Asie septentrionale

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Propagandistes, «  experts  », auteurs… Qui sont les faire valoir des ambitions géopolitiques du Kremlin  ? Dans cette longue enquête, l’historienne Françoise Thom revient aux sources pour décrypter les discours structurants de la politique étrangère russe dans la séquence récente. S’y confronter de l’intérieur permet de prendre la mesure des ambitions de Moscou depuis la fin de la guerre au Haut-Karabakh.

En 2020, le Kremlin avait prévu de se focaliser sur la politique intérieure après six ans marqués par les coups d’éclats sur la scène internationale en Ukraine ou en Syrie, afin de remobiliser la population russe. Plusieurs imprévus entravant la capacité du régime à exalter l’opinion publique ont toutefois joué les trouble-fête cette année et continueront à rythmer l’année 2021 du Kremlin.

L’énergie jubilatoire, l’inventivité stylistique, l’imaginaire sans limite de Boulgakov résonnent à nouveau dans cette traduction du Maître et Marguerite par André Marcowicz et Françoise Morvan. Écoutons la frénésie fracassante de Marguerite flottant dans les airs.

Photo Poutine devant carte de la grande Russie dans l'OTAN ? géopolitique histoire

L’ouverture des archives montre aujourd’hui que les dirigeants russes appuyaient une stratégie d’élargissement de l’OTAN au milieu des années 1990.

Selon Sergey Radchenko, en étant trop réaliste et pas assez idéaliste à un moment où il aurait pu faire une différence, Bill Clinton a peut-être contribué à faire de la résurgence impérialiste de la Russie une prophétie autoréalisatrice.

La Biélorussie a été longtemps considérée la dernière dictature d’Europe. Dirigée depuis 1994 par l’excentrique Alexandre Loukachenko (ancien directeur d’une ferme collective, qui aimait surtout parler de la récolte de l’année et qui avait proposé de se protéger du Covid-19 en conduisant un tracteur), le pays n’évoquait qu’un très faible intérêt aux yeux des Européens. Dans ce contexte, la mobilisation autour de l’élection présidentielle du 9 août 2020 est suvenue presque comme une surprise, et crée un casse-tête pour l’Europe.

Parmi les nombreux et divers héritages de l’ère soviétique il en est un qui est particulièrement significatif pour la Russie d’aujourd’hui. Au tournant des années 70 et 80, les éclaireurs russes du RSFS ont réalisé que la vaste région de la Sibérie et de la Volga grouillait de gaz naturel. C’est ainsi qu’a été inaugurée l’ère de la Russie en tant que supergéante énergétique et que les deux géants du gaz et du pétrole de la Fédération naissante ont pris une forme définitive  : Lukoil et, surtout, Gazprom. Depuis lors, l’économie russe est entrée dans une union incontournable avec une dynamique énergétique, tant en termes d’autosuffisance (russe) que d’hétérodépendance (notamment de l’Europe).

La Biélorussie est l’un des partenaires les plus proches de Pékin en Europe de l’Est, et une expérience importante de la «  Belt and Road Initiative (BRI)  ». L’effondrement actuel du régime de Loukachenko est un test important pour les ambitions stratégiques de Pékin dans la région. Cette analyse vise à montrer pourquoi, à la fin, la Chine ne soutiendra pas Loukachenko.