Méditerranée

Long format

Giuseppe Conte

La figure du Premier ministre monopolise l’attention politique  : Giuseppe Conte a exploité la pandémie, non seulement pour centraliser la prise de décision dans son bureau de Palazzo Chigi, mais aussi pour renforcer sa position central dans le système politique. Néanmoins, les fissures derrière sa stratégie le montrent  : même si une élection anticipée semble peu probable, il n’y a aucune garantie que la majorité actuelle, et donc son Premier ministre, reste au pouvoir.

Lors d’une visite du président Abdelmajid Tebboune, le 2 juin, au ministère de la défense nationale à Alger, le général-major Said Chenegriha a «  hautement valorisé  » le contenu de l’avant-projet de révision constitutionnelle présenté le 8 mai par le chef de l’Etat, tout particulièrement «  en ce qui concerne la possibilité de l’intervention de l’Armée Nationale Populaire (ANP) en dehors des frontières nationales.  » Cet énième toilettage de la constitution de 1976 perpétue la confusion des pouvoirs au profit d’un homme providentiel, flatte le peuple et consacre le rôle de l’armée dans sa contre-révolution du Hirak.

Premier épisode de «  Terrains du Covid-19  », une série d’une dizaine d’études de cas locaux sur le Grand Continent qui croisent des représentations politiques (entretiens à des élus locaux, association etc) avec des données. Dans cet entretien, les points de vue du maire d’Ajaccio et du député de Bastia sont confrontés  : ils donnent une image nuancée des réalités de la crise en Corse.

L’épidémie de Covid-19 a généré de nouvelles vagues de tensions politiques en Espagne, à différents niveaux de l’État et de la hiérarchie régionale. Il y a quelques mois à peine, la question catalane était au centre des débats. Il a d’ailleurs été assez curieux de constater le silence du mouvement indépendantiste catalan pendant les mois du Covid-19. Pour comprendre les transformations les plus récentes des différentes factions du mouvement indépendantiste catalan, Le Grand Continent s’est entretenu avec Lola Garcia, directrice du principal journal de Catalogne La Vanguardia et l’un des principaux analystes politiques de la politique régionale en Espagne.

Alors que l’annonce israélienne de l’annexion prochaine de parties de la Cisjordanie enterre encore plus les espoirs d’une solution à deux Etats, déjà presque réduits à néant, les négociations entre palestiniens et israéliens souffrent depuis plus d’une décennie de la division politique des premiers, entre Hamas contrôlant la bande de Gaza et Fatah aux commandes de l’Autorité palestinienne. Les appels répétés à la réconciliation inter-palestinienne, particulièrement audibles en temps de crise, qu’elle soit politique ou sanitaire avec le Covid-19, cachent mal les désaccords idéologiques profonds existant et l’implication de puissances étrangères aux effets centrifuges.

Le 29 mai, des nouvelles de dernière minute ont fait la une des principaux journaux italiens  : le tribunal de Milan a placé UberEats Italie sous administration spéciale pour des délits présumés de gangstérisme. L’entreprise de livraison de nourriture de la société aurait utilisé de petites entreprises pour recruter des travailleurs migrants vulnérables et des demandeurs d’asile. Même si l’enquête a débuté en 2019, la crise sanitaire semble avoir exacerbé la dureté de ces modes de travail, ce qui a conduit les magistrats à intervenir en remplaçant les chefs de l’équipe locale par un directeur général spécialement désigné.

Alors que l’Espagne entre dans une nouvelle phase de la pandémie de COVID-19, l’escalade politique atteint de nouveaux sommets. Samedi dernier, la direction du parti populiste de droite Vox est revenue sur la Plaza Colón, au cœur de Madrid. Assis sur un bureau et lisant les notes de son discours, le leader Santiago Abascal a exhorté ses partisans à faire pression contre le gouvernement de coalition de Sanchez pour mettre fin à son mandat.