• Après les manifestations réprimées à Jérusalem-Est autour des menaces d’expulsions forcées de familles palestiniennes à Sheikh Jarrah, le Hamas a réagi le 10 mai dernier par l’envoi de roquettes depuis Gaza vers Israël, marquant le début d’une escalade militaire. Durant les dix derniers jours, plus de 3000 roquettes ont été tirées vers Israël, en large majorité interceptées par le système de défense «  dôme de fer  ». Celles-ci ont entrainé la mort de 12 Israéliens, ainsi que la fermeture temporaire des aéroports du pays. En réponse, les frappes israéliennes ont causé 232 morts dont 65 enfants dans le même laps de temps à Gaza. Celles-ci ont également détruit plusieurs milliers de logements et fait plus de 1900 blessés. 
  • À Gaza, la situation humanitaire complexe s’est empirée, accompagnée du déplacement de populations habitant dans les zones les plus touchées par les bombardements. Plusieurs infrastructures ont été détruites par les Israéliens, non sans polémique sur la nature non-militaire des cibles touchées et le manque de proportionnalité de ces attaques. La destruction d’immeubles d’habitation et des bureaux des médias Associated Press et Al-Jazzera le 15 mai a provoqué de vives condamnations  : le bombardement de cibles militaires – dont la nature n’est aujourd’hui pas prouvée – ne pouvant justifier la démolition d’infrastructures accueillant des journalistes au regard du droit international. 
  • Unanimement, la communauté internationale a appelé à la fin des violences. Certains pays européens, à l’image de la Hongrie, se sont posés en soutien inconditionnel à Israël. D’autres, comme l’Irlande, ont avant tout appelé à la fin des frappes sur Gaza. Un projet de résolution français au Conseil de Sécurité de l’ONU, avec le soutien de l’Égypte et de la Jordanie, a appelé à la cessation des hostilités, la fourniture sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza et l’accélération des efforts diplomatiques pour une solution à deux États. Cette résolution reste pour l’instant bloquée par les États-Unis.
  • Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 20 mai entre le Hamas et Israël à Gaza, sous le parrainage de l’Égypte et lié à des efforts de médiation conséquents du Qatar. Celui-ci met un terme au cycle actuel de violences et prévoit que deux délégations égyptiennes, auprès des Palestiniens à Gaza et en Israël, seront dépêchées pour surveiller ce cessez-le-feu. L’épisode aura renforcé politiquement le Hamas, marginalisant davantage l’Autorité palestinienne s’étant montrée incapable d’influer sur la situation. Il a aussi permis à Israël de réduire la capacité militaire du Hamas, au prix d’une image internationale dégradée par ses violations manifestes du Droit International. 
  • Le 18 mai, une grève générale en soutien aux Palestiniens de Gaza a été suivie massivement à travers les villes palestiniennes et israéliennes, unissant Palestiniens d’Israël et des Territoires de façon inédite depuis plus de trois décennies. Celle-ci marque le point d’orgue d’une série de manifestations ayant secoué la région et s’étant étendue dans le monde entier, en faveur de la paix et de la «  libération  » de Gaza . Cette expression de la jeunesse palestinienne et de ses soutiens reste aujourd’hui sans débouchés, entre pouvoirs locaux immobiles dans les Territoires palestiniens et mise en échec du modèle d’intégration israélien dans les villes mixtes du pays. Ce vendredi 21 mai, de nouveaux affrontements ont éclaté à Jérusalem après que l’armée israélienne ait investie l’esplanade des mosquées.