Économie

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Le 23 septembre, les juges du tribunal de Palerme ont rendu leur verdict en appel sur un important procès  : pendant la période 1992-1994, la mafia sicilienne a-t-elle fait du chantage à l’État italien pour ouvrir une négociation  ? Dans cette étude documentée par les éléments du verdict de première instance, Lorenzo Capussela se replonge dans une période de l’histoire économique et politique italienne dont les enseignements n’ont pas cessé d’être pertinents.

Le Covid-19 a-t-il normalisé le recours à l’endettement au point d’installer un nouveau paradigme  ? Au cours de l’histoire, la fonction de la dette a beaucoup évolué, de même que le regard porté sur elle – jusqu’à aujourd’hui. Dans cette note pour le Groupe d’études géopolitiques, l’économiste Barry Eichengreen plaide pour une défense constructive de la dette publique après la pandémie.

Prix du carbone ou réglementation, au fond peu importe  : d’une manière ou d’une autre, l’économie va subir un choc d’offre négatif, dont l’ordre de grandeur sera proche de celui du choc pétrolier de 1973-74. La transition vers la neutralité carbone au pas de course est un immense défi macroéconomique, qu’il s’agit de prendre à bras le corps – avec toutes les conséquences que cela implique.

Est-il possible de dresser un parallèle entre le rôle central joué par Mediobanca, la banque crée en 1946 par Enrico Cuccia, à travers le plan Marshall, et le défi qui se pose à l’Europe dans le contexte géopolitique actuel  ? L’histoire de Mediobanca et son rôle joué dans la reconstruction de l’Europe d’après-guerre appelle à réfléchir à la place que le Vieux Continent veut occuper dans le monde, à la lumière du plan de relance européen.

La carrière de Beneduce, de postes de direction dans la finance à la présidence de l’Institut pour la Reconstruction Industrielle (IRI), offre un formidable exemple d’autonomie technocratique au sein même de l’État fasciste. L’étroite relation entre Beneduce et Mussolini ainsi que la distance que ce technocrate entretenait avec le parti fasciste posent des questions historiographiques majeures, qui présentent une mosaïque institutionnelle complexe du totalitarisme fasciste.

Alberto Beneduce est un personnage oublié de l’histoire politique italienne du début du XXe siècle. Réformateur technocrate influencé par le socialisme et le radicalisme, il est à l’origine d’un groupe de disciples qui a traversé l’État libéral, fasciste, ainsi que l’État républicain d’après-guerre, révélant un véritable «  système Beneduce  » d’organisation de la relation entre l’État et le marché. Première partie de son portrait.

La crise financière de 2008 a révélé l’insoutenabilité – jusqu’ici latente – du modèle capitaliste mondial tel qu’il a été construit après la Seconde Guerre mondiale. Le retrait progressif des investissements publics au profit du système financier privé a permis aux «  forces obscures du temps et de l’ignorance  » de s’installer, laissant place à l’incertitude, sacrifiant la confiance dans l’avenir et dans les marchés. Deuxième partie et fin de ce tour d’horizon du capitalisme dans le temps long.

L’ordre capitaliste mondial s’est construit dans le temps long, s’étoffant, se complexifiant à chaque guerre, crise ou krach boursier, glissant progressivement du rationnel au spéculatif. L’opposition entre une économie planifiée, centralisée à l’est et une décentralisée non-planifiée à l’ouest a eu pour effet de déphaser l’une par rapport à l’autre  : les leçons du dix-neuvième siècle ont influencé la pensée de l’Est  ; les leçons du vingtième siècle la pensée de l’Ouest.