Asie Orientale

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Les relations entre l’Union Européenne et la Chine sont en voie de recomposition. La crise du coronavirus continue d’accélérer ce processus. La grande majorité des pays de l’Union manifeste de plus en plus ouvertement leur désapprobation concernant les dossiers importants de la politique internationale chinoise. Mise en contexte du sommet UE-Chine d’aujourd’hui.

«  La Chine est tout à la fois un partenaire, un concurrent et un rival systématique  », a souligné Jean‑Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, le 26 août dernier lors de l’Université d’été du Medef. Formule hardie, sinon complexe, qui résume les enjeux de la tournée européenne effectuée du 25 août au 1er septembre par son homologue chinois Wang Yi.

Depuis les vingt dernières années, la politique étrangère chinoise a intensifié l’internationalisation de ses grands groupes, augmenté de manière très significative les investissements à l’étranger, puis avec l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, accentué le rôle de la Chine comme puissance dans le système international. De plus en plus la Chine perçoit le continent africain comme un vaste marché sur lequel l’industrie chinoise, technologies innovantes (3G, 4G et demain 5G), en tête, peuvent constituer une alternative aux propositions occidentales, renforçant le déséquilibre très important de la relation commerciale et la dépendance croissante des Etats africains à la Chine. L’objet de cet article est de dégager les tendances politiques et diplomatiques du modus operandi du Parti-Etat dans l’ensemble des pays africains.

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Si l’on excepte l’histoire des Routes de la soie sur la longue durée, les relations diplomatiques pour l’ère moderne et contemporaine entre la Chine et le monde musulman n’ont réellement commencé qu’avec la décolonisation. Aujourd’hui, ces relations posent un défi à la fois culturel et stratégique pour la Chine et demeurent l’un des principaux enjeux du XXI° siècle.

Mercredi 1er juillet, la Chine a célébré un double anniversaire important  : d’une part, le Parti communiste chinois a célébré ses 99 ans – l’occasion de revenir sur l’état et les réussites du parti qui gouverne l’état. D’autre part, le 1er juillet est également l’anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la République populaire. Cette année, cette date a été marqué par l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale de Hong Kong, qui rapproche, ou du moins brouille, les différences entre les deux régimes juridiques.

Initialement prévu fin mars, le sommet UE-Chine s’est finalement déroulé par vidéoconférence le 22 juin dernier. Le duo européen constitué d’Ursula von der Leyen et de Charles Michel a rencontré le président chinois Xi Jinping et son bras droit Li Keqiang. Si la précaution a largement dominé les échanges, l’Europe a désormais pris conscience du rapport asymétrique de puissance entre la Chine et les Etats-Unis et a donc adopté un ton plus ferme, qui laisse entrevoir l’ébauche de traduction concrète d’une doctrine géopolitique européenne.

Depuis ce dernier quart de siècle, la politique chinoise des pays européens s’est installée dans le dilemme réalisme / idéalisme. La pandémie de la Covid-19 en aura cruellement rappelé toutes les contradictions. Profondément asymétriques, les relations sino-européennes sont souvent mues, de part et d’autre, par des présupposés tenaces. Cet article propose de revenir sur la relation singulière, inscrite dans le temps long, entre l’Europe et la Chine et de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la redéfinition de cette même relation.