Énergie et environnement

Long format

Cet été, les menaces américaines de sanctions extraterritoriales ont provoqué un mouvement d’union nationale parmi les représentants politiques allemands. Un mois après, l’affaire Navalny a repolarisé l’échiquier politique national et européen dans l’approche du projet Nord Stream 2. Tour de l’horizon des reactions à un projet de gazoduc au fort caractère géopolitique.

Ces derniers mois ont consacré l’avènement du télétravail, présenté comme un instrument majeur de la résilience de l’économie face à la pandémie. Le maintien des mesures de distanciation sociale, rendu nécessaire par l’évolution incertaine de la situation sanitaire, pourrait ainsi devenir le moteur de la transition numérique. Cela servirait une relance économique plus respectueuse de l’environnement dans la mesure où les technologies numériques pourraient permettre des gains potentiels de 7800 MT de CO2. Mais si l’on souhaite respecter les objectifs de l’Accord de Paris, il est nécessaire de veiller à ce que ces gains environnementaux ne soient pas annulés par les pollutions générées par les équipements numériques.

Frappée par la canicule, la Californie a subi des coupures d’électricité contrôlées (ou «  rolling blackouts  ») le weekend du 14 août dernier, incapable de satisfaire la demande avec les moyens disponibles. Cet épisode complexe invite à réfléchir sur le rôle que pourraient jouer les capacités pilotables bas-carbone, comme l’hydroélectricité et le nucléaire, et au scénario d’une approche coordonnée au niveau européen d’adéquation de ressources électriques pour avancer dans la transition énergétique sans éroder la sécurité d’approvisionnement continentale.

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La Grèce est en feu. Dans plusieurs endroits d’Europe, cet été, les températures ont passé la barre des 40°. Il devient impossible de ne pas sentir que les mois estivaux se réchauffent.

Comment faire face à ces canicules plus fréquentes, plus longues et plus intenses  ? Rendront-elles certains endroits inhabitables  ?

10 questions / 10 réponses.

La Commission européenne a officiellement dévoilé son plan hydrogène ce mercredi 8 juillet et a lancé dans la foulée une alliance industrielle continentale pour développer ce gaz clé dans la transition énergétique. La production d’hydrogène à partir d’énergie renouvelable permettrait notamment le couplage entre systèmes gaziers et électriques. D’immenses investissements dans les infrastructures continentales sont prévus pour assurer ce couplage et décarboner progressivement les industries, la logistique et le transport public européen. L’Allemagne et le Portugal comptent mettre à profit leurs présidences successives du Conseil de l’UE pour concrétiser ce plan dans des projets.

Alors qu’elle est dotée d’un marché du carbone depuis 2005, avec l’instauration d’un système européen dit «  EU-ETS  » d’échange de quotas — déjà revisité de nombreuses fois par le passé et objet de critiques régulières —, l’Union européenne a vu ce dispositif majeur de la politique climatique européenne être de nouveau confronté à d’importantes difficultés sous l’effet de la crise du coronavirus. Cette situation exceptionnelle offre l’occasion de revenir sur son efficacité face aux crises, et d’engager une amélioration définitive du marché du carbone européen pour lui permettre d’atteindre l’objectif de neutralité carbone des 27.

Centrale nucléaire, affiche du Grand Continent

À peine une semaine avant la fermeture complète de la centrale de Fessenheim, l’Agence internationale de l’énergie rappelait que l’Europe pourrait subir une chute drastique de la production nucléaire (première source d’électricité bas carbone du continent) à l’horizon 2040 avec les politiques actuelles. Avec des engagements en termes de réduction d’émissions renforcées suite au «  Green Deal  » et un parc vieillissant, dans un contexte de perspectives de développement du nouveau nucléaire plus limitées, le prolongement de la durée de vie du parc actuel au-delà de 40 ans pourrait devenir un élément clé pour tenir les engagements climatiques européens.

La crise du coronavirus a plongé l’économie mondiale dans une incertitude brutale et profonde, ainsi que les systèmes énergétiques. L’Europe ne fait pas exception  : la chute de la demande en énergie a précipité la baisse momentanée des émissions de CO2 et des prix de l’électricité sur les marchés de gros. La rupture de certaines chaînes d’approvisionnement stratégiques a révélé les interdépendances économiques entre l’Europe et ses partenaires commerciaux. Si ces chaînes ont déjà été résorbées, ou sont en voie de l’être, cette crise est l’occasion de penser notre système énergétique et ses écosystèmes, entre résilience, sécurité d’approvisionnement, stratégie industrielle et surtout transition vers une société bas-carbone.