La Pologne après une élection historique

En Pologne, ce dimanche 15 octobre a eu lieu une élection fondamentale pour les équilibres européens.

Le PiS et l’extrême droite parviendront-ils à imposer leur hégémonie ? Contre la Plateforme civique de Donald Tusk, le parti de Morawiecki rassemble autour d’une ligne dure en interne et déploie une doctrine qui clive en Europe.

Pour comprendre les mutations d’un pays qui alignera bientôt la première armée du continent, nous mobilisons des chercheurs reconnus et des intellectuels de premier plan.

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La doctrine Tusk

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« Ce n’est pas parce qu’on est élu qu’on peut tout faire », une conversation sur le futur de la Pologne

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Le vote le plus important de l’année en Europe commence.

Dimanche 15 octobre, les Polonais renouvellent leur Diète, leur Sénat et votent pour quatre référendums. Après 8 ans de pouvoir du PiS, le pays pourrait changer du tout au tout dimanche… ou pas du tout. Voici 10 points pour comprendre une campagne qui pèsera lourd dans l’avenir de la Pologne, et du continent.

Et si la coalition des forces d’opposition parvenait à renverser le PiS en Pologne  ? C’est à cette question, et à ses implications, que répond Wojciech Rafałowski, de l’Université de Varsovie, spécialiste de la politique polonaise contemporaine. Il réfléchit notamment aux tensions qui pourraient traverser cette union qui irait de la gauche au centre-droit à un moment où la campagne tourne de plus en plus autour de l’affrontement entre ses deux têtes d’affiche, Donald Tusk et Jarosław Kaczyński.

La victoire du PiS n’est pas du tout assurée. Pour autant, même en cas de défaite, la Pologne restera profondément transformée par les huit années que le parti de Kaczyński aura passé au pouvoir. Selon Jarosław Kuisz et Karolina Wigura, on ne se remet pas facilement d’une expérience politique aussi radicale  : la multiplication des attaques contre les fondements de la démocratie ont épuisé le pays.

La géopolitique est au cœur des élections polonaises. Alors que le pays se sent plus que jamais menacé par la stratégie russe et bélarusse, le PiS au pouvoir semble en passe de profiter de cet état d’incertitude, renforcé par le soutien de certains alliés historiques de la Pologne. À Varsovie, c’est le jeu des tensions européennes qui se déploie.

Dans une Europe très sécularisée, la Pologne est souvent présentée comme une exception. Mais elle n’est pas immune aux tendances continentales. Trop proche du PiS, incapable de se réinventer après la chute du communisme, l’Église catholique polonaise affronte une crise de la pratique et de la foi. Nous faisons le point avec Mirosława Grabowska, sociologue et ancienne directrice de l’institut de sondage CBOS.

«  Nous ne voulons pas de Juifs, d’homosexuels, d’avortements, d’impôts, ni de l’Union européenne  ».

Voilà la ligne du leader de Confédération, le parti d’extrême droite polonais qui pourrait réunir 70 députés aux prochaines législatives. Aujourd’hui, il est possible, que ce parti entre au gouvernement en coalition avec le PiS, en perte de vitesse. Pour comprendre quels seraient les contours de cette alliance, Jarosław Kuisz interroge Kamil Dziubka et Marcin Kącki, spécialistes de ces mouvements.