Simone Ros


Après le scandale vidéo dans lequel l’ancien allié du gouvernement et chef du parti d’extrême droite Heinz-Christian Strache promettait des faveurs à un oligarque russe, le gouvernement du chancelier Sebastian Kurz avait prématurément pris fin. Le 29 septembre, l’Autriche retourne aux urnes et le plus jeune chef de gouvernement du pays espère reprendre son poste. Mais avec quels alliés  ?

Le scandale qu’a déclenché Heinz-Christian Strache, vice-chancelier et chef du parti d’extrême-droite autrichien FPÖ, n’a pas seulement compromis la stabilité du gouvernement de coalition mené par Sebastian Kurz (ÖVP, PPE)  ; il pourrait avoir sérieusement remis en question son projet de jouer le médiateur, au niveau européen, entre le PPE et les souverainistes lors de la formation de la prochaine Commission.

La découverte des agissements d’un membre du ministère autrichien de la Défense qui révélerait des informations confidentielles aux Russes pendant vingt ans est devenue une affaire diplomatique entre les deux pays. La dénonciation immédiate aux médias par le chancelier Kurz et la décision du ministre des Affaires étrangères d’annuler une visite en Russie, provoquant une irritation à Moscou, sont des gestes n’aideront pas à rééquilibrer la relation cordiale avec le Kremlin.

Les fluctuations dans les relations entre Rome et Vienne se poursuivent  : d’une part, les élections dans la région frontalière du Trentin Haut-Adige ont vu le parti autonomiste Svp, jumelé avec l’Övp de Sebastian Kurz, maintenir son hégémonie et approcher la Ligue  ; d’autre part, le chancelier autrichien a sévèrement critiqué la proposition budgétaire italienne.

L’Autriche a officiellement pris la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne et jouera un rôle important dans le débat sur la question des migrations. Cependant, la crise gouvernementale en Allemagne risque de forcer Vienne à envisager des mesures extrêmes telles que la fermeture de la frontière sud, ce qui aura un impact sur les relations avec l’Italie. L’alliance entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie sera-t-elle vraiment la solution à l’impasse actuelle au niveau européen  ?