Perspectives sur l’actualité


La diplomatie européenne n’est que très peu perçue comme légitime par les acteurs internationaux et la guerre en Ukraine mettent encore une fois à l’épreuve l’Union. En dressant le bilan de la vision et du fonctionnement diplomatique européen, Laurence Badel développe le concept de «  diplomatie tranquille  ».

Pour l’historien Georges-Henri Soutou, la séquence ouverte par l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne nous entraîne pas dans une nouvelle guerre froide. En revanche, elle entérine le retour d’une géopolitique brutale entre l’Est et l’Ouest, dans laquelle l’Europe devra à tout prix maintenir son autonomie d’observation et d’interprétation.

L’invasion de l’Ukraine a changé le rôle des sanctions  : d’instrument dissuasif, elles sont devenues monnaie d’échange. Mais si la Russie, touchée dans tous les secteurs de son économie, parvenait malgré tout à se stabiliser dans un régime sous-optimal, il pourrait devenir difficile de sortir d’une situation de blocage. Les sanctions ouvrent un pouvoir de négociation immense – le plus difficile reste de savoir l’utiliser.

L’invasion de l’Ukraine nous a fait basculer dans un nouveau rapport au temps. D’une part le temps court, où des centaines de vies sont brisées  ; de l’autre, le temps long qui verra l’effondrement du régime de Poutine. Entre les deux – il faut tenir.
En peu de mots, le poète et traducteur André Markowicz dit cette tension qui définit aujourd’hui notre horizon.

Le retour de la guerre en Europe fait ressurgir des impensés. En relations internationales, la bienveillance a longtemps été un hors sujet. Pourtant, la conduite de la diplomatie ne devrait pas exclure une bienveillance éclairée. Une perspective signée Frédéric Ramel qui vient du publier  : La bienveillance Un autre regard politique sur l’espace mondial (CNRS Éditions).

Coût de la victoire militaire, bourbier de l’occupation, renforcement de l’OTAN, isolement de la Russie, déstabilisation de Poutine en interne… L’invasion de l’Ukraine sera, quelle qu’en soit l’issue, une guerre perdante. Une perspective en cinq points et trois scénarios signée Jean-Baptiste Jeangène Vilmer.