Victor Lachenait


En Israël et dans les Territoires palestiniens, les deux dernières semaines ont été le théâtre d’affrontements violents par frappes interposées entre Hamas et forces armées israéliennes. Ces dernières ont fait 232 morts palestiniens dans la bande de Gaza. Alors qu’un cessez-le-feu a été déclaré, des manifestations continuent dans les villes israéliennes et palestiniennes. Retour en 5 points sur la séquence.

De plus en plus isolée, notamment après la vague de normalisation entre pays arabes et Israël, l’Autorité palestinienne apparaît sans solutions pour sauver l’espoir d’une création de l’Etat qui lui était promis. Alors que la majorité de la population palestinienne vit aujourd’hui à l’étranger, l’activisme politique de celle-ci peut à bien des égards paraître comme l’une dernières cartes à jouer pour la «  cause  » palestinienne. Encore faudrait-il que Ramallah s’en rende compte et que celle-ci ne soit pas trop vite réduite en poussière.

Au cœur du système étatique égyptien, dans l’ombre du maréchal Al-Sissi, l’armée est aujourd’hui première garante de la stabilité du pouvoir, pilier de la politique économique du gouvernement et en pleine «  guerre contre le terrorisme  ». D’une Egypte en plein essor révolutionnaire à un régime cadenassé en moins d’une décennie, l’évolution du pays ne peut être comprise sans tenir compte du rôle essentiel de l’institution militaire. Dix ans après les printemps arabes, deux mois après la visite d’Abdel Fattah Al-Sissi en France et alors qu’Emmanuel Macron a exprimé l’espoir que l’Egypte se construise sur des «  institutions démocratiques et protectrices des libertés  », appréhender le poids de l’armée dans la société égyptienne permet de mieux percevoir le décalage entre ce souhait et la réalité actuelle du pays.

Dans la guerre au Haut-Karabakh, la liste des acteurs internationaux impliqués est longue. Mais la mention dans cette dernière d’Israël, aurait de quoi surprendre à première vue  : que vient faire l’Etat hébreu, et plus précisément ses armes, au cœur du Caucase dans un espace post-soviétique lui étant par ailleurs assez étranger  ? La proximité géographique de l’Iran y est pour beaucoup. Les intérêts économiques autant que les considérations énergétiques ne sont pas non plus à négliger, dans une coopération fructueuse depuis plusieurs décennies.

Plus que jamais, l’équation fragile sur laquelle l’échiquier politique libanais repose est proche de s’effondrer. Économie en ruine, corruption galopante, tensions permanentes avec Israël et révolte populaire ont créés un environnement toujours plus instable. Au cœur du système communautaire, le Hezbollah («  parti de Dieu  ») fait figure d’incontournable défenseur du statu quo et de pièce maîtresse sans laquelle rien ne peut réellement évoluer dans le pays. Pour la première fois ouvertement défié jusque dans ses fiefs du sud-Liban lors des évènements récents, le parti chiite s’accroche au système actuel, quitte à entretenir son blocage, et provoquer à terme sa chute  ?

Ces dernières semaines, la multiplication des attaques contre fermiers et villageois secouent le Darfour, immense région de l’ouest soudanais. Commises par les janjawid, ces miliciens arabes proches du régime déchu d’Omar El-Béchir, les violences visent notamment à empêcher le retour sur leurs terres de milliers de déplacés qui ont fui la guerre civile. Sur fond de tensions au sujet de l’eau et des terres entre éleveurs arabes et agriculteurs issus de tribus africaines, cet épisode fragilise le nouveau pouvoir soudanais. Ce dernier a déclaré l’envoi de l’armée dans la région.

Alors que l’annonce israélienne de l’annexion prochaine de parties de la Cisjordanie enterre encore plus les espoirs d’une solution à deux Etats, déjà presque réduits à néant, les négociations entre palestiniens et israéliens souffrent depuis plus d’une décennie de la division politique des premiers, entre Hamas contrôlant la bande de Gaza et Fatah aux commandes de l’Autorité palestinienne. Les appels répétés à la réconciliation inter-palestinienne, particulièrement audibles en temps de crise, qu’elle soit politique ou sanitaire avec le Covid-19, cachent mal les désaccords idéologiques profonds existant et l’implication de puissances étrangères aux effets centrifuges.