Pauline Pic


Le 15 août dernier le président Donald Trump a émis l’idée, avec son administration, d’acheter le Groenland. Cette idée a pu paraître risible. Quelques jours plus tard, le président Trump ne la considérait plus que comme une simple «  transaction immobilière  ». Pourtant, cela s’est transformé en mini crise diplomatique  : le 21 août, le président annulait sa visite prévue au Danemark début septembre, invoquant le refus de la Première ministre Mette Frederiksen de discuter de ce rachat.

Dans sa nouvelle stratégie arctique, le ministère de la défense des États-Unis confirme l’orientation de l’administration Trump dans la région, mettant une fois de plus en avant une «  nouvelle ère de compétition stratégique  ». En particulier, la stratégie, qui considère l’Arctique dans le contexte global, cible particulièrement la Chine, en ne reconnaissant pas d’autre revendication que celle basée sur la souveraineté territoriale.

À l’occasion d’une réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique, Mike Pompeo a délivré un discours remarqué, évoquant la «  nouvelle ère d’engagement stratégique  » dans laquelle serait entrée la région. Le ton est donné pour la suite de son propos qui épingle la Chine, la Russie, mais évoque aussi les passages maritimes… sans évoquer des changements climatiques.

Alors que le Conseil de l’Arctique a connu des remous cette semaine, nous avons rencontré celle qui a été la première femme à présider le Parlement sami de Norvège, Aili Keskitalo. Elle livre ses analyses sur la fonction et le rôle des minorités indigènes dans l’Arctique. Au-delà des forts liens unissant les divers peuples du cercle polaire, de la Russie à l’Alaska, l’exemple sami montre comment les minorités de l’Arctique cristallisent certains blocages de l’Union européenne et de la gouvernance régionale.