Ramallah. Selon des rapports du chef du bureau de la représentation jordanienne à Ramallah, Khaled Al-Shawabkeh, dont le Journal libanais al-Akhbar a obtenu des copies, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane aurait informé le président palestinien Mahmoud Abbas des détails du plan de paix et lui a demandé de l’accepter.

Le journal rapporte que le prince héritier de l’Arabie saoudite aurait offert 10 milliards de dollars pour améliorer la situation en Cisjordanie et régler la question des réfugiés palestiniens qui se verraient naturaliser dans les pays arabes. Il a également sollicité Abbas pour organiser la base du gouvernement palestinien dans le village d’Abu Dis, dans le district central de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, au lieu de Jérusalem-Est.

Pour sa part, le président palestinien aurait refusé l’offre en confirmant que l’acceptation du plan américain représentera la fin de sa carrière politique. Il a également expliqué à Ben Salmane qu’il ne fera aucune concession à l’égard des colonies, Jérusalem et la solution à deux Etats, et que l’exercice de pressions de la part d’une quelconque partie mènera l’Autorité palestinienne à dissoudre ses institutions, forçant Israël à assumer la responsabilité des Territoires palestiniens occupés2.

Perspective :

  • Jared Kushner, conseiller principal de la Maison-Blanche et gendre du président américain Donald Trump, a déclaré que l’administration américaine présentera le plan après la fête musulmane du Ramadan, début juin.
Sources
  1. Contrairement à ce que Ben Salmane laisserait croire en se présentant comme simple convoyeur de détails de “l’accord du Siècle”, ces révélations indiqueraient selon le journal qu’il en serait finalement le garant. Déjà en 2018, des spécialistes israéliens ont noté qu’en échange de son soutien de l’accord, l’Arabie saoudite souhaite se voir confier la tutelle sur les lieux saints à Jérusalem qui est, jusqu’ici, assurée par le royaume hachémite. Ces remarques ont cependant été démenties par des sources proches de Riyad, qui les ont qualifié de tentative israélienne de semer la discorde entre les palestiniens et les jordaniens d’un côté, et d’autres pays arabe de l’autre côté.

    Les réactions des différentes factions palestiniennes voient le conseiller du président palestinien, Mahmoud Habbash, critiquer l’Egypte à cause de « son manque d’expérience » et sa confiance aux américains, saoudiens et émiratis. En effet, “l’accord du siècle” selon Habbash changera la Jordanie, le Liban, la Syrie, le Sinaï et les pays du golfe, tout le Proche-Orient tel que nous l’avons connu jusqu’à aujourd’hui.

    De l’autre côté, le responsable du mouvement Hamas, Ismaïl Haniyeh, confirme sa volonté de faire une alliance avec le Fatah en appelant au slogan «  tous unis contre l’accord du siècle ». Le mouvement Hamas déclare sa volonté de mettre en place d’un haut comité national afin de s’opposer à l’accord du siècle. Encore, Haniyeh confirme son refus à l’accord en essayant d’isoler la région de Gaza et de l’annexer au Sinaï en disant : «  il n’y a pas d’Etat sans Gaza ni un autre au sein de Gaza  »1Haniyeh ready to meet Abbas in order to face the « deal of the century » (هنية مستعد للقاء عباس من أجل مواجهة « صفقة القرن »), Aawsat, 28 avril 2019