Asie Orientale

Long format

La Chine contemporaine est profondément intégrée au capitalisme mondial. Pourtant, la croissance fulgurante de la Chine n’a pas conduit à une convergence institutionnelle pleine et entière avec le néolibéralisme, allant à l’encontre du triomphalisme de l’après-guerre froide qui prédisait la “victoire sans partage du libéralisme économique et politique” dans le monde entier (Fukuyama, 1989, 3). […]

Alors que les Nouvelles routes de la soie sont souvent présentées comme une projection de la volonté expansionniste de la Chine, le juriste chinois Li Bin, professeur de droit à l’Université normale de Pékin, y voit plutôt un nouveau modèle de gouvernance multiacteurs. Dans cette perspective décentrée, il tente d’exposer une autre vision, explicitement chinoise, inspirée du droit comparé et des analyses de Negri et Hardt sur la mondialisation, dans laquelle s’inscrirait l’initiative des Nouvelles routes de la soie. Il faut la lire pour comprendre sur quels ressorts intellectuels est fondée la tentative de redéfinition du droit international par la Chine.

La (dé)militarisation, le désarmement, le contrôle des armes et des différents instruments de violence, sont des enjeux à la fois sociaux et économiques centraux, face aux événements qui secouent le Myanmar. Selon Francesco Buscemi, ces questions sont centrales  : elles nous donnent les clés de lecture permettant d’interpréter le soi-disant coup d’État et la déclaration (inconstitutionnelle) d’état d’urgence, et représentent des potentiels terrains socio-économiques qui nous permettent de repenser les relations entre les sociétés et les institutions (étatiques et non étatiques) sur des bases transethniques et intersectionnelles.

Lundi 1er février, l’armée a pris le pouvoir en Birmanie et déclaré l’état d’urgence pour un an. Ce coup d’État est-il appelé à se transformer en prise de pouvoir permanente, marquant ainsi la fin de la transition démocratique entamée dans ce pays depuis plus de dix ans  ? Deux clés d’analyse peuvent permettre d’apporter des éléments de réponse  : l’étude des forces politiques en présence au sein d’un pays qui hérite, par son histoire, d’un régime politique singulier, et celle des enjeux géopolitiques liés à la résolution de cette crise.

A Pékin, l’agenda politique se précise et approche à grands pas, alors même que la pandémie n’a pas disparu. 2021 sera l’année du centenaire du PCC et en 2022 se tiendra le 20e Congrès. La crise sanitaire a été une formidable occasion pour Xi Jinping de concentrer son pouvoir, de le légitimer et de préparer le prochain Congrès. Le calendrier rassemble par conséquent, et sur les deux années à venir, deux rendez-vous d’une importance cruciale tant sur le plan économique que stratégique. Cet article propose une analyse nuancée de la mise en scène de la victoire du Parti-État sur la pandémie de Covid-19.