Politique

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Initialement prévu fin mars, le sommet UE-Chine s’est finalement déroulé par vidéoconférence le 22 juin dernier. Le duo européen constitué d’Ursula von der Leyen et de Charles Michel a rencontré le président chinois Xi Jinping et son bras droit Li Keqiang. Si la précaution a largement dominé les échanges, l’Europe a désormais pris conscience du rapport asymétrique de puissance entre la Chine et les Etats-Unis et a donc adopté un ton plus ferme, qui laisse entrevoir l’ébauche de traduction concrète d’une doctrine géopolitique européenne.

La question de la dette sort de son confinement et, une fois de plus, la Chine est au premier rang  : Pékin détient 152 milliards de $ de créances, dont les trois-quarts ne sont pas concessionnelles. Sa position est double  : d’un côté, la Chine insiste sur la diversité des financements et leur éventuelle révision au cas par cas, et de l’autre côté, elle accepte d’être le souverain maître de la dette en Afrique et donc l’arbitre de la situation. Le cas de l’Angola est un bon exemple de la politique chinoise de la dette.

Lundi dernier, une patrouille de l’armée indienne a affronté les troupes chinoises dans la vallée de la rivière Galwan, au cœur de l’Himalaya. Selon les rapports, aucune arme n’a été impliquée, mais le combat a fait au moins 20 morts parmi les soldats indiens. Bien que les affrontements et même les combats à mains nues entre les troupes chinoises et indiennes aient été relativement fréquents ces dernières années, il n’y a eu aucun décès sur la frontière contestée depuis des décennies. Ces affrontements sont généralement désamorcés par des discussions entre les commandants sur le terrain. Dans le cas présent, il semble que ces processus aient échoué, et ce à un moment où les relations entre la Chine et l’Inde – deux États dotés de l’arme nucléaire – sont déjà tendues.

Dans le cadre de la crise sanitaire, se pose en Amérique latine la question de la politique destinée aux secteurs populaires, essentielle pour éviter un éclatement social. Le GEG Amériques vous propose cette fois-ci un texte clef pour comprendre, à partir du cas mexicain, la tension qui structure les formes traditionnelles du savoir-faire politique populaire dans la région, notamment par rapport à la façon dont elles sont perçues par les classes moyennes supérieures. Si elles contribuent à consolider les systèmes politiques latino-américains en assurant une certaine stabilité dans les quartiers populaires, elles alimentent aussi l’érosion de leur légitimité parmi les classes sociales les plus favorisées. Une tension qui se situe au cœur de la question des relations raciales qui traverse le sous-continent.

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Pierre Defraigne a travaillé pendant près de 35 ans aux côtés de plusieurs Commissaires européens parmi lesquels Etienne Davignon et Pascal Lamy, dont il a été Directeur de Cabinet. Désormais, il consacre une grande partie de son temps à l’analyse, au débat, et à l’enseignement. Il prend aujourd’hui le temps de revenir avec nous sur sa vision de l’Europe pour demain, en proposant une lecture critique, à la confluence de la géopolitique, de l’économie politique, et de l’histoire.

Lors d’une visite du président Abdelmajid Tebboune, le 2 juin, au ministère de la défense nationale à Alger, le général-major Said Chenegriha a «  hautement valorisé  » le contenu de l’avant-projet de révision constitutionnelle présenté le 8 mai par le chef de l’Etat, tout particulièrement «  en ce qui concerne la possibilité de l’intervention de l’Armée Nationale Populaire (ANP) en dehors des frontières nationales.  » Cet énième toilettage de la constitution de 1976 perpétue la confusion des pouvoirs au profit d’un homme providentiel, flatte le peuple et consacre le rôle de l’armée dans sa contre-révolution du Hirak.