Aujourd’hui, mercredi 23, la Commission va présenter son nouveau et attendu Pacte sur les migrations, dans le prolongement du discours sur l’état de l’Union de Von der Leyen.

  • De grandes attentes. L’annonce était prévue pour février, puis avancée à début octobre, avant d’être programmée pour mercredi 23, dans le contexte de l’incendie catastrophique qui a ravagé le camp de Moria sur l’île de Lesbos.
  • La fin de Dublin. Le règlement Dublin III (2013), selon lequel le pays dans lequel a été formulée la demande d’asile est celui qui est chargé de son instruction et de la décision finale, sera enterré. Celui-ci est au cœur des querelles entre les États membres. Il fait en effet peser le poids des demandes d’asile sur certains pays d’accueil (Italie, Espagne, Malte, Grèce) alors que d’autres, loin des frontières extérieures de l’Union (Visegrád), en profitent.
  • Solidarité imposée. Pour von der Leyen, ce nouveau système imposera « la participation de tous les États. […] La migration constitue un défi européen et c’est l’ensemble de l’Europe qui doit faire sa part. »1
  • Asile et retour vont de pair. La définition d’une politique européenne de retour rapide dans leur pays d’origine des migrants non admis au séjour sera aussi l’un des grands volets du Pacte.
  • Relations avec les pays d’origine des migrants. L’un des objectifs est aussi que l’Union se coordonne mieux avec les États d’origine des migrants, à l’exclusion toutefois de dispositifs qui externaliseraient les demandes d’asile en dehors de l’Union. Comme le disait François Héran, en matière migratoire, « Il y a, d’abord, le poids de la géographie ».2
  • « Personne ne sera satisfait », a déclaré jeudi Ylva Johansson, commissaire européenne aux Affaires intérieures. Ce qu’elle concevait comme un moyen de réunir tous les États membres autour d’une solution de compromis et d’équilibre.
  • Les migrants viendront-ils ? Après avoir fait partie des victimes collatérales de la pandémie, avec des situations dramatiques dans certains États, il n’est pas sûr que beaucoup de migrants souhaitent s’installer dans une Europe à l’économie atone pour encore de longs mois.3