Afriques Subsahariennes

Long format

Demain matin, une grève générale va s’ouvrir au Nigéria, première économie d’Afrique et pays de 213 millions d’habitants. La situation économique est toujours plus difficile, alors que la monnaie, la naira, perd toujours plus de sa valeur face au dollar. Dans une étude fouillée, Olivier Vallée décrit les causes nombreuses d’une crise monétaire qui fragilise toute l’économie nigériane.

Nous rencontrons l’écrivain et dramaturge nigérian en France — pays dans lequel il se trouvait lorsqu’il a appris qu’il était lauréat du Prix Nobel de littérature en 1986. À l’occasion de la sortie de ses Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde (Seuil, 2023), il se livre longuement sur son art poétique et revient sur ses combats, son «  travail en cours  » et sa vision politique — jusqu’aux putschs qui ont secoué l’Afrique de l’Ouest cet été.

À l’annonce de l’élargissement des BRICS à six nouveaux pays, la présence de l’Éthiopie dans la liste a pu faire figure de surprise. Quelles logiques sous-tendent cette admission d’Addis-Abeba aux côtés de Pékin, Brasilia ou Delhi  ? Il faut la comprendre comme un révélateur des ambitions stratégiques des BRICS — mais aussi d’une approche partenariale fondamentalement déséquilibrée.

Aujourd’hui, la «  déclaration de Nairobi  » a été adoptée au Sommet africain sur le climat, signe d’une capacité de réaction commune d’un continent durement frappé par la crise climatique. Mais comment s’organiser à l’échelle globale, au moment où le monde paraît fracturé  ? Alain-Richard Donwahi, président de la COP 15 chargée de la lutte contre la désertification, amorce des réponses dans cet entretien. À l’heure où la désertification devient un risque tangible en Europe, il faut mobiliser à toutes les échelles.

«  La réponse qui sera apportée au Niger fera école pour la paix dans le monde et l’avenir démocratique en Afrique.  »

Dans un entretien fleuve, le philosophe Salim Mokaddem, l’un des principaux conseillers du président nigérien séquestré par la junte, revient sur les causes sociopolitiques au cœur de l’embrasement au Niger. Pour lui, la résolution de cette crise multiple sera déterminante pour une Afrique qui s’enlise dans une nouvelle forme de guerre étendue.

Hier, Brice Oligui Nguema prêtait serment, devenant Président par intérim de la République gabonaise. Olivier Vallée revient sur l’histoire d’un État pétrolier dirigé, entre 1967 et 2023, par deux hommes, Omar et Ali Bongo. Mais la chute de ce clan est-elle définitive  ? Les nouveaux dirigeants du pays respecteront-ils le mouvement qu’ils ont suscité, notamment chez les jeunes  ? Une série de réponses à ces questions clefs, une semaine après le putsch.

Le continent est entré dans une nouvelle ère. Les coups d’État au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger ou la «  révolution de palais  » au Gabon ne seront pas les derniers. Mais l’illusion serait de penser qu’ils ont mis un terme à des régimes démocratiques. Dans une perspective au long cours, Achille Mbembe livre sa vision des causes profondes de la secousse africaine.

Les coups d’État se multiplient au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Le putsch d’aujourd’hui au Gabon s’inscrit dans une tendance régionale plus large — alimentant l’audace de ceux qui pourraient être tentés de suivre cet exemple. Pour comprendre les raisons d’une instabilité croissante, nous avons interrogé Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes. Avec beaucoup de finesse, il décrit les stratégies diversifiés des différents acteurs qui s’affrontent sur le continent.

Derrière la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO dans le Niger de la junte, le Nigéria de Tinubu avance un agenda. Pour inscrire cette séquence dans son contexte, Olivier Vallée met en lumière les liens entre les deux pays — de la géographie humaine à l’intrication économico-financières d’une partie des élites. À l’heure de choisir un camp, les diplomaties européennes devraient faire preuve de prudence et être attentives à ces dynamiques profondes.