Bulles

Long format

L’élection de Joe Biden crée une nouvelle opportunité pour l’Europe et les États-Unis de coopérer de manière étroite en matière de lutte contre la coercition économique d’autres puissances. L’Europe devrait bien évidemment travailler à construire la relation la plus étroite possible avec Washington, mais cela n’effacera pas la nécessité pour les Européens de se munir d’instruments efficaces pour négocier avec les grandes puissances et pour protéger leurs entreprises quelle que soit la source des menaces géo-économiques.

Plus d’un an après sa présentation par la nouvelle commission von der Leyen, le 11 décembre 2019, la stratégie énergétique et environnementale de l’Union européenne présente un premier bilan encourageant, malgré la pandémie de coronavirus qui fait rage en Europe. Loi climatique européenne, rehaussement des ambitions sur la baisse des gaz à effet de serre en 2030, soutiens financiers… Les institutions européennes peuvent s’enorgueillir d’avoir lancé plusieurs chantiers de première importance, mais surtout d’avoir inscrit la protection du climat dans l’action de relance de l’économie européenne

Une fois de plus, des querelles franco-allemandes sur le sujet de «  l’autonomie stratégique européenne  » refont surface. Le président français Emmanuel Macron et la ministre allemande de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK) ont lancé de nouveau le débat, soutenus par des médias friands d’accompagner l’apparente confrontation.

Au-delà de leurs tailles variables, les plans de relance des États européens diffèrent par rapport aux normes comptables retenues. En particulier, la France a inscrit la plupart de ses mesures en tant que mesures ad hoc et temporaires, au contraire de l’Allemagne. Dans tous les cas, le réel soutien budgétaire des États semble beaucoup plus mesuré qu’annoncé. L’OCDE et le FMI devraient veiller à ce que l’Union européenne, à commencer par la France et l’Allemagne, entende ce message.