Économie

Long format

La semaine dernière, dans la capitale américaine a eu lieu l’un des rendez-vous les plus importants pour l’économie mondiale.

Guerre commerciale, fin de l’hégémonie du dollar, futur de la Fed et avenir du FMI   : pour comprendre l’importance des «  Spring Meetings  », il fallait y être et savoir lire les signaux faibles.

Shahin Vallée signe un bilan de l’intérieur en 10 points.

«  America First ne signifie pas America Alone  ».

Le secrétaire au Trésor américain a tenté aujourd’hui une opération de charme face aux économistes et investisseurs internationaux réunis lors des rencontres du printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Désavoué à plusieurs reprises ces derniers mois, souvent totalement tenu à l’écart des politiques économiques menées avec brutalité par le président américain, cet ancien financier proche de Soros a articulé un programme de réforme du système économique international.

Nous le traduisons.

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’hégémonie du dollar est en train de vaciller. Pourtant, ni l’euro, ni le yuan et encore moins le bitcoin ne semblent pouvoir devenir, demain, des monnaies de réserve.

Pour comprendre pourquoi — et tenter de s’orienter dans un moment d’incertitude extrême — nous avons interrogé l’un des plus grands spécialistes de la monnaie, l’économiste Barry Eichengreen.

Dans une somme encyclopédique, Guido Alfani tente de répondre à une question particulièrement ambitieuse  : qui ont été les riches en Occident depuis le XVIe siècle en Occident et quel rôle ont-ils joué dans nos sociétés  ?

Favorisés par les politiques fiscales depuis les années 1970, combien de temps encore les riches pourront-ils se permettre d’influencer aussi fortement les politiques publiques  ?

La lecture de l’économiste Andrea Capussela.

«  Déprivatisation  »

C’est le nouveau mot d’ordre que Vladimir Poutine met en action pour reprendre le contrôle d’une économie de plus en plus sous pression.

Cette nationalisation kleptocratique entraîne des conséquences pour l’ensemble du monde des affaires.

Elle dessine une nouvelle forme d’allégeance — Kirill Rogov propose une cartographie essentielle.

La force brute libérée par le «  Liberation Day  » est un signal  : la Maison-Blanche ne veut pas «  d’accord de Mar-a-Lago  » — et Trump est prêt à s’opposer aux marchés.

L’inspirateur de sa doctrine en matière économique, Stephen Miran, a fait volte-face et prononcé un discours étonnant  : il illustre le revirement d’une stratégie de négociation à une attitude de confrontation totale avec la Chine.

Nous le traduisons — avec une introduction signée Shahin Vallée.

«  Nous ne sortirons pas de cette situation en étant gentils ou en charmant Washington. Nous devons montrer que l’Europe peut leur tenir tête en tirant parti de notre puissance économique, en particulier en matière de commerce.  »

Pour l’économiste Marco Buti, insider de la Commission européenne depuis les années 1980, les États-Unis sont en train de faire une grave erreur — et l’Union a les armes pour se défendre.

Au-delà de la balance commerciale, la relation transatlantique reposait sur un équilibre que Washington cherche à briser.

Mais en matraquant l’Europe de tarifs, l’administration Trump, sur les conseils de l’influent Stephen Miran, veut corriger une situation qui bénéficie aux Américains.

Si les États-Unis continuent à vouloir faire plier l’Europe, ils risquent de tout perdre  : maintenir une relation avec eux deviendra tout simplement trop cher.

À l’ère Juncker, elle a été l’architecte de la réponse européenne à la première guerre commerciale de Trump.

La veille d’une déflagration mondiale annoncée sur les tarifs, nous avons rencontré l’ancienne Commissaire européenne Cecilia Malmström.

Selon elle, l’Union peut toujours discuter — «  mais il y a des limites  ».

Dans Le monde confisqué, Arnaud Orain replace le retour du «  commerce armé  » dans l’histoire longue capitalisme. L’économiste Branko Milanovic a lu cette étude extrêmement riche, qui apporte un éclairage nouveau sur la stratégie impériale de Trump et le projet hégémonique de la Chine.