En Libye, les premiers jours de juin ont semblé des années, au regard du nombre d’événements importants qui se sont produits. En une semaine environ, les forces fidèles au gouvernement de Tripoli (Accord national général ou GNA) ont repoussé l’Armée nationale libyenne (LNA) et ses alliés, dirigée par le général Haftar et liée à la Chambre des représentants de Tobrouk. À l’exception de Syrte, leur avance militaire remonte en gros le temps jusque début 2019, lorsque les forces de Haftar étaient pratiquement absentes de la région de Tripoli. Matteo Colombo, ISPI, analyse le nouveau rapport de force.
Au-delà de Sophia : de la lutte contre le trafic de migrants à l’embargo sur la Libye
Bulles MéditerranéeLe 17 février, près d’un mois après la conférence de Berlin, le Conseil des affaires étrangères a décidé de mettre fin définitivement à l’opération EUNAVFOR MED Sophia. À sa place, un accord unanime a été trouvé sur les principes qui sous-tendront ce qui sera une nouvelle mission, qui pourrait être appelée « Operation EU Active Surveillance » et impliquera des moyens aériens, satellitaires et navals en Méditerranée orientale.
L’accélération de la crise en Libye a ses sources dans la seconde guerre civile libyenne éclatée en 2012. L’historien italien Leonardo Palma propose de revenir sur cette histoire peu connue qui fournit l’ensemble des clefs pour comprendre la complexité du jeu libyen.
La journée romaine de Poutine a été riche en rencontres, mais sans progrès réels, au-delà des déclarations de façade. D’une part, l’Italie ne peut pas se permettre une trop grande autonomie par rapport aux engagements pris avec l’Union et l’OTAN ; d’autre part, la Russie ne semble pas encore disposée à modifier sa stratégie libyenne, condition nécessaire pour la relance de la triangulation avec Rome sur ce front. Paradoxalement, le dialogue semble pour l’instant plus fructueux avec le Vatican qu’avec l’allié temporairement « souverainiste ».
Matteo Salvini déclenche un conflit institutionnel avec sa directive contre l’arrivée de migrants en Italie
MéditerranéeDans le contexte du regain de tension libyen, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a signé une nouvelle directive interdisant l’arrivée de migrants en Italie. Point particulier, cette directive s’adressait non seulement aux forces de police mais aussi au chef d’État-Major de la marine militaire et au commandant général de la capitainerie du port, subordonnés au ministère de la Défense (contrôlée par Elisabetta Trenta du Mouvement 5 Étoiles), ce qui a abouti à un nouvel affrontement entre les deux ministres… mais aussi, cette fois, avec l’armée italienne. Signaux faibles de conflit institutionnel au sein du gouvernement Conte.
L’avancée des forces armées libyennes de Khalifa Haftar vers Tripoli, avec le soutien d’un large éventail de puissances internationales, dont Riyad en particulier, s’inscrit dans le cadre de la tentative du maréchal de s’asseoir à la table des négociations en position de force lors des élections. Dans une situation où la position d’Al Serraj semble de plus en plus mince, la perspective la plus réaliste semble être celle d’un renforcement des négociations avec Tobrouk.
Conférence de Palerme sur la Libye : l’établissement d’une nouvelle feuille de route des Nations Unies ?
MéditerranéeL’Italie organise les 12 et 13 novembre prochains à Palerme un sommet international sur la Libye. Le gouvernement Italien souhaite réunir les principaux acteurs libyens et internationaux pour œuvrer à la stabilisation du pays et agir en faveur d’une « réconciliation nationale ».