Économie

Long format

Une équipe d’économistes du FMI s’est penchée sur le risque de fragmentation de l’économie mondiale. Si parler de démondialisation leur semble aujourd’hui exagéré, les discours et les politiques se détournent de l’ordre économique et commercial créé au sortir de la Guerre froide — mais vers quoi  ? Pour échapper à la fragmentation, ils proposent de rénover la gouvernance de la mondialisation.

Cruciales pour la souveraineté des États, les technologies critiques ont toujours été l’objet d’affrontements géopolitiques pour leur appropriation. Dans la guerre des capitalismes politiques, la régulation de leur développement et de leur transfert devient une question de sécurité. Dans ce domaine — où l’Union et les États-Unis pourraient se retrouver concurrents — un consensus reste à trouver. Alice Pannier propose des clés pour comprendre la compétition qui vient.

Contribution importante à la philosophie politique, l’ouvrage de Thomas Scanlon propose une approche relationnelle entre le bien et le juste pour formaliser les intuitions communes concernant les oppositions aux inégalités économiques. Prenant au sérieux les arguments de ses détracteurs, il s’inscrit dans une éthique de la discussion en écrivant «  pour ceux qui ne liront pas  ». Une recension de Guillaume Allègre.

Dans un contexte de resserrement des politiques monétaires, comment les banques centrales peuvent-elles intervenir pour accélérer la transition environnementale  ? Nous traduisons et commentons pour la première fois le discours clef d’Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE et l’une des figures les plus influentes de la politique monétaire de la zone euro.

Au cœur de l’affrontement global des capitalismes politiques, l’Europe n’a pas encore trouvé sa place. Or dans sa projection internationale, elle ne peut faire autrement que de commencer par le problème central  : sa relation avec les États-Unis. Selon Riccardo Perissich, la relation transatlantique doit glisser vers un nouveau théâtre  : l’Asie. Voici comment s’y préparer.

L’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 et la guerre qui a suivi ont mis à mal l’économie mondiale et celle de l’Union en particulier. Si la flambée des prix de l’énergie a considérablement augmenté les coûts de production des entreprises et les dépenses des ménages, les compagnies du secteur énergétique ont vu leurs bénéfices et leurs cours boursiers augmenter, tirant des rentes de la hausse des prix du pétrole et du gaz.

Il est à la fois une légende pour son pays et un chef d’orchestre discret. Le monde entier dépend de l’entreprise qu’il a créée et qui est en elle-même une chaîne d’approvisionnement — elle est prise dans un réseau si complexe de fournisseurs et de clients que son contrôle par une seule entité ou un seul État est impossible. Alessandro Aresu dresse le portrait de Morris Chang, 91 ans, fondateur de TSMC et clef de voûte de la mondialisation.

À l’occasion de la parution de son nouveau livre, nous rencontrons Olivier Blanchard, Senior Fellow au Peterson Institute for International Economics (PIIE). Pour l’ancien chef économiste du FMI, la période de remontée des taux d’intérêt ne durera pas. Il faudra compter pour longtemps dans un univers marqué par les taux bas. Dans ce «  monde à l’envers  », il devient impératif de réinventer des solutions qui articulent les politiques budgétaires aux politiques monétaires.

Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, les sanctions sont devenues de plus en plus présentes dans la politique étrangère des États occidentaux. Cet outil, pourtant ancien, se retrouve aujourd’hui au cœur de la guerre des capitalismes politiques. L’usage des sanctions a externalisé la politique étrangère à travers le contrôle des flux financiers — ce qui rend parfois difficile de les comprendre et de mesurer leur réelle efficacité. Agathe Demarais, autrice de Backfire  : How Sanctions Reshape the World Against U.S. Interests dresse un tableau en 10 points et 10 infographies pour y voir plus clair.