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Le grand public ne prêtera pas beaucoup d’attention aux réunions de travail qui rythmeront le G20 cette semaine — mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Dans ce texte, large synthèse de plus d’une centaine de conversations confidentielles avec les principaux décideurs globaux, l’un des pères du G20 montre pourquoi la seule option véritablement réaliste pour l’ordre mondial reste celle d’un forum plurilatéral qui contrebalance la dynamique de confrontation entre le G7 et les BRICS.

Et si le parallèle entre la guerre froide et la rivalité sino-américaine n’avait guère de sens  ? Pendant les années 1980, les États-Unis ont regardé avec inquiétude la croissance économique japonaise, créant tout un ensemble de dispositifs aujourd’hui mobilisés contre la Chine. Aujourd’hui, cette lutte de quarante ans pourrait transformer les États-Unis.

Dans la gouvernance mondiale, les légitimités se font concurrence, des États aux ONG. Mais dans un monde cassé, du Covid à la guerre, le rôle endossé par certaines entreprises dans la définition de l’agenda et la planification de réponses concrètes prend un nouveau visage — une actualisation de ce que Pascal Lamy a baptisé dans nos pages «  polylatéralisme  ».

Le monde s’embrase à un rythme effréné — prévisible, le changement climatique n’est pas pour autant assurable. À Paris, des chefs d’État tentent de réformer l’architecture financière mondiale pour s’aligner sur l’Accord de Paris.
Laurence Tubiana et Elliott Fox signent la pièce de doctrine pour comprendre comment.

Les sanctions fragmentent, les rivalités géopolitiques divisent et recomposent. Pourtant, la démondialisation n’apparaît ni dans les chiffres, ni dans les institutions.

En Europe, une tentation se fait jour  : le découplage, qui présente des risques majeurs. Prise en étau entre le conflit et l’inaction, l’Union va devoir apprendre à se frayer un chemin à la hauteur de ses ambitions — au-delà de toute perspective de stabilité.