Méditerranée

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Plus que jamais, l’équation fragile sur laquelle l’échiquier politique libanais repose est proche de s’effondrer. Économie en ruine, corruption galopante, tensions permanentes avec Israël et révolte populaire ont créés un environnement toujours plus instable. Au cœur du système communautaire, le Hezbollah («  parti de Dieu  ») fait figure d’incontournable défenseur du statu quo et de pièce maîtresse sans laquelle rien ne peut réellement évoluer dans le pays. Pour la première fois ouvertement défié jusque dans ses fiefs du sud-Liban lors des évènements récents, le parti chiite s’accroche au système actuel, quitte à entretenir son blocage, et provoquer à terme sa chute  ?

La semaine prochaine, les Italiens se rendront aux urnes pour voter pour la présidence de sept régions, la mairie de plus de 1 100 municipalités, deux élections partielles au Sénat et un référendum constitutionnel sur la réduction du nombre de députés. Ce scrutin, qui va se dérouler sur deux jours, le dimanche 20 et le lundi 21 septembre, constitue le premier test démocratique pour le gouvernement après l’épidémie de Covid-19 et le confinement.

Même en tenant compte du fait, que la population de la Tunisie représente moins d’un tiers de celle de ses deux voisins nord-africains, et que les Tunisiens sont préoccupés par une récente flambée des chiffres cet été, le succès relatif du pays dans la maîtrise de la pandémie est frappant. Un succès malgré des troubles politiques et une faible croissance, sans parler de la menace du terrorisme et de la corruption généralisée, expliqué par trois facteurs.

Jakub Grygiel est professeur à l’Université catholique d’Amérique et, en 2017, a été conseiller principal du secrétaire d’État pour les affaires européennes. Il est également conseiller principal à The Marathon Initiative et contributeur régulier dans des publications telles que The American Interest, Journal of Strategic Studies et le Hoover Institute. Nous l’avons rencontré pour parler des crises territoriales des pays du sud de l’Europe, notamment à la suite de la pandémie de COVID-19.

L’aggravation de l’impasse en Méditerranée orientale prend de l’ampleur. Il peut pourtant sembler étrange de se battre pour un gaz dont les prix demeurent en chute libre du fait de la faiblesse de la demande et du retrait des investisseurs. Alors comment expliquer l’escalade du conflit entre la Turquie, la Grèce, Chypre et l’Égypte, qui attire d’autres puissances régionales et européennes  ?

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Le récit de la montée d’une «  Black Wave  » au Moyen-Orient depuis 1979, vague d’extrémisme et d’intolérance religieuse, analysée comme le fruit de la rivalité entre Arabie Saoudite et Iran et vue à travers une collection de regards, témoins des bouleversements socio-culturels de leurs pays.

En pleine reprise de la crise du coronavirus, les Espagnols se sont réveillés la semaine dernière pour découvrir que le monarque émérite des Bourbons, le roi Juan Carlos Iᵉʳ, avait quitté le pays à la suite d’une enquête judiciaire en Suisse pour blanchiment d’argent et d’une enquête en cours pour fraude fiscale. En ces temps de division politique et de fragmentation sociale, la sortie du pays du roi émérite pour éviter d’avoir à répondre légalement de ses méfaits ne peut que produire des effets calamiteux, car les forces partisanes font maintenant tout pour tirer profit de l’épisode.