Études


Les raisons de l’effondrement fulgurant de l’État afghan et de son armée dans la foulée du retrait américain tirent directement leurs origines des modalités de l’intervention de 2001. Si le désengagement des États-Unis a mis au jour le hiatus entre l’ambition et les capacités réelles de l’armée afghane, celui-ci a toujours été présent, témoignant de l’échec de la tentative de nation building.

Est-il possible de dresser un parallèle entre le rôle central joué par Mediobanca, la banque crée en 1946 par Enrico Cuccia, à travers le plan Marshall, et le défi qui se pose à l’Europe dans le contexte géopolitique actuel  ? L’histoire de Mediobanca et son rôle joué dans la reconstruction de l’Europe d’après-guerre appelle à réfléchir à la place que le Vieux Continent veut occuper dans le monde, à la lumière du plan de relance européen.

La reconstruction des villes françaises partiellement ou entièrement détruites par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale fait pleinement partie du patrimoine architectural français. L’exemple d’Orléans, reconstruite par Pol Abraham, apparaît comme la promesse d’une architecture humaniste après les horreurs de la guerre.

La carrière de Beneduce, de postes de direction dans la finance à la présidence de l’Institut pour la Reconstruction Industrielle (IRI), offre un formidable exemple d’autonomie technocratique au sein même de l’État fasciste. L’étroite relation entre Beneduce et Mussolini ainsi que la distance que ce technocrate entretenait avec le parti fasciste posent des questions historiographiques majeures, qui présentent une mosaïque institutionnelle complexe du totalitarisme fasciste.

Alberto Beneduce est un personnage oublié de l’histoire politique italienne du début du XXe siècle. Réformateur technocrate influencé par le socialisme et le radicalisme, il est à l’origine d’un groupe de disciples qui a traversé l’État libéral, fasciste, ainsi que l’État républicain d’après-guerre, révélant un véritable «  système Beneduce  » d’organisation de la relation entre l’État et le marché. Première partie de son portrait.

La crise financière de 2008 a révélé l’insoutenabilité – jusqu’ici latente – du modèle capitaliste mondial tel qu’il a été construit après la Seconde Guerre mondiale. Le retrait progressif des investissements publics au profit du système financier privé a permis aux «  forces obscures du temps et de l’ignorance  » de s’installer, laissant place à l’incertitude, sacrifiant la confiance dans l’avenir et dans les marchés. Deuxième partie et fin de ce tour d’horizon du capitalisme dans le temps long.

L’ordre capitaliste mondial s’est construit dans le temps long, s’étoffant, se complexifiant à chaque guerre, crise ou krach boursier, glissant progressivement du rationnel au spéculatif. L’opposition entre une économie planifiée, centralisée à l’est et une décentralisée non-planifiée à l’ouest a eu pour effet de déphaser l’une par rapport à l’autre  : les leçons du dix-neuvième siècle ont influencé la pensée de l’Est  ; les leçons du vingtième siècle la pensée de l’Ouest.

Georgui Alexandrovitch Gradov est l’une des figures majeures de la pensée architecturale et urbanistique soviétique post-stalinienne. Personnage controversé, tour à tour théoricien, utopiste ou architecte pragmatique, partisan de l’adaptation de l’architecture aux défis modernes et aux innovations technologiques, acteur du renouvellement culturel et idéologique de la période du Dégel, il est aussi une figure éminemment politique.

De Madagascar à Nairobi en passant par Alger et Lagos, les grandes métropoles africaines sont toutes devenues des prototypes du concept récent de «  métropolisation  ». Olivier Vallée signe le deuxième article de notre série d’été consacrée au modernisme, dans lequel il dresse un tableau de l’architecture urbaine africaine non pas comme une tentative d’imitation de l’Occident, mais bien comme l’affirmation d’une recherche africaine résolument unique.

Il est possible de dresser un parallèle entre le héros du roman d’Ayn Rand The Fountainhead, Roark, paru dix-huit mois avant le procès de Nuremberg, et Albert Speer – bien qu’il est impossible que l’autrice se soit inspirée de ce dernier. Tous deux architectes, héritiers de la pensée philosophique et de la science du XIXe siècle, ils sont également partisans du «  triomphe de la volonté  ». Ils incarnent une certaine vision du futur  : un prototype de l’architecte du pouvoir, combinant une prétendue autorité intellectuelle et morale. Deuxième partie et fin du portrait de l’architecte Albert Speer.