Archives et discours


20 points. Tous rédigés en lettres capitales. Comme des tweets — dans le plus pur style de Donald Trump.

Malgré sa forme inhabituelle, la plateforme synthétique adoptée par le Parti républicain à Milwaukee est bel et bien un programme. En Europe, où les priorités qu’il met en avant semblent lointaines, il faut prendre ce document très au sérieux  : il pourrait constituer la matrice politique du deuxième mandat Trump.

«  Vivre dans un monde nouveau/Avec l’esprit des anciens  ».

Le manifeste du mouvement qui vient d’amener Donald Trump à la Maison Blanche n’est pas un article de journal ou un grand discours, mais une chanson country — Rich Men North of Richmond — publiée sur Youtube par un chanteur presque anonyme à l’époque, Anthony Oliver, il y un peu plus d’un an. Écoutée des millions de fois, presque inconnue en Europe, elle réunit l’ensemble des thèmes qui structurent la nouvelle coalition trumpiste.

Pour comprendre Trump en 2024, il faut l’écouter et la lire entre les lignes.

À Budapest, devant Orbán et une trentaine de chefs d’États et de gouvernement, deux jours après l’élection de Trump, le président Zelensky a appelé les Européens à refuser de faire des concessions à Poutine — «  inacceptables pour l’Ukraine et suicidaires pour toute l’Europe  » — en s’engageant dans la recherche de «  la paix par la force  ».

Après la déclaration de Poutine aujourd’hui, nous traduisons cet autre discours clef.

La coalition «  feu tricolore  » est tombée. Dans un discours d’une brutalité à l’opposé de son style politique, Scholz a défendu le bilan des trois ans de gouvernement SPD-Verts-FDP et attaqué frontalement Christian Lindner, limogé quelques heures plus tôt de son poste de ministre des Finances.
Pour comprendre où va l’Allemagne alors que le pays s’apprête à entrer dans une campagne hivernale, il faut partir de cette traduction inédite et du commentaire ligne à ligne que nous proposons d’un discours historique — sans doute le moins «  scholzien  » d’Olaf Scholz.

Trump II ou Musk I  ? Au soir du triomphe électoral, le mot d’ordre de ses partisans était simple  : «  le plus grand comeback de l’histoire  ». À Palm Beach, Trump a prononcé un discours de victoire entouré de ses amis et ses alliés — le créateur de Space X, qualifié de «  super génie  », a apprécié.

«  Pour éviter un second choc chinois, nous avons dû agir.  »

Alors que l’ère Biden va prendre fin, son plus puissant conseiller en politique étrangère Jake Sullivan a prononcé à la Brookings Institution son troisième grand discours programmatique. Dans cet aggiornamento, il défend son bilan mais s’adresse aussi à son successeur  : si Washington veut l’emporter face à Pékin, le consensus doit résister à l’élection du 5 novembre.

La semaine dernière, à 750 kilomètres à l’est de Moscou, dans la capitale de la république du Tatarstan, dans la Russie de Poutine, les BRICS étaient réunis et représentés au plus haut niveau. De Xi à Poutine, de Ramaphosa à Modi, au-delà des accolades et des poignées de main autoritaires — que dit réellement la «  déclaration de Kazan  »  ? Nous introduisons ses «  douze thèses  » pour un nouvel ordre mondial.

Le créateur de ChatGPT considère qu’il a déjà commencé à rédiger le futur. Dans un texte aux accents oraculaires, il décrit l’avènement d’un monde transformé par l’IA  : une Ère de l’intelligence. Derrière cette rhétorique, il y a un plan. Pour convaincre les investisseurs alors qu’OpenAI n’est pas rentable, Altman fait un pari  : une prophétie sans business plan.

1950. La République populaire de Chine vient d’émerger. La guerre froide menace d’exploser. Depuis Salonique, le stratégiste français David Galula écrit à l’Américain William Bullitt. Il est inquiet. Mais il a un plan.

Nous publions aujourd’hui une archive inédite — commentée par Patrick Weil et Jérémy Rubenstein.