Entretiens


Quelle serait la politique étrangère d’un Trump II  ?

Ce soir, Kamala Harris et Donald Trump vont débattre pour la première fois — et il n’est pas sûr que le soutien à l’Ukraine sera mentionné. Pourtant, l’élection du 5 novembre pourrait marquer une série de ruptures dans la diplomatie de Washington. Pour en mesurer les conséquences, nous interrogeons Dana W. White, ancienne porte-parole du Pentagone et du Secrétaire à la Défense de Trump, James Mattis.

Il y a un mois, Nicolás Maduro annonçait sa réélection à la présidence du Venezuela après les élections du 28 juillet, dont les résultats sont contestés par l’opposition.

Dans un régime qui tient en exportant son instabilité, un point de blocage pourrait avoir été atteint. À Caracas, l’avenir se résout désormais à un triangle radical  : «  soit plus d’autoritarisme, soit une chute — soit une déposition violente.  »

Entretien croisé.

Le sol ukrainien est en train de changer.

La guerre de la Russie de Poutine n’a pas seulement transformé une société — elle ravage aussi la nature alors que l’Ukraine abrite 35  % de la biodiversité européenne. En plus de lutter pour faire reconnaître l’écocide, Rouslan Strelets, ministre de l’Environnement de Volodymyr Zelensky, est une pièce clef dans les négociations d’adhésion à l’Union.

Des anciens nazis. Une dictature naissante. Des conserves de crabe royal envoyées aux quatre coins du monde depuis une ville reculée en Terre de Feu.

Pour son Grand Tour, l’avocat et écrivain Philippe Sands nous emmène au bout du cône sud de l’Amérique, dans une mystérieuse histoire où l’on croise Pinochet, Bolaño, Chatwin et même le père de Pablo Picasso.

«  À Kherson, le livre devient une défense émotionnelle contre la dure réalité de la guerre. C’est une manière de se protéger mentalement.  »

Sous les tirs russes, Maryna Tchyzhova aménage des lieux de lecture sous la terre, dans les abris anti-bombes. Pour ouvrir notre série «  Ukraine  : plongée dans une société en guerre  », nous l’avons rencontrée.

Pour son Grand Tour, l’auteur de Vies minuscules a voulu évoquer la Mésopotamie — ou plus exactement, nous a-t-il dit, «  les terres que recouvrent les Écritures  ».

Loin de la Creuse, entre quelques souvenirs du désert, il nous embarque dans une épopée de géo-histoire livresque. Nous rencontrons Hannibal. On croise Faulkner bien sûr, et Saint Augustin. Mais aussi les Évangiles, Homère et «  l’exquis Bougainville  ».

Stratégies | Saison 2, épisode 3

Été 1789. De la Bastille à la Provence, une panique collective s’étend en France. Face à cette «  grande peur  », des milices se forment, des révoltes essaiment. Dans ce vertige diffus, l’autorité de l’Ancien Régime s’érode. Une société nouvelle cherche à s’inventer.

En proposant une radiographie des premières semaines de la Révolution française, Jean-Clément Martin s’attaque à un mythe et met au jour les coordonnées tactiques d’une «  grande fracture  ».

«  Quand on connaît bien un lieu, on peut trouver ce petit détail sur lequel se construit la crédibilité d’une scène et, à partir de là, celle du personnage qui s’y meut.  »

En nous emmenant de bars nocturnes en bibliothèques en passant par de petits restaurants cachés, Vanni Santoni fait l’histoire nostalgique d’un écosystème intellectuel inouï  : la Florence des années 2000.

«  Rome exige une mutation anthropologique  ».

Originaire de Pise, l’auteur de romans graphiques Gipi nous raconte l’histoire d’une conversion étonnante  : son Grand Tour, c’est une sorte d’odyssée quotidienne dans l’ombilic du monde — une série de chocs et de révélations qui l’ont finalement porté à épouser l’esprit romain. Une promenade pas si tranquille dans des recoins pas si touristiques de la ville éternelle.

«  La lutte pour le pouvoir politique se fait à Alger. Mais la lutte pour le sens de l’algérianité, l’enjeu vital de l’Algérie, il est à Oran  : si Troie tombe, qu’Oran devient une ville aseptisée, dévitalisée, alors c’est toute une culture et une façon de vivre qui auront disparu.  »

Dans ce nouvel épisode de Grand Tour, Kamel Daoud nous plonge dans les strates historiques qui servent de cadre à son roman, Houris, un «  monument littéraire  » sur la guerre civile algérienne—Prix Goncourt 2024.