Dans l’oblast de Koursk, les troupes nord-coréennes auraient été en partie retirées de la ligne de front en raison de pertes très importantes, selon plusieurs rapports. Il y a trois semaines, deux soldats de Pyongyang avaient également été faits prisonniers par l’armée ukrainienne alors qu’ils combattaient sur le territoire russe. 

  • Le 13 janvier, le Service de Renseignement National coréen estimait qu’environ 3 000 combattants sur les 12 000 envoyés en octobre 2024 par la Corée du Nord avaient été tués ou blessés depuis leur déploiement. 
  • Les services de Séoul parlaient notamment d’un « décalage » entre l’entraînement dont les combattants nord-coréens bénéficient et les nouvelles réalités du conflit moderne de grande intensité.
  • Des vidéos montrent des soldats de Pyongyang tentant d’abattre à bout portant des drones transportant des charges explosives. Plusieurs témoignages ukrainiens ont également fait part des consignes qui auraient été données aux soldats nord-coréens de ne pas être capturés vivants 1.

Selon le chef du Centre de lutte contre la désinformation du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, Andreï Kovalenko, les militaires nord-coréens n’auraient « pas appris à faire face aux drones et à l’artillerie ». Leur retrait partiel de la ligne de front viserait à leur fournir un entraînement plus approfondi en amont d’un éventuel redéploiement ultérieur 2. Celui-ci pourrait cependant augurer d’une reconsidération plus large par Pyongyang de son implication dans la guerre.

  • Après environ quatre mois sur le terrain, les troupes nord-coréennes ont souffert d’importantes pertes et n’ont pas rempli leur objectif de repousser, aux côtés des troupes russes, l’armée ukrainienne hors du territoire de la Fédération de Russie.
  • L’Ukraine continue néanmoins de perdre progressivement du terrain, et ne contrôlait plus que 442 km² dans l’oblast de Koursk au mardi 28 janvier, contre 1 320 km² à la fin du mois d’août.

Pour Kim Jong Un, qui aurait été à l’initiative de l’envoi de ses propres troupes en Russie 3, le bilan de cette première « vague » de renforts est globalement négatif. 

  • Pyongang a perdu plusieurs centaines voire milliers de combattants de métier. Leurs incapacités à s’adapter à la guerre russo-ukrainienne pourrait être lue par d’autres puissances, notamment la Corée du Sud, comme un signe indiquant que l’armée nord-coréenne ne serait pas aussi performante qu’elle souhaite le laisser entendre ;
  • De nombreuses preuves matérielles de l’implication de nord-coréens sur le terrain (que Moscou ne reconnaît officiellement pas) ont été collectées par Kiev et partagées avec les Occidentaux. Le Kremlin avait initialement tenté de cacher leur nationalité en leur fournissant de faux documents russes 4 ;
  • La diffusion de « rumeurs » en Corée du Nord quant au déploiement de troupes en Russie fait craindre au régime de Pyongyang des risques de contestation. Le régime nord-coréen a intensifié fin novembre le contrôle interne de son armée et de ses citoyens « dans ce qui semble être un effort visant à supprimer toute dissidence concernant le déploiement de troupes du régime pour soutenir la guerre de la Russie contre l’Ukraine », selon le ministère de l’Unification sud-coréen 5.