Économie

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Il n’y a pas de fatalité au déclin économique de l’Italie. Mais pour l’enrayer, il faut cesser de se complaire dans le mythe d’un pays dont la singularité tiendrait à une certaine culture de l’illégalité. C’est à l’État de faire respecter la loi et de favoriser un climat favorable aux affaires. Pour Andrea Capussela, il n’en prend pas la route avec Giorgia Meloni  : elle n’a rien fait pour affronter les maux qui minent l’économie italienne, bien au contraire. À force, ceux-ci pourraient s’étendre au continent.

Demain, Emmanuel Macron sera en Inde pour une visite de deux jours. C’est le moment d’examiner la stratégie économique du pays le plus peuplé du monde. Depuis son élection, en 2014, Narendra Modi entend profiter de la défiance suscitée par la Chine de Xi Jinping pour mieux promouvoir l’attractivité indienne. Dans un monde déjà travaillé par de fortes tensions, cette ligne pourrait ouvrir un nouveau front dans la guerre des capitalismes politiques.

Une idée s’est installée dans le débat  : saisir des actifs gelés de la Russie pour les utiliser à la défense et à la reconstruction de l’Ukraine. Alors que la Commission européenne a présenté en décembre une feuille de route pour saisir les profits générés par les actifs de la Banque centrale de Russie gelés depuis 2022, et que le G7 travaille à des propositions pour saisir l’ensemble des actifs, nous faisons le point avec le directeur du CEPS, qui a publié dès mars 2022 plusieurs travaux sur l’efficacité des sanctions contre la Russie.

«  Ne vous laissez pas intimider par les parasites qui vivent de l’État  ». À Davos, dans un discours débité à toute vitesse face à Klaus Schwab, Javier Milei a voulu sauver «  l’Occident  » des dangers d’un capitalisme trop régulé. Il a suscité beaucoup de réactions — et quelques applaudissements gênés. Nous traduisons et commentons la première sortie internationale du paléolibertarien à la tête de l’Argentine.

Dans la guerre des capitalismes politiques, l’Europe n’a pas assez défini les contours de sa politique de sécurité économique. Doit-elle englober des intérêts commerciaux qui ne touchent pas directement à la protection de l’Union  ? C’est toute la question que pose l’enquête récemment ouverte sur les conditions de production de véhicules électriques chinois. En creux, une question se pose  : la prospérité du continent est-elle la première de ses sécurités  ?

Il n’y a pas de détente dans la guerre des capitalismes politiques entre les États-Unis et la Chine. Cette semaine, Gina Raimondo, secrétaire d’État au commerce, livrait un discours très offensif qui détaillait sa doctrine en matière de protection des savoirs et des technologies américaines face à la Chine. Avec une idée sous-jacente  : il s’agit de «  la plus grande menace  » que les États-Unis aient jamais eu à affronter. À lire pour comprendre les ambitions et les paradoxes de la nouvelle stratégie américaine.

Et si l’Europe se fourvoyait en cherchant à émuler les modèles de capitalismes politiques qui ont émergé en Chine et aux États-Unis  ? C’est la question que pose sérieusement David Edgerton dans ce texte qui réfléchit à la manière dont l’économie du quotidien — en anglais, la Foundational Economy — pourrait être beaucoup plus décisive dans l’amélioration à moyen et long terme du niveau de vie des Européens.

La bascule de l’attention stratégique des États-Unis entre différents théâtres régionaux, de l’Europe à l’Asie, en passant par le Moyen-Orient, n’est pas un jeu à somme nulle. Les conséquences des choix de non-intervention des États-Unis se mesurent de manière de plus en plus étendue dans nos années Vingt, et replacent le pays face un dilemme qui culminera dans le contexte des élections présidentielles de 2024.