L’attaque d’un groupe jihadiste à la frontière entre la Tunisie et l’Algérie a attiré encore une fois l’attention sur le risque jihadiste dans le pays. Même si Tunis soutient qu’il s’agit d’influences extérieures, la nature locale du danger est indéniable.
Yves Trotignon
Yves Trotignon, diplômé d’histoire contemporaine, ancien cadre de la dgse et ancien diplomate, enseigne aujourd’hui à Sciences Po et intervient régulièrement à l’École nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers et à l’École nationale supérieure des métiers de l’image et du son.
La tentative d’attentat à la ricine à Cologne organisée par une cellule de l’État Islamique et déjouée par la police allemande témoigne que des attaques non conventionnelles, normalement plus complexes à gérer, sont encore possibles.
La France est l’un de pays européens les plus concernés par le phénomène des “foreign fighters”, les jihadistes partis combattre à l’étranger, et qui devraient tenter de regagner l’Europe à la suite des défaites de l’EI. Problème : si nombre d’entre eux ont déjà été interceptés, des centaines manquent encore à l’appel.
Les services antiterroristes ont beaucoup évolué dans leur mode opératoire face aux menaces de plus en plus mouvantes représentées par les groupes terroristes.
Conçues en théorie pour réinsérer les détenus dans la société, les prisons européennes sont depuis longtemps un foyer de recrutement et de radicalisation qui aliment le mouvement islamiste sans que pour l’instant aucune solution n’ait été trouvée.
Depuis l’attentat de Marrakech (2011), le Maroc fait figure d’exception dans une région touchée par les attaques jihadistes. Le royaume, pourtant, n’est pas épargné par la radicalisation et plusieurs de ses ressortissants ont occupé des postes importants au sein de la mouvance dès les années 90.
Paris a accueilli les 25 et 26 avril la conférence internationale No Money for Terror consacrée à la lutte contre le financement du terrorisme islamiste. L’événement, auquel participaient plus de 70 pays et qui accueillait certains des chercheurs les plus pertinents sur la question, visait à renforcer encore les outils permettant de détecter et d’interrompre les flux financiers alimentant Al Qaïda, l’Etat islamique et leurs alliés.
C’est dans le Sinaï que se concentrent, depuis le déclenchement de l’offensive antiterroriste, le 9 février, l’essentiel des moyens engagés par l’armée égyptienne contre les groupes jihadistes. C’est également dans la péninsule que les combats les plus durs ont lieu.
L’enquête sur les meurtres de Magnanville (juin 2016) vient de révéler que les jihadistes avaient pu disposer d’une liste syndicale de plus de 2 000 noms de membres des services de renseignement intérieur français, datant de 2008.
Trèbes. Les attentats de Carcassonne et Trèbes, le 23 février dernier, ont illustré tragiquement les difficultés persistantes des services de sécurité français face à la menace jihadiste. Depuis des années, celle-ci, en effet, est aussi bien incarnée par des