Le commerce ukrainien de céréales en mer Noire a presque retrouvé ses niveaux d’avant-guerre

Le président de la Confédération agraire ukrainienne, Leonid Kozachenko, a déclaré lundi 15 janvier que les capacités ukrainiennes d’exportations de céréales via la mer Noire étaient « presque revenues à leur niveau d’avant-guerre »¹. Cette annonce témoigne des succès de la campagne ukrainienne contre la Russie en Crimée et en mer Noire.

• La sortie de Moscou de l’initiative céréalière de la mer Noire en juillet 2023 avait fait craindre une nouvelle augmentation des prix, qui ne s’est finalement pas matérialisée.
• L’indice FAO des prix des céréales a enregistré une baisse moyenne de 15,4 % l’année dernière par rapport à 2022².
• La Russie avait quitté une première fois l’initiative fin octobre 2022 suite à une attaque de drones sur sa flotte dans la baie de Sébastopol. Moscou avait finalement réintégré l’initiative quelques jours plus tard.

Si la campagne terrestre ukrainienne n’a pas atteint les résultats escomptés depuis le lancement de la contre-offensive de juin 2023 — l’armée russe ayant continué sa progression dans l’oblast de Donetsk, dans l’est du pays, jeudi 18 janvier³ —, sa campagne contre l’armée russe en mer Noire et en Crimée a connu plus de succès.

• Kozachenko a annoncé que la moyenne mensuelle de 7,5 à 8 millions de tonnes de céréales exportées par mois via la mer Noire avant l’invasion russe de février 2022 avait été dépassée — sans préciser cependant les quantités exactes transportées en décembre.
• Aujourd’hui, quatre entreprises assurent le transport des céréales via la mer Noire, tandis que le coût représenté par l’assurance des cargaisons ne représente désormais plus que 1,25 % de la valeur totale de la marchandise, contre 7 % auparavant⁴.

Si cette annonce témoigne de la capacité de Kiev à sécuriser un corridor maritime malgré la menace militaire russe, d’autres défis demeurent.

• Une source gouvernementale citée par Reuters a déclaré que les exportations maritimes ukrainiennes de céréales « devraient chuter d’environ 20 % » en janvier par rapport au mois précédent « en raison de la crise en mer Rouge et des fêtes de fin d’année »⁵.

• Les effets des attaques houthistes s’étendent bien au-delà du Moyen-Orient : la semaine dernière, Tesla annonçait « suspendre la majeure partie de la production de véhicules » dans son usine de Berlin en raison d’une pénurie de composants provoquée par la réorganisation du trafic maritime mondial⁶.