Rabat. Depuis l’attentat de Marrakech (2011), le Maroc fait figure d’exception dans une région touchée par les attaques jihadistes. Le royaume, pourtant, n’est pas épargné par la radicalisation et plusieurs de ses ressortissants ont occupé des postes importants au sein de la mouvance dès les années 90 (2).

Des Marocains ont aussi été impliqués dans des attentats en Europe, (Espagne 2004 et 2017, Finlande 2017), et leur dangerosité a conduit au développement d’une étroite coopération entre Rabat et plusieurs capitales européennes.

Les services marocains, comme leurs homologues algériens, mettent en avant la connaissance précise qu’ils ont de leurs communautés expatriées. Ils participent également à des opérations communes de renseignement, à la manière de la Jordanie. Leur apport est jugé d’autant plus utile que le royaume a été un important contributeur au jihad syro-irakien, plus de 1 500 volontaires ayant rejoint ce théâtre.

Les Européens étudient surtout le système mis en place par les Marocains depuis quelques années. Les services de sécurité, tout en se préparant à affronter des attentats complexes, quadrillent désormais le territoire grâce à un maillage très étroit de sources humaines permettant la détection de tous les comportements jugés suspects. Plusieurs projets, parfois ambitieux, ont ainsi pu être déjoués, mais le danger est toujours jugé très élevé (1).

Sources :

  1. FAHD Iraqi, Abdelhak Khiame : Le Maroc est toujours en alerte maximale, Jeune Afrique, 27 mars 2018.
  2. MASBAH, Mohammed, Moroccan Foreign Fighters. Evolution of the Phenomenon, Promotive Factors, and the Limits of Hardline Policies, Berlin, German Institute for International and Security Affairs, 2015.