneaux a par exemple tenté de rassembler des députés européens prêts à “dialoguer” sur l’option Macron, sans réels succès pour l’instant (2). D’autres comme l’ancien candidat à la présidentielle français Benoît Hamon sont prêts à se lancer dans une campagne transnationale avec l’ancien ministre grec Yanis Varoufakis. Ici aussi, sans réels succès tangibles.

De fait, la gauche européenne, et encore plus au Parlement européen a un problème d’incarnation du mouvement. Qui connait l’actuel président du groupe parlementaire socialiste européen, Udo Bullman ? Qui aurait la carrure pour être candidat à la tête de la Commission européenne entre Pierre Moscovici ou Federica Mogherini ? Et sur quel programme ? Ce n’est pas pour rien que Paul Magnette, l’ancien ministre président de la région belge Wallonie, est courtisé par les français pour mener la bataille des européennes… en France.

Perspectives :

  • Automne : Congrès du Parti Socialiste européen pour désigner le candidat de la Commission et adopter le programme des européennes.
  • 29 mars 2018 : fin de mandat pour les députés travaillistes au Parlement européen.
  • 18 avril 2018 : dernier jour de la législature du Parlement européen.

Sources :

  1. MULLER Matthieu, Wenn am nächsten Sonntag Europawahl wäre (Juli 2018) : Sozialdemokraten machen Boden gut, EVP in neuem Rekordtief, Rechte legen zu, 25 juillet 2018.
  2. SCHOEN Cécile, Un groupe pro-Macron au Parlement européen ? Surtout un gros coup de bluff, Rue 89 Strasbourg, 14 Décembre 2017