Jakub Grygiel est professeur à l’Université catholique d’Amérique et, en 2017, a été conseiller principal du secrétaire d’État pour les affaires européennes. Il est également conseiller principal à The Marathon Initiative et contributeur régulier dans des publications telles que The American Interest, Journal of Strategic Studies et le Hoover Institute. Nous l’avons rencontré pour parler des crises territoriales des pays du sud de l’Europe, notamment à la suite de la pandémie de COVID-19.
Le conflit entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale est moins une affaire de gaz que du vide laissé par Trump
PolitiqueL’aggravation de l’impasse en Méditerranée orientale prend de l’ampleur. Il peut pourtant sembler étrange de se battre pour un gaz dont les prix demeurent en chute libre du fait de la faiblesse de la demande et du retrait des investisseurs. Alors comment expliquer l’escalade du conflit entre la Turquie, la Grèce, Chypre et l’Égypte, qui attire d’autres puissances régionales et européennes ?
Le récit de la montée d’une « Black Wave » au Moyen-Orient depuis 1979, vague d’extrémisme et d’intolérance religieuse, analysée comme le fruit de la rivalité entre Arabie Saoudite et Iran et vue à travers une collection de regards, témoins des bouleversements socio-culturels de leurs pays.
En pleine reprise de la crise du coronavirus, les Espagnols se sont réveillés la semaine dernière pour découvrir que le monarque émérite des Bourbons, le roi Juan Carlos Iᵉʳ, avait quitté le pays à la suite d’une enquête judiciaire en Suisse pour blanchiment d’argent et d’une enquête en cours pour fraude fiscale. En ces temps de division politique et de fragmentation sociale, la sortie du pays du roi émérite pour éviter d’avoir à répondre légalement de ses méfaits ne peut que produire des effets calamiteux, car les forces partisanes font maintenant tout pour tirer profit de l’épisode.
Pourquoi l’accord de paix entre Israël et les ÉAU est une bonne nouvelle pour l’extrême droite israélienne (et Netanyahou)
Accès libre PolitiqueL’« accord de paix » conclu entre Israël et les Émirats arabes unis (ÉAU) jeudi dernier est une victoire massive pour Netanyahou, ne fait pas grand-chose pour le plan de paix de Trump, et, même s’il semble mettre l’extrême droite israélienne en colère, c’est une bonne nouvelle pour elle.
Un automne chaud en perspective pour le gouvernement Conte : le scénario du système politique italien
PolitiqueLa voie politique à suivre pour Giuseppe Conte se rétrécit. Si les États généraux de l’économie et la gestion de la pandémie ont aidé le gouvernement à passer l’été, de nombreux problèmes politiques et économiques se poseront pour Conte à l’automne, lorsqu’il faudra décider du budget 2021.
Nous avons rencontré Jean-François Polo, Professeur de Science Politique à l’IEP de Rennes, pour interpréter l’état actuel de la politique turque et l’évolution de ses relations avec l’Europe à la lumière du rôle accru joué par le football dans le contexte du gouvernement de l’AKP.
Historiquement, le football turc a toujours été lié à la politique nationale. Recep Tayyip Erdoğan et l’AKP, comme tous les acteurs politiques avant eux, ont donc essayé de s’en arroger les bonnes grâces. Ils l’ont cependant fait avec plus d’entrain et de succès que leurs prédécesseurs. Le monde du football turc est aujourd’hui un réceptacle du pouvoir de l’AKP, notamment sur le plan économique.
Dans l’histoire de la Turquie, il n’y a pas un seul jour où le football n’a pas été mêlé à la politique. Il est déjà absurde de prétendre que le football, un phénomène social très populaire, puisse être séparé d’un contexte politique. En Turquie, la relation entre le football et la politique est loin d’être déguisée, et le club de Başakşehir, qui vient de gagner son premier championnat, en est l’illustration parfaite.
Surfant sur la colère d’une Tunisie à bout de souffle, Kaïs Saïed a incarné l’espoir populiste dans un contexte politique instable. Élu à l’automne 2019 à la plus haute fonction de l’État, ses promesses se heurtent à la réalité de la double crise économique et sanitaire. La rhétorique souverainiste du nouveau président peine à se concrétiser alors que le paysage politique, perméable aux événements géopolitiques étrangers, retrouve ses antagonismes d’antan.