Au fil des siècles, la diplomatie orientale de la France constitue ainsi le reflet des tendances et des développements en cours sur la scène politique intérieure. Pour Jean-François Figeac, l’Orient a été et continue d’être un « instrument de politisation français ». Gabriel Rousset a lu son dernier livre, La France et l’Orient.
Comment le tournant linguistique de l’histoire a-t-il été reçu, vécu, absorbé ou rejeté ? Dans cet entretien fleuve, Florian Louis revient avec Jacques Revel et Sabina Loriga sur l’histoire d’une manière de faire de l’histoire qui résonne aujourd’hui encore en choquant les frontières de la discipline et du métier d’historien.
Peut-on dire que l’éloignement des guerres que mène l’Europe au XIXe siècle a contribué à les rendre plus acceptables ? Ou faut-il forger, dès cette époque, le concept d’une « opinion publique » à même de peser sur les conflits ? Dans cet entretien, l’historien Sylvain Venayre revient sur son dernier ouvrage, une enquête comparative à grande échelle des conflits portés depuis l’Europe XIXe.
Contribution importante à la philosophie politique, l’ouvrage de Thomas Scanlon propose une approche relationnelle entre le bien et le juste pour formaliser les intuitions communes concernant les oppositions aux inégalités économiques. Prenant au sérieux les arguments de ses détracteurs, il s’inscrit dans une éthique de la discussion en écrivant « pour ceux qui ne liront pas ». Une recension de Guillaume Allègre.
Travail interdisciplinaire, le livre dirigé par Quentin Deluermoz et Jérémie Foa explore la guerre civile comme moment de réarticulation incertain des normes implicites qui soutiennent une société. Des guerres de religion aux conflits en Ukraine et en Colombie, l’ouvrage examine ce qui persiste, change ou s’effondre dans l’incertitude.
« La diplomatie sert, d’abord, à améliorer la vie des gens », une conversation avec Catherine Ashton
EuropeEn tant que première Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la sécurité, Catherine Ashton a dû coordonner la réponse de 28 pays face aux crises internationales. Riche de son expérience de négociatrice d’accords historiques comme celui sur le nucléaire iranien, elle réinterroge, depuis ce poste singulier, l’utilité même de la diplomatie — et la « valeur ajoutée » de celle de l’Union.
En 2020, une résolution des Nations-Unies sommait le Royaume-Uni de restituer l’archipel à l’île Maurice. Cette traversée de l’histoire mondiale pendant un demi-siècle de décolonisation, dont la bataille juridique et à la lutte politique menée par le peuple des Chagos contre les violations de l’indépendance des peuples est au coeur, est décortiquée dans le dernier ouvrage de Philippe Sands.
« La diplomatie de demain sera définie par l’art de trouver des ponts », une conversation avec Maurice Gourdault-Montagne
LivresDans ses Mémoires, Maurice Gourdault-Montagne envisage la reconfiguration profonde de l’ordre international comme une opportunité pour trouver des nouveaux terrains de coopération entre la France et le reste du monde. Entretien de fond avec l’ancien diplomate pour qui « la politique étrangère et la politique intérieure sont irrémédiablement imbriquées ».
« Une guerre se termine généralement autour d’une table », une conversation avec Sylvie Bermann
LivresDe Pékin à Moscou, l’expérience de Sylvie Bermann offre une perspective unique sur les coulisses des relations diplomatiques. Elle évoque les liens affectifs avec sa grand-mère russe, sa passion pour la littérature, les dessous de la diplomatie française et sa vision des grands bouleversements géopolitiques mondiaux qui attendent les démocraties.
La Révolution française était-elle vouée à l’échec ? Si les critiques sont aussi vieilles que la Révolution elle-même, celle-ci continue d’être érigée en modèle. Penser ses échecs, c’est peut-être essayer de comprendre plus fondamentalement ce qu’est une expérience de rupture. Nous publions des bonnes feuilles du dernier livre de Jean-Clément Martin.