Trèbes. Les attentats de Carcassonne et Trèbes, le 23 février dernier, ont illustré tragiquement les difficultés persistantes des services de sécurité français face à la menace jihadiste.

Depuis des années, celle-ci, en effet, est aussi bien incarnée par des réseaux structurés, comme on l’a vu au mois de novembre 2015, que par des individus agissant seuls, au sein de microcellules, au nom de la cause.

Les réseaux structurés, plus puissants, plus dangereux, sont aussi plus vulnérables car plus aisément détectables. Les groupes jihadistes le savent et privilégient depuis une dizaine d’années des opérations menées par des terroristes envoyés en mission comme le feraient des services spéciaux. Ils s’appuient surtout sur le nombre croissant de volontaires séduits par l’idéologie jihadiste et les réponses qu’elle offre à de multiples questionnements. S’il est manifeste que la propagande diffusée sur Internet a pu séduire, il doit surtout être admis que celle-ci n’a pas provoqué mais accompagné, verbalisé et modelé un ressenti ancien et profond. La lutte contre le jihadisme en Europe n’est pas seulement un défi sécuritaire, elle est aussi un défi politique et social auquel aucune réponse décisive n’a, pour l’heure, été apportée.

Perspectives :

  • Cette brève montre justement que le futur est à la fois incertain et prévisible, tandis qu’une solution pour supprimer les racines les plus profondes du djihadisme terrorisme ne semble pas émerger.

Sources :

  • GALLAND Axel, MUXEL Anne (sous la direction de), La tentation radicale : Enquête auprès des jeunes, Paris, PUF, 2018