Géopolitique du putsch au Niger

La naira : moteur à explosions du Nigéria

Afriques Subsahariennes

Niger : le temps long d’un putsch, une conversation avec Salim Mokaddem, conseiller du président Bazoum

Afriques Subsahariennes
Long format

Le continent est entré dans une nouvelle ère. Les coups d’État au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger ou la «  révolution de palais  » au Gabon ne seront pas les derniers. Mais l’illusion serait de penser qu’ils ont mis un terme à des régimes démocratiques. Dans une perspective au long cours, Achille Mbembe livre sa vision des causes profondes de la secousse africaine.

Les coups d’État se multiplient au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Le putsch d’aujourd’hui au Gabon s’inscrit dans une tendance régionale plus large — alimentant l’audace de ceux qui pourraient être tentés de suivre cet exemple. Pour comprendre les raisons d’une instabilité croissante, nous avons interrogé Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes. Avec beaucoup de finesse, il décrit les stratégies diversifiés des différents acteurs qui s’affrontent sur le continent.

Derrière la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO dans le Niger de la junte, le Nigéria de Tinubu avance un agenda. Pour inscrire cette séquence dans son contexte, Olivier Vallée met en lumière les liens entre les deux pays — de la géographie humaine à l’intrication économico-financières d’une partie des élites. À l’heure de choisir un camp, les diplomaties européennes devraient faire preuve de prudence et être attentives à ces dynamiques profondes.

Le 26 juillet 2023, le Président Bazoum a été séquestré avec sa famille par sa garde présidentielle. Depuis, une junte s’est installée à la tête du Niger, sans définir ses intentions, déstabilisant toute la région sahélienne. Quelques semaines avant ces événements, Mohamed Bazoum se confiait sur un pilier clef de son action politique. Nous publions aujourd’hui son dernier entretien avant le putsch.

Alors qu’une réunion des chefs d’états-majors de la CEDEAO — reportée sine die — doit se réunir à Accra sur la situation au Niger, l’organisation semble peiner à trouver la voie d’un consensus. Dans cette étude, Anthony Guyon repart de l’histoire des interventions militaires de la communauté depuis les années 1990 pour poser la question de l’échelle d’intervention de la CEDEAO.

Alors que la CEDEAO a décidé, lors du Sommet exceptionnel de jeudi, «  d’activer sa force d’intervention  » — tout en affirmant vouloir privilégier la voie diplomatique avec les putschistes de Niamey — et qu’elle tiendra demain à Accra une réunion de ses états-majors, Olivier Vallée revient sur une question clef  : de quoi parle-t-on lorsqu’on évoque les forces de sécurité et de défense dans la région  ? Histoire et panorama de l’institution militaire au Sahel — avec un tableau récapitulatif exclusif.

Le Sahel est plongé dans un interrègne. Alors que la situation pourrait être en train de basculer après l’expiration de l’ultimatum de la CEDEAO, faisant planer la menace d’une intervention militaire, nous revenons avec l’auteur du Mirage sahélien sur le grand contexte de ce qui se joue aujourd’hui à Niamey. Pour lui, Paris a tout à risquer si elle s’associe à une intervention militaire.