Amériques

Long format

Écouté par Bernie Sanders et AOC, le sociologue et théoricien radical est en train de construire une stratégie pour enrayer la contre-révolution de Donald Trump.

Avec une plateforme électorale fondée sur le «  populisme économique  » et une nouvelle génération d’élites politiques, il soutient que certaines batailles décisives pourraient ouvrir un chemin vers la victoire. Mais pour cela, le Parti démocrate doit changer — de fond en comble.

De passage à Paris, nous l’avons rencontré.

Curtis Yarvin, Bronze Age Pervert, Marc Andreessen. Dans les écrits de la nébuleuse composite du canon trumpiste, un nom revient souvent  : Friedrich Nietzsche.

Érigé en saint-patron, l’auteur de Zarathoustra est pourtant l’objet d’un contresens total par les techno-césaristes de la Silicon Valley.

Patrick Wotling, l’un des plus grands spécialistes de Nietzsche, tente d’expliquer pourquoi.

Dans un texte publié par le compte officiel du département d’État américain, l’administration Trump relance sa doctrine européenne  : le changement de régime.

Dans cet appel à la construction d’une «  alliance civilisationnelle  » — explicitement adressé au Rassemblement National en France, à l’AfD en Allemagne et au PiS en Pologne — la plus puissante diplomatie au monde assume un projet  : transformer l’Union en un agrégat de «  nations chrétiennes comme la Hongrie  ».

Nous le traduisons et commentons ligne à ligne.

«  America First is not America alone  ».

Sur le multilatéralisme et les institutions de Bretton Woods, Washington tente par tous les moyens de tordre à son avantage le système — sans en sortir complètement.

La finance du développement pourrait être à un tournant.

En cartographiant cette mutation, Martin Kessler formule des hypothèses sur la forme que prendrait le nouvel ordre.

«  Le gouvernement de Bukele a passé 269 jours complets sur mon téléphone grâce à Pegasus. Même pour une opération d’espionnage, c’est beaucoup de temps.  »

Depuis le 1er mai, une révélation est en train de changer l’histoire du Salvador au-delà du mythe crypto-carcéral bling bling imposé par son dirigeant autoritaire.

À l’origine, un journal — El Faro — et la longue enquête d’un journaliste, Carlos Martínez.

Nous l’avons rencontré.

Des hommes en armes patrouillent en rangs serrés à la frontière.

Des navires bloqués dans des ports.

Un opioïde létal qui pourrait devenir une arme de destruction massive.

Entre le Pentagone et la Californie, des contrats de plus en plus en gros, de plus en plus profitables.

Deuxième volet de notre vaste enquête sur les formes de la guerre qui vient.

«  Si l’Église cherchait un bouclier face à Trump, celui offert aujourd’hui par un pape américain est une aubaine.  »

Pour l’instant, personne n’en parle. Mais l’explication du choix du nom du premier pape originaire des États-Unis pourrait se trouver dans une lettre apostolique, Testem Benevolentiae, rédigée par Léon XIII en 1899 pour dénoncer un danger menaçant l’Église à la fin du XIXe siècle  : «  l’américanisme  ».

Selon Pasquale Annicchino, face à l’option carolingienne portée par Donald Trump et J. D. Vance, le nouveau pontife pourrait avoir fait référence à ce contexte en choisissant le nom de Léon XIV — de manière discrète mais programmatique.

En réduisant le commerce mondial, les droits de douane imposés par Trump ont déclenché une réaction en chaîne avec des effets très concrets.

À ce rythme, en prenant en compte les délais de livraison par la route et les stocks, le commerce de détail devrait être touché fin mai ou début juin. Aux hausses de prix pourrait alors s’ajouter la rareté des produits — et une entrée en récession à l’été.

Nous dressons des coordonnées et chiffres clefs pour comprendre, en Amérique, la pénurie qui vient.