Économie

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L’année dernière, l’Indonésie a produit près de la moitié du nickel mondial. En exploitant une ressource longtemps confisquée, le pays veut construire une chaîne de valeur et profiter du boom des véhicules électriques — quitte à promouvoir un protectionnisme asiatique. Alors que Jakarta pourrait pivoter vers les BRICS, la guerre des capitalismes politiques atterrit en contexte post-colonial.

Être un homme d’État sans État à gérer présente un avantage incomparable  : pouvoir dire la vérité plus librement à ceux qui ont à gouverner.
Tirant toutes les leçons de l’histoire de l’euro, Mario Draghi plaide en faveur d’une Union nouvelle pour accomplir une «  transition géopolitique  » inspirée et imposée par les nouvelles permanences européennes.
Nous traduisons et commentons ce discours capital, programmatique.

Et si le parallèle entre la guerre froide et la rivalité sino-américaine n’avait guère de sens  ? Pendant les années 1980, les États-Unis ont regardé avec inquiétude la croissance économique japonaise, créant tout un ensemble de dispositifs aujourd’hui mobilisés contre la Chine. Aujourd’hui, cette lutte de quarante ans pourrait transformer les États-Unis.

L’Allemagne a longtemps été considérée comme le point d’ancrage économique et politique de l’Europe. Pour Joseph de Weck, elle pourrait aujourd’hui devenir son principal facteur d’instabilité, prise au piège d’un modèle économique fragilisé. Paradoxalement, c’est au moment où elle cesse de constituer une exception qu’elle risque de bouleverser le continent.

Est-ce la fin du néolibéralisme  ? Pour certains, le «  pic  » est passé  ; pour d’autres, nous nous installons sur un «  plateau  »  : comment s’y retrouver et comment imaginer l’après  ?

Dans ce nouvel épisode de notre série «  capitalismes politiques en guerre  », un économiste, un historien et une politiste proposent d’ouvrir des brèches.

L’Europe a-t-elle raté la révolution de l’intelligence artificielle  ? Dans un entretien important, Fabrizio del Maffeo fait le point sur les transformations du marché en insistant sur les faiblesses des Européens, tant du point de vue des structures d’investissement que des choix stratégiques qui ont été pris.

«  Alors que nous étions occupés à célébrer la fin de l’histoire, l’histoire préparait son retour.  » Dans son premier discours public depuis qu’il a quitté la tête du gouvernement, Mario Draghi tente de qualifier l’ère actuelle  : sur les cendres de la mondialisation des années 1990, une guerre qui s’étend depuis l’Ukraine jusqu’aux disruptions économiques et sociales qui traversent le continent.