Poutine 2030 : dans les guerres sans fin, la promesse d’une Russie normale

Pas d’opposition, pas de campagne. Le 29 février dernier, devant l’Assemblée fédérale de Russie, Poutine n’a pas menacé le monde d’une attaque nucléaire. Il s’est d’abord adressé aux Russes qui votent aujourd’hui — et qui le rééliront majoritairement. Alors que la Russie est prise dans une guerre qui s’étend à l’Ouest, Poutine multiplie les annonces chimériques et promet aux Russes une vie normale.

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Le Grand Continent
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© Gavriil Grigorov/Russian Presidential Press and Information Office/Sipa USA

Comme les discours sur l’état de l’Union à Washington ou à Bruxelles, les discours du Président de la Fédération de Russie devant la Douma, l’assemblée fédérale, sont un rituel annuel. Depuis plus de vingt ans, Poutine a imprimé à cet exercice son style. 

Deux ans après la tentative d’invasion à grande échelle de l’Ukraine et juste avant la mise en scène de sa réélection il a tenu à donner à cet exercice une tournure différente. Un discours de campagne qui articule un projet politique à l’horizon 2030 — date de fin de son prochain mandat — avec une série de promesses à court et moyen termes.

Comme l’analyse le politologue, Andreï Kolesnikov « aucune intrigue n’a animé cette élection. Vladimir Poutine est le seul candidat de cette campagne et puisqu’il est un bon populiste, il veut éviter de paraître abstrait. En étant concret à l’extrême pendant ce discours, il a voulu séduire les classes sociales inférieures pour monnayer leur fidélité. Tout cet argent annoncé, ce n’est bien sûr pas réaliste. Mais cela rassure sa base sociale et électorale. C’est aussi un moyen de faire passer son message principal : la stabilité, la normalité. Il dit indirectement aux Russes : ‘Oui, la guerre s’étend à l’Ouest mais, en même temps, nous pouvons continuer à vivre une vie normale’ ».

À la lecture, on remarque en effet une chose étonnante : la guerre en Ukraine (ou « l’opération militaire spéciale ») n’est ni le cœur, ni un axe structurant du propos de Vladimir Poutine. Alors que, vu d’Europe, elle a sans doute été la partie la plus commentée de son intervention, elle n’occupe environ qu’un quart du temps de sa prise de parole totale et elle encadre le « programme » concret qu’il entend conduire de sa réélection à 2030. Le discours s’ouvre et se clôt bien sur l’effort de guerre, « l’essentiel » du pacte poutinien : « Aujourd’hui, la réalisation de tous ces plans dépend directement de nos soldats, officiers et volontaires — tout le personnel militaire qui se bat actuellement sur le front. » Mais la masse des annonces est ailleurs : dans les grands projets, dans la vie quotidienne des Russes.

En creux, cela pourrait signifier que le maître du Kremlin a compris une chose : la guerre ne suffit pas à faire une politique. Par un équilibre subtil, si elle est le carburant qui lui permet de se maintenir au pouvoir, « l’opération militaire spéciale » n’est pas un thème populaire de campagne électorale — ou à tout le moins pas un élément suffisamment rassembleur. 

Comme le remarque Alexandre Kynev, dans ce discours « le président a été contraint de parler de sujets concrets, importants pour tous les Russes, aussi pour ceux qui souhaitent la fin de ce conflit ». Dans son allocution, il se focalise sur ce que peuvent faire les régions, les petites villes… et sur de nombreux autres sujets qui vont de l’éducation au sport en passant par les nouvelles technologies. Tout en se fixant un objectif : six ans — la durée de son nouveau mandat. Ses promesses du 29 février étaient destinées à cet électorat dépendant du Kremlin et qui, ce dimanche, va lui rester fidèle dans les urnes et l’aider à fabriquer sa victoire… Kynev le rappelle également : « Au-delà du conflit en Ukraine, il faut bien leur proposer une perspective d’avenir. Plus le président fait des promesses, plus les Russes vont se mettre à croire qu’il pourra les réaliser. Et qu’en le suivant, tout ira bien. »

De fait, tout se passe comme si Poutine avait voulu dans ce long discours — 48 pages à l’écrit — asphyxier toute possibilité de débat en couvrant le maximum de thèmes possibles. Anna Colin Lebedev relève ainsi que « la campagne présidentielle a été, selon l’ONG d’observation électorale Golos, la plus insipide de toutes, avec des candidats qui ne se sont pas engagés dans des débats ni déplacés sur le terrain, et une couverture médiatique minimaliste, avec 1,6 fois moins de temps consacré à la campagne sur les principales chaînes de télévision fédérale que lors de la présidentielle précédente en 2018. » De fait, le Kremlin avait pris grand soin d’écarter à l’avance toute réelle possibilité d’opposition en faisant interdire les candidatures réellement dissidentes comme celle d’Ekaterina Dountsova ou — plus inquiétante encore pour Poutine — de Boris Nadejdine.

Pourquoi malgré tout mettre aussi en avant un programme de dépenses publiques — ou plutôt un ensemble de promesses peu structurées et peu reliées entre  elles — en apparence aussi ambitieuses et à un horizon si lointain ? Les quelques données sur l’état de l’opinion dans le pays qui nous viennent de Russie sont à cet égard assez frappantes, et symptomatiques du rapport de la population avec le pouvoir en place. Comme le notait encore dans une étude récente Anna Colin Lebedev : « Une enquête du projet Khroniki montre qu’environ 80 % des Russes interrogés souhaitent que les problèmes économiques et sociaux soient pris à bras le corps après l’élection, alors que seulement 56 % attendent du président Poutine de s’en saisir s’il est réélu. À l’inverse, si 72 % des personnes interrogées attendent de Poutine une augmentation des dépenses militaires au début de son nouveau mandat, seulement 48 % souhaitent que le nouveau président augmente ces dépenses. »

Ces annonces retentissantes — notamment celles qui concernent les infrastructures — s’inscrivent dans la continuité d’une pratique qui trouve son origine dans l’empire soviétique. Comme le rappelle Paul Josephson, qui a consacré une monographie à ce sujet, les « projets colossaux » — qu’ils concernent l’énergie, l’approvisionnement en haut ou les hautes technologies — ont connu un regain sous Poutine, à la recherche de la même force mobilisatrice. « Comme les projets soviétiques avant les siens, les rêves de béton de Poutine viseront à irriguer la steppe, à reconquérir les marais, à apprivoiser la taïga et la toundra, à extraire, broyer et traiter le minerai, à pomper et acheminer du pétrole et du gaz à grande échelle — le tout à la poursuite de l’empire, du pouvoir politique à l’extérieur et de la légitimité à l’intérieur. » Cette grille de lecture historique permet de comprendre l’actualisation en interne d’un discours de conquête, tourné vers les investissements industriels 2.0, au service de la recherche d’une supériorité technologique. Le renforcement de cette « infrastructure scientifique » passerait très concrètement par des constructions de centres, mais aussi par des investissements plus larges, sur le modèle des capitalismes politiques chinois ou américain : « Je pense que nous devrions plus que doubler le total des investissements publics et privés dans la recherche et le développement, pour atteindre jusqu’à deux pour cent du PIB d’ici à 2030. » Le même type de promesses se trouve formulé de manière détaillé pour le développement des régions : Poutine multiplie les annonces aux centaines de milliards de roubles voués à la construction de nouvelles infrastructures — des écoles aux stades en passant par les sites industriels.

Faut-il y croire et les prendre au sérieux ? Probablement pas toutes : dans une élection sans réelle opposition, nul besoin de chiffrer ses mesures. Mais l’intérêt de ce discours est ailleurs. Il est moins l’analyse précise des annonces — dont on doute que la Russie ait les moyens de toutes les mettre en œuvre — que dans l’intention qu’ells sont supposées véhiculer.  Anna Colin Lebedev rappelle « qu’un régime solidement ancré est celui qui ne se maintient pas par la force et la falsification électorale, mais par l’adhésion des citoyens. Le régime politique russe combine aujourd’hui des mécanismes d’adhésion et des mécanismes de répression. » Ces derniers sont globalement connus à mesure que le régime russe multiplie les exactions ; les premiers sont plus difficiles à discerner et à expliquer. Alors que les Russes sont en train de le réélire massivement, ce discours fleuve est peut-être le témoignage le plus récent et le plus explicite de la manière dont Poutine fait de la politique intérieure.

Sénateurs, députés de la Douma,

Citoyens de Russie,

L’objectif premier de chaque discours à l’Assemblée fédérale est d’offrir une perspective d’avenir. Aujourd’hui, nous allons discuter non seulement de nos projets à court terme, mais aussi de nos objectifs stratégiques et des questions qui, à mon avis, sont essentielles pour assurer un développement stable à long terme de notre pays.

Ce programme d’action et les mesures spécifiques qu’il comprend résultent en grande partie de mes déplacements dans les régions et des conversations que j’ai eues avec les travailleurs et les ingénieurs des usines civiles et de défense, ainsi qu’avec les médecins, les enseignants, les chercheurs, les bénévoles, les entrepreneurs, les familles nombreuses, avec nos héros de première ligne, les bénévoles, les soldats et les officiers des forces armées russes. Bien sûr, il est clair que ces conversations, ces rencontres ne viennent pas de nulle part, elles sont organisées. Néanmoins, ces échanges offrent aux gens l’occasion de parler de leurs besoins urgents. De nombreuses idées sont nées des grands forums de la société civile et d’experts.

Les propositions soumises par notre peuple, ses aspirations et ses espoirs sont devenus le fondement, le pilier principal des projets et des initiatives qui seront également annoncés aujourd’hui, au cours de cette allocution. J’espère que le débat public sur ces sujets se poursuivra, car ce n’est qu’ensemble que nous pourrons réaliser tous nos projets. Et de grandes tâches nous attendent.

Nous avons déjà prouvé que nous pouvions atteindre les objectifs les plus ambitieux et relever tous les défis, même les plus redoutables. Il y a quelques temps, nous avons par exemple repoussé une agression terroriste internationale et préservé notre unité nationale, en empêchant notre pays d’être déchiré en morceaux.

Nous avons soutenu nos frères et sœurs, nous avons soutenu leur décision d’être avec la Russie, et cette année marque le dixième anniversaire du légendaire Printemps russe. Mais aujourd’hui encore, l’énergie, la sincérité et le courage de ses héros — les habitants de Crimée, de Sébastopol et du Donbass rebelle — leur amour pour la mère patrie qu’ils ont transmis de génération en génération nous rendent naturellement fiers. Leur énergie nous inspire et renforce notre confiance dans le fait que nous surmonterons tout, et que nous serons capables de tout faire ensemble.

Poutine reprend ici le terme de « printemps russe » (« Русская весна »), popularisé par des personnalités nationalistes comme Alexandre Douguine, pour désigner les manifestations pro-russes de 2014 en Ukraine.

C’est ainsi que, tous ensemble, nous avons récemment pu éliminer la menace mortelle que représentait la pandémie de Covid-19. Ce faisant, nous avons montré au monde que des valeurs telles que la compassion, le soutien mutuel et la solidarité prévalent dans notre société.

Aujourd’hui, alors que notre patrie défend sa souveraineté et sa sécurité, qu’elle défend la vie de nos compatriotes dans le Donbass et en Nouvelle-Russie, nos citoyens jouent un rôle décisif dans cette lutte légitime — un rôle d’unité, de dévouement à notre pays et de responsabilité qui nous concerne tous pour  son avenir.

« L’opération militaire spéciale »

Nos citoyens ont démontré clairement et sans équivoque ces qualités dès le début de l’opération militaire spéciale qui était soutenue par la majorité absolue des Russes. Malgré les épreuves les plus dures et les pertes les plus amères, les gens sont restés fidèles à leur choix et ils le prouvent encore en faisant de leur mieux pour leur pays et pour le bien commun.

Les industries russes travaillent en trois-huit pour lancer la production que le front nécessite. L’ensemble de l’économie, qui constitue la base industrielle et technologique de notre victoire, a fait preuve de flexibilité et de résistance. Je tiens à remercier tous les chefs d’entreprise, ingénieurs, ouvriers et agriculteurs pour leur travail responsable et acharné dans l’intérêt de la Russie.

Des millions de personnes ont rejoint la campagne « Nous sommes ensemble » et le projet « Tout pour la victoire » du Front populaire russe. Au cours des deux dernières années, les entreprises russes ont fait don de milliards de roubles à des organisations bénévoles et à des fondations caritatives qui soutiennent nos soldats et leurs familles.

Les gens envoient des lettres et des colis, des vêtements chauds et des filets de camouflage au front ; ils donnent de l’argent de leurs économies, parfois très modestes. Là encore, cette aide est inestimable : c’est la contribution de chacun à la victoire commune. Nos héros qui sont au front, dans les tranchées, là où c’est le plus difficile, savent que le pays tout entier est avec eux.

Je tiens à remercier la Fondation des défenseurs de la patrie, le Comité des familles des guerriers de la patrie et d’autres associations publiques pour leurs efforts inlassables. J’exhorte les autorités de tous niveaux à continuer d’apporter un soutien indéfectible aux familles de nos héros, à leurs parents, conjoints et enfants qui attendent avec impatience le retour de leurs proches sains et saufs.

Je suis reconnaissant aux partis parlementaires de s’être unis autour des intérêts nationaux. Le système politique russe est l’un des piliers de la souveraineté de notre pays. Nous continuerons à faire progresser les institutions démocratiques et à résister à toute ingérence extérieure dans nos affaires intérieures.

Le soi-disant Occident, avec ses pratiques coloniales et sa tendance à provoquer des conflits ethniques dans le monde entier, ne cherche pas seulement à entraver nos progrès, mais ils conçoivent la Russie comme un espace dépendant et en déclin, où il pourrait faire ce qu’il veut. En fait, ils veulent reproduire en Russie ce qu’ils ont fait dans de nombreux autres pays, dont l’Ukraine : semer la discorde chez nous et nous affaiblir de l’intérieur. Mais ils se sont trompés — c’est devenu tout à fait clair maintenant qu’ils se sont heurtés à la ferme résolution et à la détermination de notre peuple multiethnique.

Nos soldats et nos officiers — chrétiens et musulmans, bouddhistes et juifs, de différentes ethnies, cultures et régions — ont prouvé par leurs actions, qui sont mille fois plus fortes que des mots, combien la cohésion et l’unité séculaires du peuple russe constituent une force formidable et invincible. Coude-à-coude, ils se battent tous pour notre patrie commune.

Ensemble, en tant que citoyens de Russie, nous resterons unis pour défendre notre liberté et notre droit à une existence paisible et digne. Nous tracerons notre propre voie afin de préserver la continuité des générations, et par-là la continuité du développement historique ; et nous relèverons les défis auxquels le pays est confronté en nous appuyant sur notre vision du monde, nos traditions et nos croyances que nous transmettrons à nos enfants.

© Gavriil Grigorov/Russian Presidential Press and Information Office/Sipa USA

Mes amis,

La défense et le renforcement de la souveraineté se poursuivent dans tous les domaines, principalement sur les lignes de front, où nos troupes se battent avec une détermination inébranlable et désintéressée.

Je suis reconnaissant à tous ceux qui se battent pour les intérêts de la patrie, qui endurent l’épreuve du front et qui risquent leur vie chaque jour. La nation tout entière a le plus profond respect pour votre exploit ; elle pleure nos morts ; la Russie se souviendra toujours de ses héros tombés au champ d’honneur.

(Un moment de silence.)

Nos forces armées ont acquis une grande expérience, y compris en termes de coordination de toutes les ailes de l’armée, ainsi que la maîtrise des dernières tactiques et méthodes de guerre. Ces efforts ont donné des commandants talentueux et expérimentés qui chérissent leurs hommes, sont assidus dans l’accomplissement de leurs missions, qui savent utiliser les nouveaux équipements et sont efficaces dans l’accomplissement de leurs tâches. Je tiens à souligner que cela se produit à tous les niveaux — des pelotons et des unités opérationnelles aux plus hautes sphères du commandement.

Nous sommes conscients des défis auxquels nous sommes confrontés. Ils existent. Cela dit, nous savons aussi ce qu’il faut faire pour les relever. Nous déployons des efforts constants et ininterrompus à cet égard, tant sur la ligne de front qu’à l’arrière, afin d’améliorer la puissance de frappe de l’armée et de la flotte, d’améliorer leur support technologique et leur efficacité.

Les forces armées ont multiplié leurs capacités de combat. Nos unités ont pris l’initiative et ne la céderont pas. Elles avancent avec confiance sur plusieurs théâtres d’opérations et libèrent de plus en plus de territoires.

Ce n’est pas nous qui avons déclenché la guerre dans le Donbass, mais, comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, nous ferons tout pour y mettre fin, éradiquer le nazisme et atteindre tous les objectifs de l’opération militaire spéciale, ainsi que pour défendre la souveraineté et garantir la sécurité de notre peuple.

Les forces nucléaires stratégiques sont en état d’alerte maximale et leur capacité d’usage est assurée. Nous avons déjà réalisé ou sommes sur le point de réaliser tous nos plans en termes d’armes, conformément à ce que j’ai dit dans mon discours de 2018.

Kinzhal, le complexe hypersonique à lanceur aérien, est entré dans le combat et a même réalisé des frappes efficaces contre des cibles critiques au cours de l’opération militaire spéciale. De même, Zircon, un complexe de missiles hypersoniques basé sur un navire, a déjà servi sur le front. Il n’en était même pas question lors de mon discours de 2018, mais ce système de missiles est également entré dans le combat.

Les missiles balistiques intercontinentaux hypersoniques Avangard, ainsi que les complexes laser Peresvet sont également entrés en service. Le Burevestnik, un missile de croisière à portée illimitée, est sur le point d’achever sa phase d’essai, tout comme le Poséidon, un véhicule sous-marin sans pilote. Ces systèmes ont prouvé qu’ils répondaient aux normes les plus élevées et il n’est pas exagéré de dire qu’ils offrent des capacités uniques. Nos troupes ont également reçu les premiers Sarmat, des missiles balistiques lourds produits en série. Bientôt, nous vous les montrerons en état d’alerte au combat dans leurs zones de déploiement.

Les efforts visant à développer plusieurs autres nouveaux systèmes d’armes se poursuivent, et nous nous attendons à encore plus de résultats de la part de nos chercheurs et de nos fabricants d’armes.

La Russie est prête à dialoguer avec les États-Unis sur les questions de stabilité stratégique. Toutefois, il est important de préciser que, dans ce cas, nous avons affaire à un État dont les cercles dirigeants prennent des mesures ouvertement hostiles à notre égard. Ils ont donc sérieusement l’intention de discuter avec nous des questions de sécurité stratégique tout en essayant d’infliger à la Russie une défaite stratégique sur le champ de bataille, comme ils le disent eux-mêmes.

Voici un bon exemple de leur hypocrisie. Ils ont récemment formulé des allégations infondées à l’encontre de la Russie, en particulier concernant des projets de déploiement d’armes nucléaires dans l’espace. Ces fake news — cette histoire est fausse sans équivoque — sont destinés à mener des négociations à leurs conditions, qui ne profiteront qu’aux États-Unis.

Dans le même temps, ils ont bloqué notre proposition qui est sur la table depuis plus de 15 ans. Je veux parler de l’accord sur la prévention du déploiement d’armes dans l’espace, que nous avons rédigé en 2008. Il n’y a eu aucune réaction à ce sujet. On ne sait pas du tout de quoi ils parlent.

Il y a donc des raisons de soupçonner que l’intérêt déclaré par l’actuelle administration américaine de vouloir discuter avec nous de la stabilité stratégique n’est que démagogie. Ils veulent simplement montrer à leurs citoyens et au monde, en particulier à l’approche des élections présidentielles, qu’ils continuent à diriger le monde, qu’ils discuteront avec les Russes lorsque cela leur sera profitable, qu’il n’y a rien à discuter et qu’ils essaieront de nous infliger une défaite dans le cas contraire. Business as usual, comme ils disent.

Ces conditions sont bien sûr inacceptables. Notre position est claire : si vous voulez discuter des questions de sécurité et de stabilité qui sont cruciales pour l’ensemble de la planète, cela doit se faire en incluant évidemment tous les aspects liés à nos intérêts nationaux et ayant une incidence directe sur la sécurité de notre pays, sur la sécurité de la Russie. 

Nous sommes également conscients des tentatives occidentales de nous entraîner dans une course aux armements, et donc de nous épuiser, à l’image de la stratégie qu’ils ont employée avec succès contre l’Union soviétique dans les années 1980. Permettez-moi de vous rappeler qu’en 1981-1988, les dépenses militaires de l’Union soviétique s’élevaient à 13 % du PIB.

Notre impératif actuel est de renforcer notre industrie de défense d’une manière qui stimulera les capacités scientifiques, technologiques et industrielles de notre pays. Nous allouerons les ressources de la manière la plus judicieuse possible, en augmentant l’efficacité de l’économie pour les forces armées et en maximisant le rendement de chaque rouble de nos dépenses de défense. Il est essentiel pour nous d’accélerer la résolution des problèmes sociaux, démographiques, infrastructurels et autres auxquels nous sommes confrontés, tout en améliorant la qualité de l’équipement de l’armée et de la marine russes.

Cela s’applique principalement aux forces polyvalentes : il s’agit d’affiner les principes de leur organisation et de déployer des systèmes de frappe sans pilote avancés, des systèmes de défense aérienne et de guerre électronique, de reconnaissance et de communication, des armes de haute précision et d’autres types d’armes pour les troupes.

Nous devons renforcer nos forces sur le théâtre stratégique occidental afin de contrer les menaces posées par la poursuite de l’expansion de l’OTAN vers l’est, avec l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’alliance.

L’Occident a provoqué des conflits en Ukraine, au Moyen-Orient et dans d’autres régions du monde en propageant constamment des mensonges. Aujourd’hui, ils ont l’audace de dire que la Russie a l’intention d’attaquer l’Europe. Pouvez-vous le croire ? Nous savons tous que leurs affirmations sont totalement dénuées de fondement. Dans le même temps, ils sélectionnent des cibles à frapper sur notre territoire et envisagent les moyens de destruction les plus efficaces. Désormais ils commencent à évoquer la possibilité de déployer des contingents militaires de l’OTAN en Ukraine.

Mais nous nous souvenons de ce qui est arrivé à ceux qui ont envoyé leurs contingents sur notre territoire par le passé. Aujourd’hui, les agresseurs potentiels feront face à des conséquences bien plus graves. Ils doivent comprendre que nous disposons également d’armes — oui, ils le savent, comme je viens de le dire — capables de frapper des cibles sur leur territoire.

Comme le rappelle Bruno Tertrais dans nos pages, « il y a quatre seuils dans la doctrine, mais s’agissant d’une guerre classique, le seuil est assez élevé. Le fameux quatrième seuil, c’est le paragraphe 19 du texte doctrinal russe de 2020 : « agression contre la Fédération de Russie au moyen d’armes conventionnelles, si l’existence même de l’État était en danger ». Ce que dit ici Poutine est une forme d’avertissement dissuasif, adressé entre autres à la France. Mais ce n’est pas une menace nucléaire. Rappelons aussi une évidence : Poutine n’a pas eu recours au nucléaire lorsque les Ukrainiens ont avancé dans les oblasts annexés en 2022, ni lorsqu’ils ont bombardé des objectifs en Crimée… Il n’y a donc pas de sanctuarisation absolue du territoire russe par le nucléaire. On s’en doutait bien, mais c’est une confirmation factuelle. »

Tout ce qu’ils inventent aujourd’hui, en effrayant le monde avec la menace d’un conflit impliquant des armes nucléaires, ce qui signifie potentiellement la fin de la civilisation, ne s’en rendent-ils pas compte ? Le problème, c’est qu’il s’agit de personnes qui n’ont jamais été confrontées à une profonde adversité ; elles n’ont aucune idée des horreurs de la guerre. Nous — y compris la jeune génération de Russes — nous avons enduré de telles épreuves au cours de la lutte contre le terrorisme international dans le Caucase et, aujourd’hui, dans le conflit en Ukraine. Mais ils continuent à prendre en compte ces enjeux comme une sorte de film d’action animé.

Avec ce discours, dans la continuité des déclarations officielles qui engagent les deux ou trois personnes autorisées à porter la parole nucléaire officielle en plus de Poutine, la rhétorique nucléaire du Kremlin confirme sa cohérence selon Bruno Tertrais : « Premièrement, elle est auto-cohérente, c’est-à-dire que le langage est toujours à peu près le même. Deuxièmement, elle est cohérente avec la doctrine affichée. Troisièmement, elle est cohérente avec l’absence de gestes provocateurs que pourraient être la mise en alerte haute de l’ensemble du système nucléaire ou la tenue visible d’exercices nucléaires rompant avec la pratique habituelle. »

En effet, semblable à tout autre idéologie prônant le racisme, la supériorité nationale ou l’exceptionnalisme, la russophobie est aveuglante et stupéfiante. Les États-Unis et leurs satellites ont en fait démantelé le système de sécurité européen, ce qui a créé des risques pour tout le monde.

Il est clair qu’un nouveau cadre de sécurité égal pour tous et indivisible doit être créé en Eurasie dans un avenir proche. Nous sommes prêts à engager une discussion de fond sur ce sujet avec tous les pays et associations susceptibles d’être intéressés. Dans le même temps, je voudrais réaffirmer (je pense que c’est important pour tout le monde) qu’aucun ordre international durable n’est possible sans une Russie forte et souveraine.

Dans l’interrègne géopolitique

Nous nous efforçons d’unir les efforts de la majorité du monde pour répondre aux défis internationaux, tels que la transformation tumultueuse de l’économie mondiale, du commerce, de la finance et des marchés technologiques, alors que les anciens monopoles et les structures qui leur sont associés s’effondrent.

Par exemple, en 2028, les pays du BRICS, en tenant compte des nouveaux membres, créeront environ 37 % du PIB mondial, tandis que les chiffres du G7 tomberont en dessous de 28 %. Ces chiffres sont très révélateurs, car la situation était complètement différente il y a seulement 10 ou 15 ans. Vous m’avez déjà entendu le dire publiquement. Ce sont les tendances mondiales, et il est impossible d’y échapper puisqu’il s’agit d’une réalité objective.

Plus précisément, la part des pays du G7 dans le PIB mondial en termes de parité de pouvoir d’achat s’élevait à 45,7 % en 1992, tandis que les pays des BRICS (cette association n’existait pas en 1992) ne représentaient que 16,5 %. En 2022, le G7 représentait 30,3 % du PIB mondial, contre 31,5 % pour les BRICS. En 2028, le pourcentage changera encore plus en faveur des BRICS, avec 36,6 %, et le chiffre prévu pour le G7 est de 27,8 %. Cette réalité objective est incontournable et le restera quoi qu’il arrive, y compris ce qui arrive en Ukraine.

Nous continuerons à travailler avec des pays amis pour créer des couloirs de logistique efficaces et sûrs, en nous appuyant sur des solutions de pointe pour construire une nouvelle architecture financière mondiale qui serait libre de toute interférence politique. C’est d’autant plus important que l’Occident a sapé ses propres monnaies et son propre système bancaire en sciant littéralement la branche sur laquelle il est assis.

Les principes d’égalité et de respect des intérêts de chacun nous guident dans nos interactions avec nos partenaires. C’est pourquoi de plus en plus de pays se sont montrés proactifs en cherchant à participer aux activités de l’Union économique eurasiatique, de l’Organisation de coopération de Shanghai, des BRICS et d’autres associations impliquant la Russie. Le projet de construction d’un Grand partenariat eurasiatique et la rencontre des processus d’intégration de l’Union économique eurasiatique avec l’initiative chinoise la Ceinture et la Route nous semblent très prometteurs.

Le dialogue entre la Russie et l’ASEAN a connu une évolution positive. Les sommets Russie-Afrique ont constitué une véritable percée, le continent africain s’affirme de plus en plus dans la poursuite de ses intérêts et jouit d’une véritable souveraineté. Nous soutenons sincèrement ces aspirations.

La Russie entretient depuis longtemps des relations positives avec les États arabes, dont la civilisation unique et dynamique s’étend à l’ensemble de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Nous sommes convaincus que nous devons trouver de nouveaux points de convergence avec nos amis arabes et approfondir nos partenariats dans tous les domaines. La même vision guidera nos relations avec l’Amérique latine.

Par ailleurs, je voudrais demander au gouvernement d’allouer davantage de fonds aux programmes internationaux de promotion de la langue russe et de notre culture multiethnique, principalement dans l’espace de la CEI (la Commmunauté des États indépendants), mais aussi dans le monde entier.

Une politique nataliste

D’ailleurs, chers amis et collègues, je suis sûr que beaucoup d’entre vous sont allés à l’exposition sur la Russie. Les gens s’y rendent pour voir à quel point notre patrie est riche et vaste et pour le montrer à leurs enfants. L’Année de la famille a été lancée à cet endroit. Les valeurs d’amour, de soutien mutuel et de confiance sont transmises de génération en génération, tout comme notre culture, nos traditions, notre histoire et nos principes moraux.

Mais l’objectif principal de la famille est d’avoir des enfants, de procréer, d’élever des enfants et par là d’assurer la survie de notre nation multiethnique. Nous pouvons voir ce qui se passe dans certains pays où les normes morales et la famille sont délibérément détruites et où des nations entières sont poussées à l’extinction et à la décadence. Nous avons choisi la vie. La Russie a été et reste un bastion des valeurs traditionnelles sur lesquelles repose la civilisation humaine. Notre choix est soutenu par la majorité des gens dans le monde, y compris par des millions de personnes dans les pays occidentaux.

Il est vrai qu’aujourd’hui, les taux de natalité sont en baisse en Russie et dans de nombreux autres pays. Selon les démographes, ce défi est lié à l’évolution des perceptions sociales, économiques, technologiques, culturelles et des valeurs dans le monde entier. Les jeunes font des études, essaient de faire carrière et d’améliorer leurs conditions de vie, ils laissent les enfants pour plus tard.

Il est évident que l’économie et la qualité du secteur social ne sont pas les seuls facteurs qui influencent la démographie et le taux de natalité. Encourager le choix de la vie dans la famille par notre culture et notre éducation a également un impact considérable. Tous les niveaux de gouvernement, la société civile et le clergé de toutes nos religions traditionnelles doivent y contribuer.

Le soutien aux familles avec enfants est notre choix moral fondamental. La famille nombreuse doit devenir la norme, la philosophie sous-jacente et le point central de la stratégie de l’État. (Applaudissements) Je me joins à vos applaudissements.

Nous devons assurer une croissance durable du taux de natalité au cours des six prochaines années. Dans cette optique, nous prendrons des décisions supplémentaires concernant le système éducatif ainsi que le développement régional et économique. Le soutien aux familles et de l’amélioration de leur qualité de vie sera l’objet de presque toutes les parties de mon discours. Soyez indulgents, car j’ai à peine commencé. Tout ce que j’ai déjà dit est important, mais je vais maintenant parler des questions les plus cruciales.

Je commencerai par un problème majeur, et c’est un euphémisme, à savoir la faiblesse des revenus de beaucoup de familles nombreuses. En 2000, plus de 42 millions de Russes vivaient sous le seuil de pauvreté, mais la situation a radicalement changé depuis. À la fin de l’année dernière, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté est tombé à 13,5 millions, ce qui reste important. Mais nous nous efforçons constamment de trouver une solution à ce problème.

Un certain nombre de mesures ont été adoptées plutôt récemment. Par exemple, une allocation mensuelle unique pour les familles à faible revenu a été introduite le 1er janvier 2023. Elle est versée à partir du moment où la mère tombe enceinte et jusqu’à ce que l’enfant atteigne l’âge de 17 ans. L’année dernière, plus de 11 millions de personnes en ont bénéficié.

© Gavriil Grigorov/Russian Presidential Press and Information Office/Sipa USA

Nous avons considérablement simplifié la procédure de conclusion d’un contrat social en donnant la priorité aux familles nombreuses. Désormais, une demande de contrat social peut être soumise via le site web Gosuslugi (services gouvernementaux) avec un minimum de documents. Nous nous efforcerons d’élargir l’accès à ce service, ce qui nécessitera un financement supplémentaire de l’ordre de 100 milliards de roubles. Cet argent a déjà été mis de côté dans cet objectif. D’une manière générale, toutes les dépenses supplémentaires que je vais mentionner ont été budgétisées.

Pour rappel, la pauvreté reste un problème aigu qui touche aujourd’hui directement plus de 9 % de la population. Selon les experts, le taux de pauvreté des familles nombreuses est d’environ 30 %. Nous devons nous fixer des objectifs clairs et les atteindre de manière cohérente. D’ici à 2030, le taux de pauvreté global en Russie doit être inférieur à 7 %, et pour les familles nombreuses, il ne doit pas dépasser 12 %, soit moins de la moitié des 30 % actuels. En d’autres termes, nous devons mettre l’accent sur l’effort de réduction de la pauvreté, en premier lieu pour les familles nombreuses.

Le niveau historiquement le plus bas du taux de pauvreté en Russie a été enregistré en 2012. En plaçant aussi haut dans son discours la lutte contre la pauvreté, Poutine veut positionner sa campagne et son prochain mandat sous l’angle du concret et de l’amélioration de la vie quotidienne.

Je sais qu’il n’est pas facile de vaincre la pauvreté et que l’effort doit être absolument systématique et multisectoriel. C’est pourquoi, je le répète, il est important de veiller à ce que tout ce que nous faisons dans ce domaine et tous les outils mis en place soient efficaces et produisent des résultats concrets et tangibles pour nos citoyens et nos familles.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’un effort ininterrompu visant à améliorer la qualité de vie des familles avec enfants et à soutenir le taux de natalité. Pour atteindre cet objectif, nous lancerons un nouveau projet national intitulé « Famille ».

Je vais maintenant évoquer quelques initiatives spécifiques.

Tout d’abord, en plus des programmes fédéraux, les régions russes mettent en œuvre leurs propres mesures pour soutenir les familles avec enfants. Je voudrais avant tout remercier mes collègues pour ce travail et proposer d’apporter une aide supplémentaire aux régions où le taux de natalité est inférieur à la moyenne nationale. C’est particulièrement important pour le centre et le nord-ouest de la Russie. En 2022, 39 régions avaient un taux de fécondité total inférieur à la moyenne nationale. D’ici à la fin de l’année 2030, nous allouerons au moins 75 milliards de roubles à ces régions afin qu’elles puissent renforcer leurs programmes d’aide aux familles. Les fonds commenceront à être versés l’année prochaine.

Deuxièmement, l’année dernière, plus de 110 millions de mètres carrés de logements ont été construits en Russie, soit 50 % de plus que le niveau le plus élevé de l’ère soviétique, atteint en 1987. À l’époque, 72,8 millions de mètres carrés avaient été construits, contre 110 millions aujourd’hui.

Plus important encore, au cours des six dernières années, des millions de familles russes ont déménagé dans des logements plus grands ou de meilleure qualité ; plus de 900 000 d’entre elles ont profité du programme d’hypothèque familiale qui a été lancé en 2018, pour mémoire. Nous avons régulièrement élargi l’éligibilité à ce programme au fil du temps, en passant des familles avec deux enfants ou plus aux familles avec un enfant aujourd’hui. Le programme se poursuivra jusqu’en juillet 2024. Je propose de le prolonger jusqu’en 2030 tout en conservant ses paramètres de base. Une attention particulière devrait être accordée aux familles ayant des enfants de moins de six ans ; le taux d’intérêt préférentiel du prêt restera à six pour cent pour ces familles.

Il y a autre chose. Le gouvernement subventionne actuellement 450 000 roubles de l’hypothèque d’une famille lorsqu’elle a un troisième enfant. Je propose également de prolonger cette mesure jusqu’en 2030. Cette année, ce plan de soutien nécessitera près de 50 milliards de roubles ; le montant augmentera encore, mais nous avons l’argent pour cela.

Notre objectif plus large est de rendre les logements actuellement en construction plus abordables pour les familles et d’assurer un renouvellement systématique du parc de logements dans le pays.

Troisièmement, la Russie compte plus de deux millions de familles avec trois enfants ou plus. Il va sans dire que nous sommes très fiers de ces familles.

Voici ce que je voulais dire à ce sujet. Regardez ces chiffres — ce sont des chiffres du monde réel. Entre 2018 et 2022, le nombre de familles nombreuses en Russie a augmenté de 26,8 %, ce qui est un résultat positif.

J’ai signé un décret créant un statut national unique pour les familles nombreuses. C’est ce que les gens demandaient. Nous devons donner suite à ses dispositions en prenant des décisions fédérales et régionales concrètes qui répondent aux aspirations des citoyens, bien entendu.

Les familles nombreuses doivent s’occuper de beaucoup de choses, et les parents doivent donc disposer de plus de ressources pour faire face aux défis quotidiens. Je propose de doubler la déduction fiscale dont bénéficient les parents pour leur deuxième enfant, en la portant à 2 800 roubles par mois, et d’augmenter cette prestation à 6 000 roubles pour le troisième enfant et tous les autres enfants consécutifs.

Qu’est-ce que cela signifie ? Je vous donne un exemple : cela permettra à une famille de trois enfants d’économiser 1 300 roubles par mois. Je propose également d’augmenter le revenu annuel pris en compte pour cette déduction de 350 000 à 450 000 roubles. Cette mesure de soutien s’appliquera automatiquement, sans qu’il soit nécessaire d’en faire la demande.

Par ailleurs, je voudrais mentionner l’allocation du capital maternité. Aujourd’hui, les parents peuvent recevoir 630 000 roubles à la naissance de leur premier enfant, et à l’arrivée du deuxième, la famille reçoit 202 000 roubles supplémentaires. Nous avons régulièrement ajusté cette prestation en fonction de l’inflation. Pour l’instant, le programme de capital maternité devrait expirer au début de l’année 2026, mais je propose de le prolonger au moins jusqu’en 2030.

Des politiques sociales

Chers collègues,

Je tiens à remercier les fondations caritatives et les organisations communautaires à but non lucratif qui viennent en aide aux personnes âgées, aux personnes souffrant de diverses maladies et aux enfants handicapés. Elles ont fait beaucoup pour que la question des soins de longue durée soit soulevée au niveau national. Ce sont elles qui ont constamment soulevé ces questions.

Je pense que nous devons allouer davantage de fonds fédéraux à ce système et mettre en place un niveau de soins unique et élevé. Il s’agit notamment d’améliorer l’offre disponible pour environ un demi-million de Russes qui ont le plus besoin de ce type d’assistance.

D’ici à 2030, nous devons faire en sorte que 100 % des personnes qui ont besoin de ce type de soins de longue durée puissent en bénéficier.

Actuellement, l’espérance de vie moyenne en Russie a dépassé 73 ans. Nous avons retrouvé le niveau qui était le nôtre avant la pandémie de COVID-19. D’ici 2030, l’espérance de vie en Russie devrait être d’au moins 78 ans, et à l’avenir, comme nous l’avons prévu, nous atteindrons le niveau de 80 ans et plus.

Une attention particulière devrait être accordée aux zones rurales et aux régions où l’espérance de vie est encore inférieure à la moyenne russe. Le projet national « Vie longue et active » se concentrera sur la réalisation de ces objectifs. Il est particulièrement important de prolonger la période active et en bonne santé de la vie d’une personne, afin qu’elle puisse profiter des activités familiales, être avec ses proches, ses enfants et ses petits-enfants.

Nous continuerons à mettre en œuvre des projets fédéraux de lutte contre les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète.

En outre, je propose de lancer un nouveau programme général visant à protéger la maternité et à aider les enfants et les adolescents à rester en bonne santé, y compris sur le plan de la santé génésique, afin que les enfants naissent en bonne santé, deviennent des adultes en bonne santé et conçoivent des enfants en bonne santé à l’avenir.

Les priorités du nouveau programme devraient inclure l’extension du réseau national de cliniques de santé féminine et la modernisation des centres périnataux, des cliniques pour enfants et des hôpitaux. Au total, au cours des six prochaines années, nous consacrerons plus de mille milliards de roubles à la construction, à la réparation et à l’équipement des seuls établissements de soins de santé.

Ensuite, le nombre de Russes qui pratiquent régulièrement des activités sportives a considérablement augmenté au cours des dernières années. C’est l’une de nos principales réalisations. Nous devons encourager les personnes qui prennent en charge leur propre santé. Dès l’année prochaine, nous introduirons des déductions fiscales pour ceux qui se soumettent régulièrement à des examens médicaux programmés et qui passent avec succès le test d’aptitude physique standard du GTO.

Le sigle « Prêt pour le travail et la défense de l’URSS » (en russe : « Готов к труду и обороне СССР »), abrégé en GTO (ГТО) désigne le programme d’entraînement de culture physique pan-Union introduit en URSS le 11 mars 1931 à l’initiative du Komsomol, l’organisation centralisée de la jeunesse communiste. C’est Vladimir Poutine qui l’a rétabli sous le même nom dans la Fédération de Russie en 2014.

Tout le monde se souvient de ce slogan : « Arrêtez l’alcool, commencez le ski ! » Il semble que ce soit le cas, le moment est venu. D’ailleurs, en ce qui concerne la consommation d’alcool, nous avons obtenu un résultat positif notable. En effet, nous avons réduit de manière significative la consommation d’alcool, principalement d’alcool fort, sans imposer de restrictions extrêmes, ce qui devrait certainement améliorer la santé de la nation.

Je propose d’affecter des fonds fédéraux à la construction d’au moins 350 installations sportives supplémentaires chaque année dans les régions, principalement dans les petites villes et les zones rurales. Il pourrait s’agir d’installations polyvalentes, ainsi que de structures pouvant être montées rapidement pour être utilisées par les enfants, les adultes et les familles. Nous allouerons quelque 65 milliards de roubles de fonds fédéraux à cet effet au cours des six prochaines années.

L’éducation

Les universités, les écoles professionnelles, les écoles et les établissements préscolaires doivent également créer des conditions propices à la pratique du sport. Par ailleurs, nombre de nos crèches ont été ouverts à l’époque soviétique et ont besoin d’être rénovés. L’année prochaine, nous lancerons un vaste programme de rénovation à leur intention. J’entends constamment parler de cette question par les gens que je rencontre.

En ce qui concerne les écoles, environ 18 500 bâtiments nécessitent des réparations importantes. Nous aiderons les régions à régler les problèmes en suspens dans ce secteur afin qu’elles puissent passer de réparations urgentes aux réparations planifiées. À en juger par ce qui a été réalisé jusqu’à présent, nous sommes sur la bonne voie. Au total, nous allouerons plus de 400 milliards de roubles à la réalisation de réparations importantes dans les crèches et les écoles.

En outre, je propose de rénover ou d’ouvrir des salles médicales dans les écoles qui ont besoin de ce type de service. <en 2022-2023, seulement 65 % des 39 000 écoles que nous avons (nous avons 39 440 écoles au total), avaient des salles médicales. Nous avons donc une marge d’amélioration à cet égard.

Il y a un autre sujet important. De nombreuses grandes villes se développent rapidement, ce qui accroît la charge pesant sur leurs services sociaux. De nombreuses écoles ont dû passer à des vacations doubles, voire triples. Il s’agit d’un défi et nous devons y faire face. Nous mobiliserons des ressources fédérales pour résoudre ce problème en construisant au moins 150 écoles et plus de 100 garderies dans les villes les plus touchées par la surpopulation des établissements d’enseignement. 

Chers collègues,

Les rêves et les réalisations de nos ancêtres sont à notre portée et nous pouvons en être fiers, et les aspirations de la jeune génération détermineront l’avenir de notre pays. Leur maturité, leurs succès, leur rigueur morale, peuvent résister à n’importe quel défi et sont les garanties les plus importantes de la souveraineté de la Russie et de la poursuite de notre histoire.

Je propose de consolider l’expérience positive que nous avons acquise dans notre politique de la jeunesse et de lancer cette année un nouveau projet national, la Jeunesse de Russie. Ce projet devrait se concentrer sur l’avenir de notre pays et travailler à cet avenir. C’est ce que nos enseignants considèrent comme leur vocation, leur grande mission, car ils se rendent compte qu’ils sont responsables des jeunes générations, et nous leur sommes reconnaissants pour leur travail désintéressé.

Les formateurs jouent un rôle majeur en donnant aux enfants le sentiment de faire partie d’une communauté unie et en leur apportant un soutien dans la vie. Je propose d’établir une allocation fédérale mensuelle de 5 000 roubles pour les conseillers des directeurs en charge du développement de l’enfant dans les écoles et les collèges, avec une date de lancement au 1er septembre 2024. Je propose également de mettre en œuvre une mesure de soutien pour les professeurs et les surveillants dans les collèges et les écoles techniques, pour les communautés dont la population est inférieure à 100 000 personnes. Ces communautés ont besoin d’une attention particulière et, en fait, la plupart des petites villes et des villages de Russie entrent dans cette catégorie. C’est pourquoi, à partir du 1er mars 2024, je propose de doubler le paiement fédéral de la gestion et de la surveillance des classes pour les salaires des travailleurs éligibles, et de le porter à 10 000 roubles.

J’aimerais ajouter une chose. En 2018, les décrets de mai ont fixé les exigences relatives à la rémunération des enseignants et des autres employés du secteur public sur la base d’un revenu mensuel moyen provenant d’un emploi dans une région particulière de la Russie. Ces dispositions des décrets de mai doivent continuer à être strictement respectées. Dans le même temps, nous devons améliorer le système de rémunération dans le secteur public et augmenter les revenus de ses employés.

Le salaire moyen dans l’économie diffère d’une région à l’autre, ce qui signifie que les revenus des personnes dans le secteur public sont parfois très différents, même pour des entités voisines de la fédération. Or, le travail des enseignants et des médecins est difficile et exige d’eux une grande responsabilité, où qu’ils se trouvent. Cette grande différence de salaires entre les régions est évidemment injuste.

Je sais qu’il s’agit d’une question ancienne et compliquée. J’en ai discuté avec mes collègues des agences fédérales, les chefs de région, les enseignants, les médecins et d’autres professionnels. Il est clair que nous devons faire quelque chose.

Je n’entrerai pas dans les détails, mais il s’agit certainement d’une question compliquée. Les députés et le gouvernement savent de quoi je parle. Je demande au gouvernement de coordonner en 2025 un nouveau système de paiement pour les employés du secteur public dans le cadre des projets pilotes existants dans les régions, et d’adopter une décision finale pour l’ensemble du pays en 2026.

Une autre question concerne la création d’incitations supplémentaires pour attirer les jeunes professionnels dans les écoles où ils trouveront des opportunités professionnelles et de carrière. À cette fin, nous soutiendrons les projets d’allocations ciblées de plus de 9 milliards de roubles du budget fédéral pour améliorer l’infrastructure des universités de formation des enseignants. 

Notre système d’enseignement scolaire a toujours été réputé pour ses enseignants de qualité et ses méthodes d’enseignement uniques. Ce sont des équipes d’enseignants de ce type qui participeront à la création d’écoles tournées vers l’avenir. La construction de ces premières écoles commencera cette année dans les régions de Ryazan, Pskov, Belgorod, Nijni Novgorod et Novgorod. Elles seront ensuite construites dans tous les districts fédéraux, en Extrême-Orient, en Sibérie et dans le Donbass. Au total, nous ouvrirons 12 écoles de ce type d’ici à 2030.

En ce qui concerne le contenu de l’enseignement, la charge de travail de nos enfants doit être raisonnable et équilibrée. Et il n’est certainement pas adéquat que les enfants apprennent une chose pendant les cours et qu’on leur demande des choses complètement différentes pendant les examens. Ce décalage, pour ne pas dire autre chose, entre le programme et les questions posées lors des examens, se produit malheureusement et oblige les parents à faire appel à des professeurs particuliers, mais toutes les familles ne peuvent pas se le permettre. Je demande à nos collègues du gouvernement de collaborer avec les enseignants et les parents pour régler ce problème des plus évidents.

À cet égard, je voudrais dire quelques mots sur l’examen d’État unifié, qui, comme nous le savons tous, fait l’objet d’une vaste discussion et d’un débat public. Il est vrai que l’organisation de l’examen unifié doit être amélioré.

À ce stage, je propose de faire un pas de plus en donnant une seconde chance aux diplômés de l’enseignement secondaire. En particulier, ils auront la possibilité de repasser une épreuve dans l’une des matières de l’examen unifié avant la fin de la période d’inscription à l’université, afin de présenter leurs nouvelles notes. Ces questions peuvent sembler un détail, mais elles sont en fait très importantes pour les citoyens.

Insertion des jeunes dans le monde du travail

Chers collègues,

L’année dernière, l’économie russe a connu une croissance plus rapide que l’économie mondiale, et nous avons surpassé non seulement les principaux pays de l’Union, mais aussi toutes les économies du G7. À cet égard, je voudrais souligner que les réserves massives créées au cours des dernières décennies y sont pour beaucoup.

La part des industries non liées aux matières premières dans la croissance dépasse désormais largement les 90 %, ce qui montre que l’économie est devenue plus complexe et plus technologique, et donc beaucoup plus durable. La Russie est la plus grande économie d’Europe en termes de produit intérieur brut et de parité de pouvoir d’achat, et la cinquième économie mondiale.

Le rythme et surtout la qualité de notre croissance permettent d’espérer, et même d’affirmer, que nous pourrons franchir une nouvelle étape dans un avenir proche et devenir la quatrième économie mondiale. Une telle croissance devrait avoir un effet direct sur les revenus des ménages.

La part des salaires dans le PIB national devrait augmenter au cours des six prochaines années. Nous ajustons le salaire minimum en fonction des taux d’inflation et des taux de croissance moyens des salaires dans l’économie. À partir de 2020, le salaire minimum a augmenté de 50 %, passant de 12 000 à 19 000 roubles par mois. D’ici 2030, le salaire minimum aura presque doublé pour atteindre 35 000 roubles, ce qui fera certainement une différence dans les prestations sociales et les salaires dans les secteurs public et privé.

Nous sommes conscients des risques et des facteurs qui peuvent entraîner un ralentissement de la croissance économique et de nos progrès en général. Il s’agit principalement de la pénurie de personnel qualifié et de nos propres technologies de pointe, voire de leur absence totale dans certains domaines. Nous devons être proactifs à cet égard, c’est pourquoi j’aborderai aujourd’hui en détail ces deux sujets stratégiquement importants.

Je commencerai par l’emploi. La Russie dispose d’une importante génération de jeunes. Curieusement, nous sommes confrontés à des problèmes démographiques liés à la croissance de la population, mais nous disposons toujours d’une jeune génération assez nombreuse. En 2030, ce pays comptera 8,3 millions de personnes âgées de 20 à 24 ans, et 9,7 millions, soit 2,4 millions de plus qu’aujourd’hui, en 2035. C’est sans aucun doute le résultat des mesures démographiques des années précédentes, entre autres.

Il est primordial que les adolescents d’aujourd’hui deviennent des personnes qualifiées prêtes à travailler dans l’économie du XXIe siècle. C’est l’objectif du nouveau projet national concernant l’emploi.

Nous en avons beaucoup parlé, mais nous devons vraiment renforcer le lien entre tous les niveaux d’enseignement, de l’école à l’université. Ils devraient travailler ensemble pour un résultat commun. Bien sûr, l’implication des futurs employeurs est importante. Un système d’orientation professionnelle a été lancé dans toutes les écoles du pays cette année. Les élèves de sixième année et plus peuvent se familiariser avec différentes spécialités.

J’incite maintenant les chefs d’entreprise, les centres de recherche et les centres médicaux à encourager les écoliers à les visiter. Qu’ils viennent visiter les ateliers, comme on me l’a proposé lors d’un de mes voyages, les musées, les laboratoires. Ne manquez pas de vous associer à cet effort.

La promotion d’une coopération étroite entre les établissements d’enseignement et le monde du travail nous a guidés dans le projet Professionalitet qui vise à promouvoir la formation professionnelle. Il nous a permis d’actualiser les programmes éducatifs pour les secteurs de l’aviation, de la construction navale, de l’industrie pharmaceutique, de l’électronique et de la défense entre autres.

Nous devrons former environ un million de travailleurs hautement qualifiés pour ces secteurs d’ici 2028, tout en veillant à ce que le monde de la formation professionnelle dans son ensemble évolue dans cette direction, y compris en termes de ressources humaines pour les écoles, les hôpitaux, les cliniques de jour, le secteur des services, le tourisme, les institutions culturelles et les industries créatives.

Par ailleurs, je charge le gouvernement de travailler avec les régions sur un programme de rénovation et d’équipement des établissements de formation professionnelle. Cet effort doit aller au-delà de la rénovation des installations éducatives et couvrir également les établissements sportifs, ainsi que les internats d’étudiants desservant ces écoles et collèges professionnels. 120 milliards de roubles de fonds fédéraux seront dédiés à ces fins au cours des six prochaines années.

124 milliards de roubles supplémentaires serviront également à effectuer des réparations importantes dans quelque 800 résidences universitaires au cours des six prochaines années.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur en général, notre tâche consiste à développer des centres de recherche et d’enseignement dans tout le pays. Pour cela, nous construirons 25 campus universitaires d’ici 2030. Nous en avons déjà parlé, mais cela mérite d’être répété. Je propose d’étendre ce programme à la construction d’au moins 40 campus d’étudiants de ce type.

Pour ce faire, nous devrons allouer quelque 400 milliards de roubles du budget fédéral afin de garantir que les étudiants, les diplômés, les membres des facultés et les jeunes familles disposent de tout ce dont ils ont besoin pour étudier, travailler et élever leurs enfants.

Globalement, nous devons passer au crible toutes les situations auxquelles les jeunes mères ou les jeunes parents sont confrontés dans leur vie pour affiner et améliorer les services publics, le secteur social, les soins de santé, ainsi que l’infrastructure urbaine et rurale. Je demande au gouvernement et à la région d’être très attentifs à l’élaboration de cet agenda.

Dans mon discours de l’année dernière, j’avais annoncé des changements majeurs dans le fonctionnement de notre système d’enseignement supérieur et j’avais parlé de la nécessité d’utiliser les meilleures pratiques au niveau national. Les bases de la réussite future dans une profession sont jetées au cours des premières années d’université, lorsque les matières fondamentales sont enseignées. Nous devons offrir à ceux qui enseignent ces matières des salaires plus élevés. C’est pourquoi je demande au gouvernement de proposer des modalités spécifiques pour y parvenir et de lancer un projet pilote à partir du 1er  septembre.

Ce projet nécessitera des ressources supplémentaires. Selon les premières estimations, cela représenterait environ 1,5 milliard cette année et 4,5 milliards à terme. Nous avons tenu compte de ces montants dans nos projections.

Il est primordial de renforcer les capacités et la qualité du système national d’enseignement supérieur, de soutenir les universités qui s’efforcent de se développer. Ces objectifs sont atteints par notre programme Priorité 2030. Le financement de ce programme a été programmé jusqu’à la fin de cette année. Je propose de le prolonger de six ans et de l’augmenter de 190 milliards de roubles.

Les critères d’efficacité des universités participantes devraient inclure des projets portant sur l’emploi et la technologie en partenariat avec les régions, les industries et le secteur social russes, pour favoriser la création d’entreprises et de start-ups innovantes et attirer des étudiants étrangers. En outre, nous évaluerons probablement toutes les universités, les écoles supérieures et les écoles techniques russes en fonction de la demande du marché du travail pour leurs diplômés et de l’augmentation de leurs salaires.

Investissements industriels

Chers amis,

Je voudrais dire quelques mots sur les fondements technologiques du développement, et les progrès scientifiques en sont certainement la pierre angulaire. Lors d’une réunion avec des scientifiques de l’Académie russe des sciences qui a célébré cette année son 300e anniversaire, j’ai déclaré que la Russie n’a jamais renoncé à répondre à ses impératifs fondamentaux même pendant les périodes les plus difficiles, qu’elle a toujours gardé l’avenir en vue, et que nous devons faire de même aujourd’hui. C’est exactement ce que nous essayons de faire.

Par exemple, aucun autre pays au monde ne dispose d’un tel éventail d’installations scientifiques de grande taille que la Russie aujourd’hui. Ces centres offrent des opportunités uniques à nos scientifiques et aux chercheurs d’autres pays que nous invitons.

L’infrastructure scientifique de la Russie constitue un solide avantage concurrentiel, tant dans le contexte de la recherche fondamentale que dans la création d’innovations pour les produits pharmaceutiques, la biologie, la médecine, la microélectronique, les produits chimiques et les nouveaux matériaux, ainsi que pour les programmes spatiaux.

Je pense que nous devrions plus que doubler le total des investissements publics et privés dans la recherche et le développement, pour atteindre jusqu’à deux pour cent du PIB d’ici à 2030. Cela devrait permettre à la Russie de s’imposer comme l’une des principales puissances scientifiques du monde.

Je tiens à réaffirmer que les entreprises privées devraient simultanément augmenter leurs investissements dans la science, en doublant, au moins, les programmes actuels d’ici 2030. Il est entendu que ces fonds doivent être dépensés efficacement pour atteindre un résultat concret dans chaque projet de recherche spécifique. À cet égard, nous devons tirer parti de l’expérience positive de nos programmes fédéraux de recherche en génétique et en agriculture, ainsi que des projets promus par la Fondation russe pour la science.

À la lumière des objectifs et des défis actuels, nous avons adapté la « stratégie russe de développement scientifique et technologique » qui est le point de repère des nouveaux projets nationaux de souveraineté technologique. Je vais vous donner une liste des principaux domaines.

Tout d’abord, nous devons être indépendants et posséder toutes les clés technologiques dans des domaines sensibles, tels que la protection de la santé publique et la sécurité alimentaire.

Deuxièmement, nous devons atteindre la souveraineté technologique dans des domaines critiques qui déterminent la résilience de notre économie en général, tels que les moyens de production et les machines-outils, la robotique, tous les modes de transport, les drônes aériens, sous-marins et autres, l’économie des datas, les matériaux de pointe et la chimie.

Troisièmement, nous devons créer des produits compétitifs à l’échelle mondiale en nous appuyant sur des innovations nationales uniques, notamment dans les domaines de l’espace, du nucléaire et des nouvelles technologies énergétiques. Nous devons commencer à travailler dès maintenant pour créer un environnement juridique qui favorise les industries et les marchés d’avenir, et génère une demande à long terme — au moins jusqu’à la fin de la décennie actuelle — pour les produits de haute technologie, afin que les entreprises aient des règles cohérentes à suivre.

Il faudra aussi établir des chaînes de coopération internes et des plateformes technologiques internationales, lancer la production en série de nos propres équipements et composants, et orienter l’exploration géologique vers la recherche de matériaux à base de terres rares et d’autres matières premières pour la nouvelle économie. Nous possédons de telles ressources.

Je le répète : il s’agit d’un ancrage stratégique pour l’avenir, alors utilisons tous les outils et mécanismes de développement disponibles pour atteindre ces objectifs et leur assurer un financement prioritaire. J’invite le gouvernement et l’Assemblée fédérale à en tenir compte lors de l’élaboration du budget. Je l’invite à traiter toujours cette question comme une priorité absolue.

Les projets de souveraineté technologique devraient devenir un moteur pour renouveler notre industrie et aider l’ensemble de l’économie à atteindre un niveau avancé d’efficacité et de compétitivité. Nous devons viser 150 % d’augmentation de la part des biens et services nationaux de haute technologie sur le marché intérieur au cours des six prochaines années, et accroître d’au moins deux tiers le volume des exportations de produits autres que les matières premières et l’énergie.

Je citerai encore quelques chiffres. En 1999, la part des importations dans notre pays a atteint 26 % du PIB, ce qui signifie que les importations représentaient près de 30 % de notre marché. L’année dernière, elle était de 19 % du PIB, soit 32 000 milliards de roubles. Avant 2030, nous devons atteindre un niveau d’importations ne dépassant pas 17 % du PIB.

Cela signifie que nous devons produire nous-mêmes beaucoup plus de biens de consommation, et d’autres biens tels que des médicaments, des équipements, des machines-outils et des véhicules. Nous ne pouvons pas produire de tout et nous n’en aurions pas besoin, mais le gouvernement sait qu’il doit travailler à cet objectif.

Je voudrais souligner qu’au cours des six prochaines années, la valeur ajoutée brute de l’industrie manufacturière devrait augmenter d’au moins 40 % par rapport à 2022. Ce développement industriel accéléré implique la création de milliers de nouvelles entreprises et d’emplois modernes bien rémunérés.

Nous avons déjà préparé une sorte de « menu » industriel. Les entreprises qui mettent en œuvre des projets industriels pourront choisir des mesures de soutien appropriées, des accords sur la protection de l’investissement et des fonds d’incitation à investir, des contrats d’investissement spéciaux, une plate-forme de groupements d’investissement, etc. Nous avons conçu et nous mettons déjà en œuvre un grand nombre d’instruments de ce type. Et nous continuerons à développer ces dispositifs.

Au cours des six prochaines années, nous allouerons 120 milliards de roubles en plus pour subventionner les projets de R&D des entreprises et pour renforcer le système de prêts hypothécaires industriels. Nous utiliserons également ce programme pour construire et rénover plus de 10 millions de mètres carrés de surface industrielle. 

Je voudrais ajouter les éléments suivants à titre de comparaison, pour continuer le chemin que nous avons déjà parcouru.

Aujourd’hui, en Russie, nous construisons environ quatre millions de mètres carrés de surface industrielle chaque année. C’est déjà un indicateur important de la modernisation de nos capacités industrielles, et nous construirons 10 millions de mètres carrés supplémentaires, comme je l’ai dit.

Ensuite, nous investirons 300 milliards de roubles dans le Fonds de développement industriel. Nous allons presque doubler son capital et l’orienter vers le soutien aux projets de haute technologie. A cela s’ajouteront 200 milliards de roubles pour créer des clusters d’innovation qui subventionneront les taux d’intérêt des industries prioritaires.

Je propose d’augmenter la base de calcul de l’amortissement pour stimuler la modernisation des installations industrielles dans le secteur manufacturier. Cela représentera 200 % des dépenses consacrées aux équipements fabriqués en Russie et à la recherche et au développement. Cela peut paraître ennuyeux, mais je vais vous expliquer ce que cela signifie. Si une entreprise achète des tours fabriqués en Russie pour 10 milliards de roubles, elle peut réduire sa base d’imposition de 20 millions de roubles.  C’est une aide substantielle.

Nous continuerons à développer des zones industrielles axées sur les petites et moyennes entreprises dans les domaines technologiques prioritaires. Il est important d’utiliser les avantages de l’approche par cluster, lorsque le développement des entreprises accompagne celui de leurs sous-traitants et de leurs fournisseurs : cette coopération a un effet bénéfique sur toutes les parties. Je voudrais signaler au gouvernement que nous devons créer au moins 100 plateformes de ce type d’ici 2030. Elles constitueront des pôles de croissance sur l’ensemble du territoire national et encourageront l’investissement.

Nous nous sommes fixé pour objectif d’augmenter de 70 % les investissements dans les secteurs clés d’ici à 2030. Sur ce sujet la dynamique est bonne ; très bonne, je dirais même. Très bonne.

En 2021, la croissance cumulée des investissements était de 8,6 %, dépassant de loin l’objectif de 4,5 %. En 2022, elle était de 15,9 %, quand l’objectif visait 9,5 %. Au cours des neuf premiers mois de 2023, on note 26,6 % d’augmentation, alors que le plan pour l’année était de 15,1 %. Nous devons continuer à dépasser le programme.

Notre système bancaire et le marché boursier doivent assurer l’afflux de capitaux dans l’économie, y compris par le biais du financement de projets et de fonds propres. Au cours des deux années à venir, des projets industriels d’une valeur de plus de 200 milliards de roubles auront le soutien de fonds de participation. Concrètement, la société de développement VEB.RF et plusieurs banques commerciales entreront dans le capital social d’entreprises de haute technologie et les soutiendront pendant la phase de croissance la plus active.

La Vnesheconombank (VEB) ou Banque de développement de la fédération de Russie (en russe : Внешэкономбанк (ВЭБ)) est un organisme d’état russe et une ancienne banque soviétique. Cette organisation peut être comparée, par ses objectifs et par son rôle, à la Caisse des dépôts et consignations française.

J’ai déjà donné des instructions pour introduire un régime spécial d’introduction en bourse pour les entreprises des secteurs prioritaires de haute technologie. Je voudrais signaler à mes collègues du ministère des finances et de la banque centrale que nous devons accélérer le lancement de ce mécanisme, y compris la compensation des coûts de l’entreprise liés aux titres flottants. Cela doit être fait sans délai.

Là encore, le marché boursier russe doit jouer un rôle plus important en tant que source d’investissement. Sa capitalisation devrait doubler d’ici 2030, pour passer du niveau actuel à 66 % du PIB. Dans le même temps, il est important que les particuliers aient la possibilité de contribuer au développement de la nation tout en bénéficiant de l’investissement de leur épargne dans des projets à faible risque.

© Gavriil Grigorov/Russian Presidential Press and Information Office/Sipa USA

Une décision a déjà été prise : les investissements volontaires dans des fonds de pension non étatiques seront assurés par l’État jusqu’à 2,8 millions de roubles, c’est-à-dire que le rendement en sera garanti.

En outre, les comptes individuels d’investissement à long terme seront assurés jusqu’à 1,4 million de roubles. Nous étendrons la déduction fiscale généralisée aux investissements des particuliers visant des instruments financiers à long terme jusqu’à 400 000 roubles par an.

Dans le même temps, j’estime opportun de lancer un nouvel outil appelé « certificat d’épargne ». Les particuliers qui achèteront ce produit déposeront leurs économies dans les banques pendant plus de trois ans. Le certificat sera irrévocable, ce qui permettra aux banques d’offrir à leurs clients un taux d’intérêt plus attractif. En outre, les détenteurs de certificats d’épargne verront leur argent assuré par l’État jusqu’à 2,8 millions de roubles, soit deux fois plus que l’assurance des dépôts bancaires ordinaires.

Je voudrais souligner que toutes ces mesures de soutien de l’État à l’investissement, ainsi que la création et la modernisation des installations industrielles, devraient conduire à des salaires plus élevés et à de meilleures conditions de travail  ainsi qu’à des mesures sociales pour les employés.

Bien entendu, par principe, les entreprises russes doivent opérer dans le cadre de notre juridiction nationale et s’abstenir de transférer leurs fonds à l’étranger où il s’avère qu’on peut tout perdre. Mes collègues du monde des affaires et moi-même organiserons des séances pour trouver des moyens de les aider à récupérer leur argent. Dès le départ, ne transférez pas votre argent à l’étranger. Ainsi, nous n’aurons pas à nous demander comment le récupérer.

Les entreprises russes doivent investir leurs ressources en Russie, dans ses régions, dans le développement des entreprises et la formation du personnel. Notre pays fort et souverain leur offre une protection inégalée de leurs actifs et de leurs capitaux. 

Une écrasante majorité de chefs d’entreprise donnent la priorité aux intérêts nationaux et sont des patriotes. Par conséquent, les entreprises qui travaillent ici en Russie doivent bénéficier de l’inviolabilité garantie de leurs biens, de leurs actifs et de leurs nouveaux investissements. Bien entendu, l’investissement intérieur et la protection de l’investissement vont de pair avec la défense des droits des chefs d’entreprise, et il nous appartient de faire en sorte que cela devienne une réalité. Cette protection servira nos intérêts nationaux et la société dans son ensemble ainsi que les millions de personnes qui travaillent pour des entreprises privées, qu’il s’agisse de grandes sociétés ou de PME.

Je le dis depuis le début, mais permettez-moi de le répéter : personne, aucun fonctionnaire ou agent des forces de l’ordre, n’a le droit de pratiquer le harcèlement, d’enfreindre la loi ou de l’utiliser à des fins personnelles et égoïstes. Nous devons être là pour les gens, pour les chefs d’entreprise — je parle d’eux en ce moment. Ce sont eux qui créent des emplois, qui donnent du travail aux gens et qui paient leurs salaires. Être là pour les autres et les aider, telle est la mission du gouvernement.

Les PME

Chers collègues,

Les petites et moyennes entreprises jouent un rôle de plus en plus important dans la croissance économique. Aujourd’hui, elles représentent plus de 21 % des secteurs de la fabrication, du tourisme et des technologies de l’information. Des centaines de marques russes ont obtenu des résultats remarquables. L’année dernière, 1,2 million de nouvelles PME ont été enregistrées en Russie.

Permettez-moi d’attirer votre attention sur le fait qu’il s’agit du niveau le plus élevé depuis cinq ans. Les gens veulent créer leur propre entreprise et croire en eux-mêmes, en leur pays et en leur réussite. Je voudrais souligner que le nombre de jeunes entrepreneurs de moins de 25 ans a augmenté de 20 % en 2023. Ils sont aujourd’hui plus de 240 000.

Nous devons veiller à soutenir ces entreprises créatives et leurs résultats afin de garantir que le revenu moyen des travailleurs des PME dépasse la croissance du PIB au cours des six prochaines années. Pour cela, ces entreprises doivent devenir plus compétititives et améliorer la qualité de leurs performances.

J’ai déjà dit que nous devons éliminer les situations où l’extension des activités est un mauvais choix pour les entreprises parce qu’elles doivent passer d’un cadre fiscal rationalisé avec ses taux avantageux à un régime fiscal général. Lorsque cela se produit, l’État doit encourager la fragmentation des entreprises ou les obliger à utiliser d’autres moyens pour optimiser leurs obligations fiscales.

Je demande au gouvernement de travailler avec les parlementaires sur les modalités d’une amnistie pour les PME qui n’ont pas eu d’autre choix que de recourir à des schémas d’optimisation fiscale au fur et à mesure de leur développement.

Il est important que ces entreprises évitent les pratiques de scission artificielle, essentiellement frauduleuse, et adoptent des opérations honnêtes et transparentes. Je le répète, il n’y aura pas d’amendes, pas de pénalités, pas de sanctions, pas de calcul rétroactif des impôts pour les périodes antérieures. Tel est l’objet de l’amnistie.

En outre, je donne instruction au gouvernement d’introduire un mécanisme d’augmentation progressive, et non brutale, de la charge fiscale pour les entreprises qui passent de la procédure simplifiée à la procédure générale d’imposition à partir de l’année prochaine.

En outre, nous avons décidé d’introduire un moratoire temporaire sur les inspections. Cette mesure se justifie pleinement. Les entreprises qui garantissent la qualité de leurs produits et services et qui agissent de manière responsable à l’égard de leurs consommateurs peuvent et doivent bénéficier de notre confiance.

Ainsi, à partir du 1er janvier 2025, je pense que nous pouvons annuler les moratoires temporaires sur les inspections d’entreprises et, sur la base de notre expérience, passer entièrement à une approche basée sur le risque et l’inscrire dans la loi. S’il n’y a pas de risques, nous devrions utiliser des mesures préventives et donc minimiser le nombre d’inspections.

Mais ce n’est pas tout. Je propose d’accorder aux petites et moyennes entreprises, une fois tous les cinq ans, des congés de crédit spéciaux d’une durée maximale de six mois, sans incidence sur leurs antécédents en matière de crédit.

Là encore, nous devons créer les conditions adéquates pour que les petites et moyennes entreprises puissent se développer de manière dynamique et améliorer la qualité de leur croissance par une production de haute technologie. D’une manière générale, le régime fiscal des petites et moyennes entreprises manufacturières devrait être assoupli.

J’invite le gouvernement à faire des propositions concrètes à cet égard. Nous en avons discuté à maintes reprises. Je vous en prie, faites-le. D’ailleurs des propositions ont déjà été formulées.

Secteur primaire

Je voudrais souligner le travail des petites et moyennes entreprises dans les zones rurales dans le secteur de l’agriculture. Nous sommes aujourd’hui totalement autosuffisants sur le plan alimentaire, et la Russie est leader sur le marché mondial du blé. Nous figurons parmi les 20 premiers exportateurs de denrées alimentaires. Je remercie les travailleurs agricoles, les agriculteurs et les spécialistes de l’agriculture en général pour leurs performances impressionnantes.

D’ici 2030, la production du complexe agro-industriel russe devrait augmenter d’au moins un quart par rapport à 2021, et les exportations devraient augmenter de 50 %. Nous continuerons sans aucun doute à soutenir le secteur et le programme de développement rural intégré, y compris la rénovation et la modernisation des bureaux de poste.

Nous utiliserons une solution spéciale pour le développement des régions côtières. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons une règle de « quota par quille ». Elle doit être strictement respectée. Comme certains d’entre vous le savent, nous visons les entreprises qui obtiennent des quotas pour la production de fruits de mer contre l’obligation d’acheter de nouveaux navires de pêche de fabrication russe et de renouveler la flotte.

Dans le même temps, le budget fédéral a reçu cette année une somme importante — environ 200 milliards de roubles — provenant de la vente de quotas de fruits de mer. M. Siluanov est ici et nous sommes parvenus à un accord. Je propose qu’une partie de ces fonds soit affectée au développement social des municipalités, qui constituent la base de notre industrie de la pêche.

Numérique

Chers collègues,

Dans les conditions actuelles, l’augmentation de la compétitivité dans toutes les sphères de la productivité du travail est directement liée à la numérisation et à l’utilisation de l’IA, comme je l’ai dit. Ces solutions nous permettent de créer des plateformes numériques pour rationaliser l’interaction entre les personnes, les entreprises et l’État de la meilleure façon possible.

Nous devons donc créer une plateforme qui aidera les gens à utiliser les capacités de notre système de soins pour surveiller leur état de santé et rester en bonne santé tout au long de leur vie. Par exemple, ils pourront utiliser les données de leur identité numérique pour demander et recevoir à distance des conseils de spécialistes dans les centres médicaux fédéraux, et les médecins généralistes pourront se faire une idée globale de l’état de santé d’un patient, prévoir les maladies possibles, prévenir les complications et proposer un traitement individuel, donc plus efficace.

Tout ce que je dis n’est pas une image d’un futur lointain. Ces pratiques sont introduites dès aujourd’hui dans nos grands centres médicaux. L’objectif est de les appliquer dans tout le pays et de les rendre accessibles à tous.

D’ici 2030, nous mettrons en place des plateformes numériques dans tous les grands secteurs économiques et dans la sphère sociale. Ces tâches, ainsi que d’autres, seront abordées dans le cadre du nouveau projet national d’« économie des datas ». Nous allouerons au moins 700 milliards de roubles à sa mise en œuvre au cours des six prochaines années.

Ces technologies et ces plateformes d’intégration offrent de grandes possibilités pour la planification économique et le développement des différents secteurs, régions et villes, ainsi que pour la gestion efficace de nos programmes et projets nationaux. Le plus important est que nous puissions continuer à concentrer les efforts de tous les niveaux de gouvernement sur les intérêts de chaque individu et de chaque famille, et à fournir de manière proactive des services publics et municipaux à nos citoyens et à nos entreprises sous une forme adaptée et aussi rapide que possible.

La Russie est déjà l’un des leaders mondiaux en matière de services publics numériques. De nombreux pays, y compris européens, n’ont pas encore atteint notre niveau. Mais nous n’avons pas l’intention de ralentir. 

L’intelligence artificielle est un élément important des plateformes numériques. Dans ce domaine également, la Russie doit être autosuffisante et compétitive. Un décret a déjà été signé pour approuver l’actualisation de la stratégie nationale pour le développement de l’intelligence artificielle. Ce document fixe de nouveaux objectifs, notamment la nécessité d’assurer la souveraineté technologique dans des domaines révolutionnaires tels que l’intelligence artificielle générative et les grands modèles de langage. L’application pratique de ces systèmes promet de provoquer un véritable bouleversement de l’économie et de la société, et c’est ce qui aura lieu. Pour ce faire, nous devons augmenter nos ressources informatiques. D’ici 2030, la capacité totale des superordinateurs nationaux devrait être au moins 10 fois supérieure. Cet objectif est tout à fait réaliste.

Nous devons moderniser l’ensemble de l’infrastructure de l’économie des données. Je voudrais demander au gouvernement de proposer des mesures spécifiques pour soutenir les entreprises et les start-up qui fabriquent des équipements de stockage et de traitement des données et développent des logiciels. L’investissement dans les technologies de l’information devrait croître au moins deux fois plus vite que la croissance économique globale.

Les conditions doivent être créées pour permettre aux Russes de profiter de la technologie numérique non seulement dans les mégapoles, mais aussi dans les petites villes, dans les communautés rurales et dans les zones reculées, le long des routes fédérales et régionales, ainsi que des routes locales. Je fais référence à la nécessité de fournir un accès à l’internet à haut débit presque partout en Russie au cours de la prochaine décennie. Pour mener à bien cette tâche, nous devrons considérablement développer notre constellation de satellites, pour laquelle nous allouerons 116 milliards de roubles.

Le développement des régions

Chers collègues,

À ce stade, je voudrais m’attarder sur le développement régional. Quelles sont mes suggestions en la matière ? Notre priorité est d’alléger le fardeau de la dette des régions russes. Je pense qu’il faut annuler les deux tiers de la dette des régions au titre de ce qu’on appelle les prêts budgétaires. Selon nos projections, cela leur permettra d’économiser environ 200 milliards de roubles par an entre 2025 et 2028.

Permettez-moi d’attirer votre attention sur le fait que ces économies doivent être utilisées dans un but précis : les régions doivent les canaliser pour soutenir des projets d’investissement et d’infrastructure. Chers collègues, je voudrais m’arrêter plus longuement sur ce point.

En 2021, nous avons lancé un programme d’une valeur de 500 milliards de roubles pour l’émission de prêts budgétaires pour les infrastructures, puis nous l’avons étendu à mille milliards de roubles. Comme vous le savez, les régions bénéficient d’un taux d’intérêt de 3 % sur ces prêts d’une durée maximale de 15 ans. Quel bel outil de développement ! Ces fonds sont destinés à des projets de développement et les régions ont apprécié ce mécanisme pour son efficacité. Il n’y aura pas d’annulation de ces prêts, mais les régions commenceront à les rembourser cette année. Je propose de réinvestir l’argent qu’elles reversent au budget fédéral dans les régions en émettant de nouveaux prêts budgétaires pour l’infrastructure. Dans l’ensemble, nous augmenterons notre portefeuille de prêts d’infrastructure pour les régions russes à partir de 2025 d’au moins 250 milliards de roubles par an.

Je pense également que les régions doivent avoir plus de poids dans la gestion des fonds dont elles disposent pour réaliser des projets nationaux.

Je vous donne un exemple : une région rénove consciencieusement un centre de soins externe. Si elle ne dépense pas tous les fonds alloués à cet effet, elle ne doit pas reverser le reste au budget fédéral. Elle peut les utiliser pour acheter du matériel pour la clinique rénovée ou à d’autres fins.

Bien entendu, nous soutiendrons les régions pour leur permettre de libérer leur potentiel en lançant des projets dans l’économie réelle et le développement d’infrastructures, qui seront moteurs de développement pour ces territoires.

Aujourd’hui, dix régions de la Fédération à faible capacité fiscale mettent en œuvre des programmes de développement socio-économique sur mesure. Je demande au gouvernement de reconduire ces programmes pour une nouvelle période de six ans.

D’ici 2030, toutes nos régions doivent atteindre l’autosuffisance économique. Je répète qu’il s’agit d’une question de justice, d’égalité des chances et de garantie d’un niveau de vie élevé dans tout le pays.

Chers collègues,

Comme vous pouvez le constater, les grands projets nécessitent de grandes dépenses. Des investissements sociaux, démographiques et économiques à grande échelle seront réalisés, de même que des investissements dans la science, la technologie et les infrastructures.

À cet égard, je voudrais parler du système fiscal. Il va sans dire qu’il doit garantir le flux de ressources nécessaires à la réalisation des objectifs nationaux et à la mise en œuvre des programmes régionaux. Il est conçu pour réduire les inégalités non seulement dans la société, mais aussi dans le développement socio-économique des entités constitutives de la Fédération, et pour prendre en compte les revenus individuels et les revenus des entreprises.

Je suggère de développer des approches visant à moderniser le système fiscal et à répartir plus équitablement la charge fiscale entre ceux qui ont des revenus individuels et des revenus d’entreprise plus élevés.

Inversement, nous devons réduire la charge fiscale des familles, notamment par le biais de déductions, comme je l’ai mentionné plus tôt aujourd’hui. Nous devons encourager les entreprises qui investissent dans la croissance, les infrastructures et les projets sociaux. De même, il est important de combler les lacunes utilisées par certaines entreprises pour échapper à l’impôt ou sous-déclarer leurs revenus imposables. J’invite la Douma et le gouvernement à présenter rapidement un ensemble de propositions spécifiques pour traiter ces questions. À l’avenir, compte tenu des changements adoptés, je propose de bloquer les principales variables fiscales jusqu’en 2030 afin de garantir un environnement stable et prévisible pour tout projet d’investissement, y compris à long terme. C’est ce que le monde des affaires a réclamé lors de nos échanges directs.

Chers collègues,

Les politiques de soutien financier des régions et de croissance économique devraient être conçues pour améliorer la qualité de vie dans toutes les entités constitutives de la Fédération. Nous avons déjà renouvelé jusqu’en 2030 des programmes spéciaux pour le développement de régions telles que le Caucase du Nord et la région de Kaliningrad, le Donbass et la Novorossiya, la Crimée et Sébastopol, l’Arctique et l’Extrême-Orient. Des plans directeurs de développement ont été élaborés pour 22 villes et zones métropolitaines d’Extrême-Orient, et le même travail est en cours pour les communautés arctiques.

Il faut maintenant passer à l’étape suivante. Je propose de dresser une nouvelle liste de plus de 200 villes, avec un plan directeur à élaborer et à mettre en œuvre pour chacune d’entre elles. Dans l’ensemble, le programme de développement devrait couvrir environ 2 000 communautés, y compris les villages et les petites villes. Toutes les politiques de soutien aux régions que j’ai mentionnées aujourd’hui, y compris les prêts pour les infrastructures, devraient s’appliquer dans ces cas.

Le patrimoine

Je voudrais maintenant m’adresser aux responsables des régions. Ces ressources devraient être utilisées, entre autres, pour accroître les capacités des municipalités. Je me souviens d’avoir rencontré les chefs de certaines municipalités lors de leur congrès ici à Moscou. L’échelon local a un rôle et une responsabilité particuliers. Il comprend les agences et les organismes auxquels les Russes s’adressent pour leurs besoins quotidiens. Je voudrais remercier nos maires, nos chefs de district et nos députés locaux pour leur travail et pour l’attention qu’ils portent aux besoins de la population. Et je tiens à saluer tout particulièrement le personnel des municipalités qui travaille à proximité immédiate des zones de combat et qui partage toutes les difficultés avec les habitants.

Les riverains devraient être les co-créateurs de leurs plans locaux de développement urbain. Les municipalités doivent renforcer l’utilisation de mécanismes permettant aux habitants de voter pour des projets, des équipements ou des problèmes nécessitant un financement prioritaire. Je propose d’augmenter le cofinancement fédéral et régional de ces projets populaires.

Nous prolongerons également, jusqu’en 2030, le concours national des meilleurs projets visant à créer un environnement urbain confortable dans les petites villes et les communautés historiques.

Au total, nous allons améliorer plus de 30 000 espaces publics en Russie au cours des six prochaines années. Je voudrais demander au gouvernement d’apporter un soutien supplémentaire aux régions qui rénovent les berges, les parcs, les jardins et les centres-villes historiques. Nous allouerons 360 milliards de roubles à de grands projets d’aménagement paysager et d’amélioration de ce type.

Les bâtiments anciens, les grands domaines et les églises sont l’incarnation visible de notre identité nationale, un lien inextricable entre les générations. Je voudrais demander au gouvernement, au parlement et aux commissions compétentes du Conseil d’État d’impliquer le public et de revoir le cadre réglementaire pour la protection et l’utilisation des sites du patrimoine culturel. Toute exigence manifestement redondante ou contradictoire doit être éliminée. Dans certains cas, un élément du patrimoine culturel peut s’effondrer sous nos yeux alors que ces réglementations défectueuses empêchent de prendre des mesures rapides pour le sauver.

Je propose d’élaborer un programme à long terme pour la préservation des sites du patrimoine culturel russe, je voudrais qu’il couvre une période de 20 ans et comprendra des mesures de soutien pour les personnes, les entreprises et les associations publiques désireuses d’investir leur travail, leur temps et leur argent dans la restauration des sites.

Cette année, nous testerons ces mécanismes dans le cadre d’un projet pilote mené par l’institution de développement DOM.RF dans cinq régions : le territoire transbaïkalien, les régions de Novgorod, de Riazan, de Smolensk et de Tver. Notre objectif est de réparer au moins un millier de sites du patrimoine culturel à travers le pays d’ici 2030, en leur donnant une nouvelle vie pour qu’ils puissent servir les gens et embellir nos villes et nos villages.

Nous veillerons à ce que les grands projets liés à la culture soient maintenus en activité en continuant à les financer. Nous allons moderniser les infrastructures des musées, des théâtres, des bibliothèques, des clubs, des écoles d’art et des cinémas. Les projets créatifs de cinéma, les projets en ligne et sur les réseaux sociaux dans le domaine de l’éducation, de la sensibilisation, de l’histoire et d’autres domaines, recevront plus de 100 milliards de roubles au cours des six prochaines années.

Je suggère d’étendre le programme de la carte Pouchkine, qui permet aux élèves et aux jeunes d’accéder gratuitement aux projections de films, aux musées, aux théâtres et aux expositions, tout en incitant les institutions culturelles à étendre leurs activités et à lancer de nouveaux projets, notamment en s’adressant au secteur privé. Je demande au gouvernement d’élaborer des propositions supplémentaires à cet effet.

Là encore, par ses annonces qui pourraient relever d’un style populiste, Poutine veut prendre la figure du protecteur des jeunes, des laissés pour compte ou de ceux qui sont loin des centres de pouvoir et de culture. La carte Pouchkine est une sorte de « pass culture ».

En outre, nous lancerons en 2025 le programme « Travailleur culturel rural », à l’instar des programmes « Enseignant rural » et « Médecin rural ». Ce sujet est régulièrement soulevé lors de nos réunions. Un spécialiste qui s’installe dans une zone rurale ou une petite ville aura droit à une subvention unique d’un million de roubles, voire du double, s’il s’installe dans l’Extrême-Orient russe, au Donbass ou en Nouvelle-Russie.

Il y a une autre décision sur laquelle nous devons travailler. Je demande au gouvernement d’offrir des conditions de prêt spéciales pour les hypothèques familiales dans les petites villes, ainsi que dans les régions qui ne construisent pas beaucoup d’immeubles ou qui n’en construisent pas du tout. Nous devons le faire le plus rapidement possible et définir les principales conditions de ces prêts, y compris l’acompte et les taux d’intérêt. Je vous demande de ne pas perdre de vue cette question et j’attends avec impatience vos propositions.

Par la suite, nous renouvellerons les programmes de prêts hypothécaires ciblés avec un taux d’intérêt de 2 % pour l’Extrême-Orient russe, l’Arctique, le Donbass et la Nouvelle-Russie. Les participants aux opérations militaires spéciales et les vétérans pourront également bénéficier de ces prêts bonifiés.

Nous apporterons un soutien distinct aux zones de développement intégré et à la construction de zones résidentielles dotées d’infrastructures dans les régions dont le niveau de développement socio-économique est insuffisant et où bon nombre de nos politiques habituelles ne fonctionnent pas. Pour ces territoires, nous mettrons de côté 120 milliards de roubles supplémentaires.

À cet égard, nous sommes confrontés à un autre défi global. Grâce au soutien du gouvernement fédéral, de nombreuses régions ont considérablement accéléré le rythme de relogement des habitants des immeubles délabrés. Au total, 1,73 million de personnes ont emménagé dans de nouveaux appartements au cours des 16 dernières années, et il est important de ne pas perdre cet élan au cours des six prochaines années. Je demande instamment au gouvernement d’élaborer et de lancer un nouveau programme de relogement des habitants de bâtiments délabrés et structurellement dangereux.

En ce qui concerne le logement et les services publics, nous allons accélérer le rythme de modernisation de l’infrastructure des services publics. Un total de 4,5 trillions de roubles, y compris des fonds privés, sera alloué à ces fins jusqu’en 2030.

Nous continuerons à mettre en œuvre le projet « Eau propre ». L’eau propre est une priorité absolue pour bon nombre de nos zones urbaines et rurales. Il s’agit d’assurer un approvisionnement fiable en eau potable de qualité.

La fourniture du gaz est un sujet distinct. Nous prévoyons de distribuer ce combustible écologique aux villes et districts de Yakoutie et de Bouriatie, ainsi qu’aux territoires de Khabarovsk, Primorye et Transbaïkalie, aux oblasts de Mourmansk et d’Amour, à l’oblast autonome juive, à la Carélie et à la grande ville russe de Krasnoïarsk. Nous fournirons également du GNL au territoire du Kamtchatka et à certaines autres régions.

Cela permettra d’étendre le programme de fourniture de gaz social qui a déjà été utilisé pour construire gratuitement l’infrastructure de distribution de gaz jusqu’aux limites de 1,1 million de terrains. Les demandes continuent d’être acceptées et nous aidons les groupes de citoyens concernés, y compris les familles des participants à l’opération militaire spéciale, à installer des conduites de gaz sur leurs terrains.

Par ailleurs, il existe des partenariats horticoles non commerciaux à l’intérieur des frontières de nombreuses communautés équipées de réseaux de gaz. Pendant des années, parfois de génération en génération, les gens ont entretenu leurs parcelles et construisent maintenant des maisons adaptées à l’habitat, mais ils ne peuvent pas se raccorder au réseau parce que ces partenariats ne sont pas inclus dans le programme de développement de l’infrastructure sociale du gaz.

Ce problème concerne des millions de foyers et doit être résolu dans l’intérêt de nos citoyens, ce qui signifie que le programme de développement de l’infrastructure du gaz social doit être étendu à ces derniers et que le réseau doit être étendu jusqu’aux limites des partenariats.

Les habitants des territoires isolés du nord et de l’extrême est, où le gaz de réseau ne sera bientôt plus disponible, bénéficieront également d’une aide. Aujourd’hui, ils chauffent leurs maisons au charbon ou au bois. Grâce aux subventions de l’État, ils pourront désormais acheter des équipements modernes, produits localement et respectueux de l’environnement. Les familles les plus démunies doivent être soutenues en priorité. Nous allouerons 32 milliards de roubles supplémentaires à cette fin.

Nous développerons les transports publics en tenant compte des normes environnementales actuelles et nous réduirons leur âge moyen. Les régions russes recevront 40 000 bus, trolleybus, tramways et bus électriques supplémentaires d’ici à 2030. Nous allouerons 150 milliards de roubles supplémentaires du budget fédéral à ce programme de renouvellement des transports publics.

Nous remplacerons également le parc de bus scolaires à raison d’au moins 3 000 véhicules par an, ce qui est particulièrement important pour les petites villes et les zones rurales. Tant les habitants que les responsables des municipalités et des régions en parlent. Ce programme est en effet très important. C’est pourquoi nous allons allouer 66 milliards de roubles supplémentaires à l’achat de bus scolaires. Bien sûr, ils seront entièrement ou presque fabriqués en Russie.

L’écologie de Poutine

Comme vous le savez, nous avons réussi à réduire les émissions nocives dans l’atmosphère dans 12 centres industriels de Russie dans le cadre du projet « Air pur », auquel 29 autres villes ont adhéré l’année dernière. Le volume des émissions nocives dans l’atmosphère doit être réduit de moitié dans tout le pays. Nous nous rapprocherons de cet objectif étape par étape. Un système complet de surveillance de la qualité de l’environnement sera créé pour évaluer les résultats.

Au cours des cinq dernières années, des milliers de kilomètres de rivières et de berges ont été nettoyés et les eaux sales qui se déversent dans la Volga ont été réduites de près de moitié. Je propose maintenant de fixer un objectif de réduction de moitié de la pollution des principales masses d’eau de Russie.

Au cours des cinq dernières années, 128 grandes décharges situées dans des villes et 80 sites de pollution environnementale qui empoisonnaient littéralement la vie des habitants de 53 régions de Russie ont été nettoyés. Les territoires de la décharge de Krasny Bor, de l’usine de pâtes et papiers de Baïkal et d’Usolye-Sibirskoye ont été remis en état.

À cet égard, chers collègues, je tiens à souligner que seules les mesures les plus urgentes ont été prises jusqu’à présent sur ces sites, mais que c’est loin d’être fini. Il ne faut en aucun cas les laisser dans l’état où ils se trouvent actuellement. Nous devons achever ce travail et y créer toutes les infrastructures nécessaires.

D’une manière générale, nous continuerons à nettoyer les sites les plus dangereux de leurs nuisances environnementales. Au cours des six prochaines années, au moins 50 de ces sites devront être nettoyés.

Alors que la Russie est le 4e plus gros émetteur de CO2, Poutine, longtemps climato-sceptique, a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone en 2060. Le pays est l’un des plus affectés par les augmentations de température et connaît déjà un essor des feux de forêt, mais compte bien profiter du réchauffement des régions polaires. Alors que l’Europe se désintéresse du gaz russe qu’elle a longtemps regardé comme une énergie de transition, Poutine joue la guerre écologique pour réorienter la production d’énergie russe.

Il est nécessaire de créer des incitations pour les entreprises, d’introduire des technologies vertes et de passer à une économie circulaire. D’ailleurs, nous avons créé de toutes pièces une industrie de pointe en matière de gestion des déchets : 250 entreprises ont été construites pour traiter et éliminer les déchets. L’objectif d’ici 2030 est de trier tous les déchets solides et tout ce qui doit l’être, et d’en réutiliser au moins un quart. Nous allons allouer des financements supplémentaires à ces projets et, en collaboration avec les entreprises, nous allons construire environ 400 nouvelles installations de gestion des déchets et huit parcs éco-industriels.

Que dire d’autre ? Lors des réunions organisées en Extrême-Orient, en Sibérie et dans d’autres régions, les participants ont fait part de la nécessité de préserver notre richesse forestière, de lutter contre l’abattage illégal et de protéger nos forêts. Cette question trouve un écho considérable auprès du public. Elle est importante pour presque tout le monde. Nous unissons tous nos efforts et la situation évolue progressivement.

© Vyacheslav Prokofyev/Sipa USA

Une étape majeure : depuis 2021, la Russie restaure plus de terres forestières qu’elle n’en défriche. Je tiens à remercier tous les bénévoles, les élèves des écoles et des universités et tous ceux qui ont planté des arbres et participé à des activités environnementales, ainsi que, bien sûr, les entreprises qui ont soutenu ces projets. Nous continuerons certainement à restaurer les forêts, les parcs et les jardins, y compris ceux qui entourent les zones métropolitaines et les centres industriels.

Je suggère de prendre une décision distincte concernant l’augmentation des salaires des spécialistes de l’industrie forestière, de la météorologie et de la protection de l’environnement — tous ceux qui s’occupent des questions les plus importantes en matière de durabilité environnementale. Nous devons sincèrement admettre qu’ils accomplissent un travail essentiel, mais que leur salaire reste trop faibles.

Pour soutenir les initiatives civiles de protection de l’environnement, je pense qu’il est nécessaire de créer un fonds pour les projets écologiques et environnementaux. Il commencera par des subventions d’un montant total d’un milliard de roubles par an. 

Nous continuerons à travailler à la préservation des zones naturelles spécialement protégées, ainsi qu’à la protection et à la restauration des populations d’espèces rares et menacées de la flore et de la faune. Je suggère d’envisager l’ouverture d’un réseau de centres de réhabilitation des animaux sauvages blessés et confisqués.

Tourisme

D’ici à 2030, nous créerons des infrastructures de tourisme environnemental dans tous les parcs nationaux du pays, notamment des éco-sentiers et des itinéraires de randonnée touristique, des circuits de week-end pour les écoliers, des zones de loisirs en plein air, des musées et des centres de visite. 

Nous construirons également des installations modernes et sûres à proximité des plans d’eau, y compris le lac Baïkal. Un centre de villégiature ouvert toute l’année ouvrira ses portes d’ici 2030. Il est important de respecter strictement le principe de pollution zéro, c’est-à-dire de veiller à ce qu’aucun déchet ni aucune eau usée non traitée ne pénètre dans le lac. La construction de la station balnéaire du Baïkal fera partie du vaste projet des Cinq Mers.

Des complexes hôteliers modernes verront également le jour sur les côtes de la mer Caspienne, de la mer Baltique, de la mer d’Azov, de la mer Noire et de la mer du Japon. Ce projet permettra à lui seul d’ajouter 10 millions de touristes par an. 

Le nombre de touristes devrait pratiquement doubler pour atteindre 140 millions de personnes par an d’ici 2030 dans l’ensemble du pays, compte tenu du développement dynamique de centres touristiques tels que l’Altaï, le Kamtchatka, le Kouzbass, le Caucase du Nord, la Carélie et le Nord de la Russie. Notez que la contribution du tourisme au PIB de la Russie doublera également pour atteindre 5 %. Nous élaborerons bientôt de nouvelles politiques sur cette question.

Transport et réseaux

Les infrastructures de transport sont cruciales pour le développement du tourisme et de la région dans son ensemble. Le trafic automobile à grande vitesse entre Moscou et Kazan est déjà ouvert ; cette année, nous allons prolonger la route jusqu’à Ekaterinbourg et l’année prochaine jusqu’à Tioumen. À l’avenir, une artère de transport moderne et sûre traversera tout le pays jusqu’à Vladivostok.

En outre, plus de 50 autoroutes de contournement devraient être construites en Russie au cours des six prochaines années. Un autre projet routier important est certainement l’autoroute Dzhubga-Sochi. Elle réduira de trois quarts le temps de trajet entre l’autoroute M-4 Don et Sochi, faisant gagner jusqu’à une heure et demie, et favorisera le développement de la côte de la mer Noire.

Je dois dire d’emblée — j’ai conclu un accord avec le gouvernement et je tiens à le dire publiquement — qu’il s’agit d’un projet complexe et à très fort enjeu économique. Il comprend de nombreux tunnels et ponts ; c’est un projet coûteux. Néanmoins, je voudrais demander au gouvernement de mettre au point un accord de financement pour ce projet. Il faut trouver une solution.

Nous avons déjà réparé les routes fédérales de Russie et près de 85 % des routes des grandes zones métropolitaines. Il est essentiel que nous continuions dans cette voie. Parallèlement, dans les années à venir, nous mettrons l’accent sur l’amélioration des routes régionales.

Le transport aérien doit devenir plus abordable. Nous devons accroître ce que l’on appelle la mobilité aérienne des Russes. D’ici à 2030, le volume des services aériens en Russie devrait augmenter de 50 % par rapport à l’année dernière.

À cette fin, nous prévoyons d’accélérer le développement des voyages aériens intra et interrégionaux. À cet égard, le gouvernement a des instructions très précises : moderniser l’infrastructure d’au moins 75 aéroports, soit plus d’un tiers des aéroports russes, au cours des six prochaines années, en allouant au moins 250 milliards de roubles de financement budgétaire direct à cette fin.

Les flottes aériennes de nos compagnies ont absolument besoin d’être modernisées par l’ajout de nos propres avions de fabrication russe. Ces nouveaux avions doivent répondre à toutes les exigences modernes en matière de qualité, de confort et de sécurité, ce qui représente un véritable défi. Nous avions l’habitude d’acheter trop d’avions à l’étranger au lieu de développer notre propre production nationale.

Les progrès russes dans les domaines de l’ingénierie mécanique, de la construction, des communications et des systèmes numériques seront également très utiles pour la construction des chemins de fer à grande vitesse. Je voudrais dire quelques mots à ce sujet.

La première ligne ferroviaire à grande vitesse entre Moscou et Saint-Pétersbourg passera par Tver et notre ancienne capitale, Veliky Novgorod. Plus tard, nous construirons des lignes similaires vers Kazan et l’Oural, vers Rostov-sur-le-Don, vers la côte de la mer Noire, vers Minsk, notre pays frère, le Belarus, et vers d’autres destinations populaires.

La modernisation complète du centre de transport central se poursuivra. Les diamètres centraux de Moscou, les nouvelles lignes de métro de surface feront partie d’un réseau reliant la région de Moscou aux régions de Yaroslavl, de Tver, de Kaluga, de Vladimir et à d’autres régions par des voies modernes à grande vitesse.

Il est également impératif d’améliorer le réseau des grandes voies navigables. Cela devrait assurer des retombées économiques supplémentaires en matière de tourisme, d’industrie, ainsi que le développement de certaines régions sensibles qui sont cruciales, dont les régions du Grand Nord.

Que puis-je ajouter à cela ? Développer des infrastructures modernes offrira une valeur ajoutée et augmentera la capitalisation du marché pour tous les actifs nationaux et les régions desservies par des flux touristiques. Elles contribueront à la création d’installations manufacturières et agricoles et encourageront les gens à construire des maisons individuelles pour leurs ménages et à créer un meilleur cadre de vie pour eux. Cela permettra également de nouvelles opportunités commerciales, y compris sur les marchés étrangers.

Dans ce contexte, nous avons discuté d’une question particulière lors d’une réunion. Je veux parler des temps d’attente aux postes de contrôle frontaliers. Cette question est devenue urgente dans l’Extrême-Orient russe. Selon nos normes, le contrôle devrait prendre 19 minutes, mais en réalité, les chauffeurs de camion doivent généralement attendre des heures pour franchir la frontière.

Nos collègues du ministère des transports ont pour objectif spécifique de réduire le temps de dédouanement du transport de marchandises à la frontière afin qu’il ne dépasse pas 10 minutes. Les solutions technologiques les plus récentes peuvent permettre d’atteindre cet objectif.

Ces exigences sont également essentielles pour que le corridor de transport nord-sud soit efficace. Cet itinéraire reliera la Russie aux pays du Moyen-Orient et de l’Asie, et s’appuiera sur des autoroutes ainsi que sur des liaisons ferroviaires sans rupture, depuis nos ports de la mer Baltique et de la mer de Barents jusqu’au golfe Persique et à l’océan Indien. Nous augmenterons également la capacité de transport de nos chemins de fer vers le sud afin de mieux utiliser nos ports de la mer d’Azov et de la mer Noire.

L’extension des lignes du « domaine opérationnel oriental » couvre la ligne principale Baïkal-Amour et le chemin de fer transsibérien. Nous sommes sur le point de lancer la troisième étape. Nous nous sommes un peu relâchés à un moment donné, si vous me permettez cette expression. En fait, nous n’avons pas agi au bon moment, mais ce n’est pas grave : nous devons maintenant rattraper le temps perdu, et nous le ferons. Ces deux chemins de fer augmenteront leur capacité annuelle de 173 à 210 millions de tonnes d’ici à 2030. Dans le même temps, un effort sera fait pour agrandir les ports de Vanino et de Sovetskaya Gavan.

Le développement de la route maritime du Nord mérite une attention particulière. Nous invitons les entreprises logistiques étrangères et les pays étrangers à utiliser ce corridor de transport mondial. L’année dernière, les volumes de fret sur cette route ont atteint 36 millions de tonnes. Chers collègues, j’aimerais attirer votre attention sur le fait que ce chiffre dépasse cinq fois le maximum de l’ère soviétique. Nous rendrons la route maritime du Nord opérationnelle tout au long de l’année et nous développerons nos ports nordiques, y compris la plate-forme de transport de Mourmansk. Cela inclut bien sûr un effort pour développer notre flotte arctique.

Le Severny Polyus (Pôle Nord), une plateforme brise-glace de recherche unique en son genre, a pris la mer l’année dernière. Cette année, le chantier naval de la Baltique a commencé à construire le Leningrad, un nouveau brise-glace nucléaire. L’année prochaine, nous commencerons à construire le Stalingrad, qui appartient à la même classe de navires. Le chantier naval de Zvezda, dans l’Extrême-Orient russe construit quant à lui le Lider (Leader), un brise-glace de nouvelle génération qui aura une puissance deux fois supérieure à celle de ses prédécesseurs.

Les chantiers navals russes vont moderniser une grande partie de notre flotte commerciale, notamment les pétroliers, les transporteurs de gaz et les porte-conteneurs. Cet effort devrait permettre aux entreprises russes de rationaliser leurs opérations commerciales en tenant compte de l’évolution de l’environnement logistique et des changements radicaux de l’économie mondiale.

Le nerf de la guerre : des jeunes aux vétérans

Chers concitoyens, chers amis,

Je voudrais mentionner un point particulier. Je rencontre régulièrement des participants à l’opération militaire spéciale, y compris des militaires de carrière et des volontaires, ainsi que des personnes de professions civiles qui ont été mobilisées pour le service militaire. Tous ont pris les armes et se sont levés pour défendre notre patrie.

Vous savez, je regarde ces hommes courageux, parfois très jeunes, et, sans exagérer, je peux dire que mon cœur déborde de fierté pour notre peuple, notre nation et ces hommes en particulier. Il ne fait aucun doute que des gens comme eux ne reculeront pas, n’échoueront pas et ne trahiront pas.

Ils devraient occuper des postes de premier plan dans le système d’éducation et de formation des jeunes, dans les associations publiques, les entreprises publiques et privées, l’administration fédérale et municipale. Ils devraient diriger des régions et des entreprises, ainsi que de grands projets nationaux. Certains de ces héros et patriotes sont plutôt discrets et réservés dans la vie de tous les jours. Ils ne se vantent pas de leurs réalisations et ne parlent pas beaucoup. Mais à des moments cruciaux de l’histoire, ces personnes se mettent en avant et assument des responsabilités. Les personnes qui pensent au pays et vivent en harmonie avec lui peuvent se voir confier l’avenir de la Russie.

Vous savez que le mot « élite » a perdu beaucoup de sa crédibilité. Ceux qui n’ont rien fait pour la société et qui se considèrent comme une caste dotée de droits et de privilèges spéciaux — en particulier ceux qui ont profité d’occasions dans les années 1990 pour s’en mettre plein les poches — ne sont certainement pas l’élite. Je le répète, ceux qui servent la Russie, les travailleurs acharnés et les militaires, les personnes fiables et dignes de confiance qui ont prouvé leur loyauté envers la Russie par des actes, en un mot, les personnes dignes, ce sont eux la véritable élite.

À cet égard, je voudrais annoncer une nouvelle décision qui, à mon avis, est importante. À partir de demain, 1er mars 2024, les vétérans des opérations militaires spéciales, ainsi que les soldats et les officiers qui combattent actuellement dans des unités d’active, pourront demander à faire partie de la première classe d’un programme de formation de personnel spécial. Appelons-le « Le temps des héros ». À vrai dire, cette idée m’est venue lorsque j’ai rencontré les étudiants de Saint-Pétersbourg qui ont servi dans l’opération militaire spéciale. Ce programme sera construit dans les mêmes standards que nos meilleurs projets, à savoir l’École supérieure d’administration publique, également connue sous le nom d’« école des gouverneurs », et le concours « Leaders of Russia ». Les gens qui sortent de ces écoles en viennent à occuper des postes élevés dans de nombreux domaines, voire à devenir ministres et chefs de région.

Les militaires actifs et les anciens combattants titulaires d’un diplôme universitaire et possédant une expérience en matière de gestion seront les bienvenus, quel que soit leur grade ou leur poste. Ce qui compte, c’est que ces personnes aient fait preuve de leurs meilleures qualités, qu’elles aient montré qu’elles savaient diriger leurs camarades.

Le programme d’études débutera dans les prochains mois. La première cohorte de participants sera encadrée par des hauts fonctionnaires du gouvernement, du cabinet présidentiel, des ministères et des agences fédérales, des chefs de région et de nos plus grandes entreprises. À l’avenir, nous étendrons ces programmes de formation du personnel, lancerons des cours de gestion à l’Académie présidentielle de l’économie nationale et de l’administration publique, et j’estime qu’il est opportun de rehausser le statut de l’Académie au niveau législatif.

En outre, les anciens combattants et les participants à l’opération militaire spéciale bénéficieront d’un droit de priorité pour s’inscrire aux programmes d’enseignement supérieur dans les spécialités civiles de nos grandes universités.

Je voudrais demander au ministère de la défense et à tous les commandants d’unité de soutenir l’intérêt de leurs soldats et officiers à rejoindre le nouveau programme de formation du personnel, de leur donner la possibilité de s’inscrire et d’assister physiquement aux cours. Je tiens à souligner que les participants aux opérations militaires spéciales, y compris les soldats, les sergents et les officiers de combat, constituent déjà l’épine dorsale de nos forces armées. Et, comme je l’ai dit, ceux qui ont l’intention de poursuivre leur carrière militaire bénéficieront d’une priorité en matière de promotion, d’inscription aux cours de commandement, aux écoles militaires et aux académies.

Chers amis,

L’indépendance, l’autosuffisance et la souveraineté de notre pays doivent être réaffirmées chaque jour. C’est notre responsabilité pour le présent et l’avenir de la Russie, une responsabilité que personne d’autre que nous ne peut assumer. Il s’agit de notre patrie, la patrie de nos ancêtres, et personne ne la chérira autant que nous — sauf nos descendants, à qui nous devons transmettre un pays fort et prospère.

Au cours des dernières années, nous avons réussi à mettre en place un système de gestion et des projets nationaux en nous appuyant sur de grandes quantités de données et sur les technologies numériques modernes. Cela nous a permis d’en accroître l’efficacité, d’en gérer les risques, de nous appuyer sur l’ensemble des informations disponibles et d’affiner en permanence nos projets et nos programmes en nous appuyant sur le retour d’information de notre personnel.

Je voudrais remercier mes collègues du gouvernement, des agences et des régions qui ont méticuleusement construit ce système pendant toutes ces années — pendant la pandémie et face à l’agression des sanctions contre la Russie. Je sais qu’il s’agissait d’un travail difficile et stimulant, mais l’essentiel est qu’il porte déjà ses fruits. Nous le constatons dans les résultats. 

Nous continuerons à suivre cette logique. Il est nécessaire de coordonner entre eux tous les projets nationaux dont j’ai parlé aujourd’hui. Je tiens à souligner une nouvelle fois qu’il ne s’agit pas de projets distincts. Ils doivent concourir à des objectifs communs à l’ensemble du système et à nos objectifs de développement national. Cela dit, je voudrais demander au Front populaire russe de continuer à surveiller la mise en œuvre des décisions à tous les niveaux du gouvernement.

Je tiens à souligner que le principal résultat de nos programmes ne se mesure pas en tonnes, en kilomètres ou en argent dépensé. L’essentiel est que les gens constatent des changements positifs dans leur vie. L’ampleur des défis historiques auxquels la Russie est confrontée exige un travail extrêmement clair et coordonné de la part de l’État, de la société civile et du monde des affaires.

Je considère qu’il est nécessaire non seulement de préparer un projet de budget pour les trois prochaines années, mais aussi de planifier toutes les dépenses et tous les investissements importants à l’horizon 2030. En d’autres termes, nous devons élaborer un plan prospectif de six ans pour notre développement national, que nous ne manquerons pas de compléter par de nouvelles initiatives. Naturellement, l’avenir y apportera ses propres ajustements. 

Malgré cette période compliquée, malgré les épreuves et les difficultés actuelles, nous élaborons des plans à long terme. Le programme que j’ai exposé dans mon discours d’aujourd’hui est fondé sur des réalités concrètes et aborde des questions fondamentales. C’est le programme d’un pays souverain et fort qui regarde l’avenir avec confiance. Nous disposons à la fois de ressources et d’énormes possibilités pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.

Mais je vais maintenant insister sur l’essentiel. Aujourd’hui, la réalisation de tous ces plans dépend directement de nos soldats, officiers et volontaires — tout le personnel militaire qui se bat actuellement sur le front. Elle dépend du courage et de la détermination de nos compagnons d’armes qui défendent la patrie, passent à l’offensive, avancent sous le feu et se sacrifient pour nous, pour la patrie. Ce sont nos combattants qui créent aujourd’hui les conditions absolument indispensables à l’avenir du pays et à son développement.

Vous avez notre plus profond respect, jeunes gens. 

Je voudrais vous remercier tous, collègues, et tous les citoyens de Russie pour leur solidarité et leur fiabilité. Nous sommes une grande famille ; nous sommes solidaires et c’est pour cette raison que nous ferons tout ce que nous prévoyons, désirons et rêvons.

Je crois en nos victoires, en nos succès et en l’avenir de la Russie !

Je vous remercie.

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