La doctrine Macron en faveur d’un axe euro-africain est-elle vraiment sérieuse ? Selon deux économistes, le consensus de Paris prolongera celui de Wall Street sur l’utilisation des partenariats publics privés dans l’aide au développement. Cette stratégie de neutralisation du risque à grande échelle fait en réalité peser d’importants dangers sur les budgets des États africains.
Il est probable que les principales initiatives économiques et commerciales en place, ainsi que les plans d’aide humanitaire et d’aide au développement, resteront inchangés. Après le désintérêt de l’administration Trump, le continent bénéficiera de l’adhésion renouvelée de Washington aux principes du multilatéralisme. La promotion des pratiques démocratiques et du respect des droits de l’homme sera une priorité de la diplomatie américaine.
Magnifique archipel du nord de l’océan Indien, les Chagos constituent un objet géopolitique de conflit majeur, principalement entre le Royaume-Uni et l’île Maurice, son ancienne colonie. Lors de l’indépendance de l’île, les Britanniques ont transformé l’archipel en Territoire britannique de l’océan Indien (BIOT), en ont expulsé les Chagossiens et ont décidé d’en louer l’île principale, Diego Garcia, aux États-Unis pour y installer une base militaire stratégique. Jusqu’en 2020, le destin de l’archipel perdu a croisé plusieurs moments partagés avec le monde contemporain : Wikileaks, le Brexit, le prix Nobel de littérature, tout une série de juridictions (CEDH, Haute Cour de justice britannique, etc.) et même l’Assemblée générale de l’ONU. Un processus de décolonisation toujours en cours.
Les dirigeants français et ivoiriens ont toujours cru que le FMI et la Banque mondiale étaient les anges exterminateurs du socialisme d’État et du protectionnisme économique. Et qu’en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara était le prophète du libéralisme. Analyse du bilan économique du pays lors d’élections présidentielles qui se déroulent dans un contexte de tension.
Le Bureau de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique a livré un rapport sur l’impact de la Covid-19 sur l’Afrique et les politiques que le continent doit mettre en œuvre pour retrouver la croissance. Les banalités des constats et des propositions rejoignent la faiblesse de l’analyse statistique. Tout cela ne serait pas bien grave si les erreurs de stratégie économique n’avaient pas des conséquences terribles en matière de pauvreté et de faim.
Le premier octobre 2020, alors que l’attention se portait sur le Mali et sa transition vers un régime militaire, deux chercheurs américains osaient titrer leur papier « How to Build Better Militaries in Africa : Lessons from Niger ». Pour les officiers supérieurs français, le soldat nigérien fut toujours considéré comme de seconde classe. Par contre, les auteurs de l’étude récente « Defense Institution Building in Africa », laissant de croire que le Niger est le bon élève, pensent que les États-Unis y ont réussi à atteindre un niveau de réformes stratégiques.
Sous l’impulsion du président Rajoelina et d’une partie de son gouvernement, Madagascar a fourni une réponse asymétrique à la pandémie de Covid-19. D’une part, l’action présidentielle offre une voie nationale et « organique » de traitement sanitaire à la maladie, et de l’autre, le cataclysme économique et social qu’elle produit ne semble recevoir qu’un traitement « traditionnel » des Institutions de Brettons Wood et du système financier international. Approfondissement sur la gestion d’une crise complexe dans le pays insulaire.
La situation au Mali a, au cours des dernières années, suscité de vifs débats sur la pertinence de l’engagement des pays européens. Suite au coup d’État et à la prise de pouvoir par une junte militaire, les Européens sont confrontés à de nouveaux défis.
Comment comprendre la séquence qui s’ouvre au Mali ? Avec cette analyse Olivier Vallée propose de sortir des sentiers battus.
Ces dernières semaines, la multiplication des attaques contre fermiers et villageois secouent le Darfour, immense région de l’ouest soudanais. Commises par les janjawid, ces miliciens arabes proches du régime déchu d’Omar El-Béchir, les violences visent notamment à empêcher le retour sur leurs terres de milliers de déplacés qui ont fui la guerre civile. Sur fond de tensions au sujet de l’eau et des terres entre éleveurs arabes et agriculteurs issus de tribus africaines, cet épisode fragilise le nouveau pouvoir soudanais. Ce dernier a déclaré l’envoi de l’armée dans la région.