Entretiens


«  Avec Trump, le risque est de voir les États-Unis se comporter comme l’URSS le faisait lorsqu’elle négociait  : ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable.  »

Le nouveau président américain n’entrera en fonction que ce lundi mais ses déclarations ont déjà commencé la révolution qu’il entend engager. Des champs de bataille ukrainiens aux plaines glacées du Groenland en passant par les couloirs de la Commission européenne — Bruno Tertrais, co-auteur de L’Atlas des frontières (Les Arènes, réed. 2024) fait l’anatomie d’une disruption brutale.

Pendant plusieurs années à la tête du ministère des Affaires étrangères de Lituanie, Gabrielius Landsbergis a été le chef de file des «  néo-idéalistes  » soutenant ceux qui s’opposent aux autocraties — de Taipei à Kiev.

Alors que Trump est sur le point d’être investi, il appelle à ne pas tomber dans le piège de la rhétorique impérialiste sur le Groenland. Derrière l’irénisme de façade de la Chine, il met en garde contre la stratégie de Xi — «  pour nous, la géopolitique, ce n’est pas faire ses courses au rabais sur Alibaba  ».

«  Milei a révolutionné le monde  ».

Depuis plus d’un an, l’Argentine est gouvernée par l’anarcho-capitaliste libertarien Javier Milei.

Comment a-t-il mis en œuvre son programme contre l’État  ? Qu’a-t-il changé à la vie quotidienne des Argentins  ? En s’alliant avec Trump, Musk, Orbán ou Meloni — que cherche-t-il à accomplir  ?

Dans un entretien croisé, nous confrontons un partisan et un opposant à Milei pour tenter de dresser un premier bilan.

Romancière à succès exilée en Espagne depuis vingt ans, Karina Sainz Borgo décrit dans ses livres la société cassée de son pays d’origine  : le Venezuela.

Nous la rencontrons alors que Maduro vient d’autoproclamer le début de son troisième mandat  : «  tout se passe comme si nous étions sur le point de connaître une forme de dénouement — mais pas nécessairement pour le meilleur.  »

Depuis le premier mandat d’Ursula von der Leyen, en Europe, l’écologie a fait sa transition géopolitique — au risque de laisser derrière soi le Pacte vert  ?

Pour Wopke Hoekstra, Commissaire au climat, au net zéro et à la croissance propre, il est possible d’articuler la compétitivité à l’écologie en faisant fonctionner la transition pour les classes moyennes — à condition de sortir d’une forme de naïveté.

«  J’ai découvert la politique en voyant la montée de l’hitlérisme  ».

Entre 1931 et 1933, un séjour allemand va décider Raymond Aron, baigné de la formation intellectuelle française, à «  renoncer à ses aspirations métaphysiques  » pour se concentrer sur les sciences sociales. Dans le bref entretien que nous publions, Aron retourne aux origines de son engagement d’intellectuel.

L’Europe face au fascisme — 4/9

Comment lire aujourd’hui ce livre écrit entre la maladie et la guerre, l’humanisme et le nihilisme  ? La vérité d’Hans Castorp se situe-t-elle dans une nuit non écrite, comme un point aveugle, «  un milieu brisé  » autour duquel s’organiserait tout le roman  ? Joe Rogan est-il Naphta travesti  ?

Pour tenter de comprendre, cent ans après sa parution, le rayonnement mystérieux du chef-d’œuvre créé par Thomas Mann en 1924, nous avons rencontré la critique littéraire Merve Emre.

Il y a cent ans paraissait l’un des livres les plus intelligents du XXe siècle.

En 1925, dans un entretien exceptionnel que nous republions aujourd’hui, son créateur revenait sur ce qui signifie lire La Montagne magique — un an à peine après sa parution — pour une Europe et une Allemagne «  entre deux chaises  », à la recherche du «  prosateur conscient, en qui s’incarne l’esprit critique européen  ».

L’Europe d’après-guerre a vécu. Sans en avoir totalement conscience, nous naviguons une ère de pré-guerre.

Depuis trois ans, les Ukrainiens se battent sur le continent — serions-nous prêts à faire de même demain  ? Alors que la longue guerre de la Russie de Poutine met à l’épreuve toute une société, quelles leçons peut-on tirer de la résilience et de la mobilisation des Ukrainiens  ?