Ces jours-ci, l’Allemagne ressemble à une planète crépusculaire. D’un côté, plus de 1,5 million de citoyens sont descendus dans la rue ces dernières semaines pour protester contre un plan visant à expulser des millions d’étrangers et d’Allemands naturalisés. De l’autre, le ministre-président populiste de Bavière, Markus Söder, veut supprimer tout financement public du parti nationaliste Alternative für Deutschland (AfD). Le gouvernement et les partis d’opposition discutent par ailleurs d’une loi visant à protéger la Cour constitutionnelle d’une prise de pouvoir par l’extrême droite.

Au cours des deux dernières années, l’AfD est discrètement passée dans les sondages de 10 % à 20 % d’intentions de vote. Aujourd’hui, les Allemands se sont enfin réveillés. La société civile et les hommes politiques semblent prêts à en découdre avec le parti qui veut faire de l’avortement une « exception », qui flirte avec un « Dexit », la sortie allemande de l’Union européenne, et qui nie le changement climatique. Une différence frappante avec la France, où beaucoup semblent avoir déjà accepté l’idée que l’extrême droite s’empare un jour de l’Élysée.

Pourtant, dans le même temps, la tonalité du discours politique allemand se fait chaque jour plus française. La plus grande économie d’Europe stagne depuis 2019. Des grèves récurrentes, des opérateurs ferroviaires aux travailleurs de la santé en passant par le personnel des jardins d’enfants, paralysent la vie publique. Les chroniqueurs s’inquiètent1 du déclassement économique de l’Allemagne, tandis que l’ensemble du spectre politique se déplace vers la droite sur la question migratoire. Les littéraires s’amusent à parier sur qui pourrait devenir le Michel Houellebecq de cette nouvelle Allemagne — le chroniqueur de la déchéance d’un pays. Quel changement par rapport à 2020, lorsque le journaliste britannique John Kampfner affirmait que le système économique et politique allemand était un modèle pour le monde entier dans un livre au titre impertinent, Why Germans Do it Better.

Les élections européennes ont lieu en juin. Trois des États de l’Est de l’Allemagne tiennent des élections régionales à l’automne. Les élections fédérales ne sont que dans vingt mois. Pourtant, la coalition du chancelier Olaf Scholz, composée de son SPD de centre-gauche, des Verts et du parti libéral FDP, paraît incapable de s’accorder sur une stratégie pour affronter l’AfD. Pire encore : en insistant obstinément sur le rétablissement de l’équilibre budgétaire, la coalition affaiblit encore davantage l’économie et sème les germes de nouvelles crises sociales. Les récentes manifestations de masse des agriculteurs allemands ont commencé lorsque Berlin a annoncé son intention de réduire les exemptions fiscales agricoles pour faire des économies. Tout cela fait les affaires de l’AfD, qui affirme qu’Olaf Scholz préfère dépenser de l’argent pour Kiev et les réfugiés plutôt que pour les Allemands et ses travailleurs.

Lorsqu’on demande à un membre de la coalition comment le chancelier peut s’imaginer être réélu et vaincre l’AfD dans ces conditions, même lui répond : « Écoutez, nous savons que nous sommes à bord d’un train qui fonce dans un mur. Mais les portes sont fermées. Nous ne pouvons plus changer la politique budgétaire. Le prochain arrêt n’est qu’en 2025. ».

Mais à nouveau : sur la nouvelle planète crépusculaire de la politique allemande, le désespoir n’est qu’à un cheveu de l’espoir.

Le chancelier allemand Olaf Scholz enregistre son discours télévisé du Nouvel An à Berlin, en Allemagne, le 29 décembre 2023. © Action press/SIPA

¡No pasaran !

Début janvier, des journalistes d’investigation ont révélé2 qu’un député de l’AfD et un conseiller personnel de la dirigeante du parti, Alice Weidel, avaient participé à une réunion secrète de néonazis et d’hommes d’affaires dans un hôtel près de Potsdam. Ils étaient venus y écouter Martin Sellner.

Cet Autrichien diplômé de philosophie, qui a déjà été condamné pour avoir collé des autocollants de croix gammées sur des synagogues, est l’auteur de la bible extrémiste Regime Change von rechts (en français : Changement de régime par la droite). Au cœur de sa vision, on trouve la « remigration » — en d’autres termes l’expulsion forcée — de millions d’étrangers et d’Allemands naturalisés. Le lieu de la réunion a rappelé à certains la conférence de Wannsee de janvier 1942, au cours de laquelle les dirigeants nazis ont échafaudé leurs plans sur la logistique de l’Holocauste.

D’une certaine manière, l’Allemagne de 2024 est comme la France de 2002.

Joseph de Weck

Ces révélations ont provoqué les plus grandes manifestations contre l’extrême droite en Allemagne depuis le début des années 1990. Un vent d’espoir naissant est palpable dans l’air des villes, grandes et petites, au moment où des personnes de toutes les générations et de tous les horizons ont marché ensemble. Nombreux sont ceux qui pensent que c’est maintenant que la promesse d’après-guerre, « Plus jamais ça »3, doit faire ses preuves. Ils estiment qu’il est de leur devoir de se battre avant qu’il ne soit trop tard.

D’une certaine manière, l’Allemagne de 2024 est comme la France de 2002. À l’époque, 1,5 million de citoyens sont descendus dans la rue après l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle4. Cet activisme citoyen rend crédible une sous-performance de l’AfD lors des prochaines élections européennes. Même Helene Fischer, la plus grande pop star allemande de Schlager, qui jouit d’une grande popularité auprès des électeurs conservateurs, a appelé5 le public allemand à aller voter aux élections de juin et à choisir l’un des partis traditionnels — et non l’AfD montante.

La bataille légale contre l’AfD

La montée en puissance de l’AfD a toutefois suscité des actions allant au-delà des simples protestations citoyennes. En parallèle, l’élite politique a entamé une discussion sérieuse sur la manière dont l’ordre institutionnel allemand peut être mis à l’abri du retour de l’extrême droite et du nazisme.

Les émissions politiques télévisées débattent et se demandent si le gouvernement devrait interdire l’AfD. Une telle mesure est très peu probable, car elle comporte des risques importants. L’AfD pourrait gagner encore plus de soutien si elle venait à se présenter comme une victime du système à l’occasion de la procédure judiciaire. En outre, il n’est pas certain que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe validerait une interdiction, elle qui, en 2016, a rejeté une proposition d’interdiction du parti néo-nazi NPD.

La proposition de Markus Söder, le premier ministre bavarois, semble plus prometteuse : empêcher l’AfD de bénéficier du généreux financement des partis par l’État. Cette mesure a plus de chances d’être acceptée par la Cour constitutionnelle, car il existe un précédent : en janvier, Karlsruhe a interdit à Die Heimat (le successeur du NPD) de recevoir des fonds de l’État et des allègements fiscaux. Scholz étudie les opportunités de lancer une action similaire à l’encontre de l’AfD6.

Signe que la montée de l’AfD est prise au sérieux, Berlin commence même à se préparer au pire des scénarios, à savoir un monde dans lequel l’AfD arriverait au pouvoir. La crainte est que, comme en Pologne, un gouvernement dirigé par des nationalistes puisse tenter de saper l’indépendance du pouvoir judiciaire. Un point de faiblesse en particulier : la loi régissant la nomination des juges constitutionnels peut aujourd’hui être modifiée à la majorité simple. Les partis de l’opposition et du gouvernement discutent d’une potentielle révision de la loi afin que tout changement futur nécessite une majorité des deux tiers au parlement7.

Quel contraste avec la France. Alors que la victoire de Marine Le Pen aux prochaines élections présidentielles de 2027 est une réelle possibilité, Emmanuel Macron n’a pas engagé de réflexion avec l’opposition sur des mesures permettant de renforcer les contre-pouvoirs à un éventuel futur président d’extrême droite.

En Allemagne, au contraire, les partis traditionnels sont déjà totalement passés en mode « limitation des dégâts », même si les plus pessimistes ne s’attendent pas à ce que l’AfD accède au pouvoir après les élections de 2025. Le cordon sanitaire pourrait finir par tomber, comme cela s’est produit en Autriche, en Suède… ou en Italie. Mais cela se produira au plus tôt après les élections de 2029, comme le concède même Weidel.

L’économie allemande : cap au pire

Si Berlin ne manque pas d’idées pour lutter contre l’AfD grâce aux méandres de son système juridique, le gouvernement n’a en revanche aucun plan à court terme pour résoudre les problèmes structurels dont bénéficie l’AfD. Une situation d’autant plus tragique que la solution d’une partie de ces problèmes semblerait relativement abordable.

Il y a des raisons pour lesquelles l’AfD est en passe de devenir le deuxième plus grand parti d’Allemagne. Et la plus importante n’a pas grand-chose à voir avec l’immigration. La plus grande inquiétude des Allemands reste l’inflation. 45 % d’entre eux s’inquiètent de la hausse des prix8, 35 % de la pauvreté.

Les Allemands ont raison. Ils s’appauvrissent. Les salaires réels baissent chaque année depuis 2020. Dans la guerre étendue, alors que l’économie chinoise ralentit et que la mondialisation change de rythme, l’industrie du pays, dépendante des exportations, est le principal problème. La production industrielle est inférieure de 9 % niveau d’avant la pandémie9. Alors que Volkswagen et d’autres se rendent compte que les bons moments ne reviendront pas de sitôt, des suppressions d’emplois sont annoncées. L’équipementier automobile ZF, par exemple, aurait l’intention de supprimer 12 000 emplois dans toute l’Allemagne au cours des six prochaines années10.

Les Allemands qui s’inquiètent de l’avenir épargnent davantage. Une spirale s’installe. Quinze ans après l’adoption du frein à l’endettement, le sous-investissement chronique allemand est visible partout — des trains en retard aux infrastructures scolaires en mauvais état. Scholz, qui se vantait en 2021 que l’Allemagne était sur le point de vivre un nouveau Wirtschaftswunder (miracle économique), affiche le pire bilan économique depuis Gerhard Schröder.

Il n’est pas étonnant que la popularité du chancelier soit tombée à 20 %, la cote la plus basse depuis 1997 qui marque le début des enquêtes sur la popularité11. Au total, le parti d’Olaf Scholz et ses partenaires de coalition n’obtiendraient aujourd’hui que 32 % des voix, selon les sondages électoraux. En 2021, ce chiffre était de 52 %.

On pourrait supposer qu’un gouvernement impopulaire, confronté à une économie en perte de vitesse et à une montée rapide de l’extrême droite, essaierait de mettre les bouchées doubles sur la politique budgétaire pour limiter les dégâts. Mais la coalition de Scholz fait le contraire. Cette conduite semble irrationnelle, mais elle paraît tout à fait sensée au parti libéral, FDP. Le chef du parti et ministre des Finances, Christian Lindner, craint que les électeurs ne lui pardonnent pas lors des prochaines élections le fait qu’il renonce à sa réputation de faucon fiscal. En regardant les dynamiques politiques internes, il n’a sans doute pas tort. De nombreux membres du parti se sentent déjà mal à l’aise avec la participation du FDP au gouvernement. Lors d’un récent référendum consultatif, pas moins de 47,8 % des membres du FDP ont voté en faveur d’une sortie de la coalition12.

Le chancelier allemand Olaf Scholz enregistre son discours télévisé du Nouvel An à Berlin, en Allemagne, le 29 décembre 2023. © Action press/SIPA

Une vision dans le rétroviseur 

Mais les difficultés de la coalition ne sont pas le seul fait du FDP. En fin de compte, le responsable de son échec reste le chancelier. 

Boomer idéal, l’ancien maire de Hambourg n’est pas seulement un amateur de costumes à épaulettes dans le plus pur style des années 2000, mais il croit encore que le succès économique repose sur la compétitivité des coûts et le conservatisme fiscal. Comme ministre du travail de Gerhard Schröder, c’est lui qui a mis en œuvre l’Agenda 2010 — le désormais célèbre train de réformes qui misait sur l’abaissement du niveau de vie des Allemands pour relancer l’industrie axée sur l’exportation. Comme maire de Hambourg, il a été l’un des principaux négociateurs du frein constitutionnel à l’endettement, adopté en 2009.

La vision d’Olaf Scholz est toujours arrêtée dans les années 2000, les années de formation de sa carrière politique. Au cœur de ce cadre mental se trouve la conviction que l’Union européenne a désormais pour fonction d’aider les Européens à s’adapter à la mondialisation et que chaque nation doit identifier la trajectoire de son propre succès. D’où son insistance sur le fait que l’Allemagne reste la troisième économie du monde et qu’elle affiche le plus faible taux d’endettement du G7.

À la suite de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, son annonce d’un Zeitenwende — un « changement d’époque » — n’aurait pas dû se résumer à une augmentation des dépenses de défense. Scholz aurait dû comprendre que la Russie n’est pas un cas isolé. Même si l’Ukraine gagne, il n’y aura pas de retour au monde d’avant-guerre, fondé sur le multilatéralisme et des relations commerciales harmonieuses. Au contraire, la guerre de la Russie n’est qu’une expression de transformations beaucoup plus profondes à l’échelle mondiale. Lorsque le principal partenaire commercial de Berlin, la Chine, a refusé de condamner l’invasion, Berlin aurait dû s’en apercevoir. Comme le déclarait dans ces pages le président de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine : « La Chine était le moteur économique du monde, aujourd’hui le pays emprunte une toute nouvelle voie »

Au lieu de cela, Scholz continue à penser que l’Allemagne doit simplement apprendre à tergiverser, tenir le coup pendant un an ou deux, avant un retour à la normale. Mais plus le pays stagne, plus son analyse s’avère erronée. La Chine ne remplit plus les carnets de commande du Mittelstand. L’histoire s’est mise en branle, la guerre s’étend.

Il n’est pas étonnant que Scholz ne soit jamais devenu un véritable partenaire pour Emmanuel Macron : sa politique est fondée sur la nostalgie, sur le retour en arrière vers le pic de la mondialisation des années 2000. Le cadre mental de Macron fonctionne plutôt autour d’une réaction à une vision dystopique des années 2030, où la force fait le droit et les excédents commerciaux sont des faiblesses. D’un point de vue directionnel, l’histoire donne raison au président français. Mais le problème fondamental, c’est que Scholz et Macron ne parviennent même pas à se rencontrer sur le chemin — ici et maintenant, en 2024.

Perturbations dans la guerre étendue

L’inaction de Scholz face à la détérioration de la situation économique est d’autant plus tragique que dans tous les autres domaines de la politique intérieure sur lesquels l’AfD attire des soutiens, il n’a que très peu de marge de progression.

L’AfD a été fondée en 2013 pour protester contre le « sauvetage » de la Grèce par l’Union européenne dans le cadre de la crise de la zone euro. Mais ce n’est qu’en 2015, lorsqu’un million de réfugiés syriens sont arrivés en Allemagne, qu’elle a acquis une ampleur nationale. Après la guerre en Ukraine et la reprise des flux en provenance d’Afrique, les centres d’accueil pour demandeurs d’asile débordent à nouveau. Scholz n’est certes pas responsable. Mais il ne rend pas service à son gouvernement lorsqu’il légitime les politiques de l’AfD, en faisant des déclarations telles que : « Nous devons enfin expulser [les migrants illégaux] à grande échelle »13.

À côté de l’immigration, les affaires étrangères pèsent également sur la coalition d’une façon qu’il est difficile à saisir d’un point de vue français.

En 1983, plus d’un million d’Allemands ont manifesté contre l’installation de missiles nucléaires américains après que Moscou eut installé des fusées similaires de son côté du mur de fer, un rassemblement qui deviendra le plus important de l’Allemagne de l’après-guerre. Ces convictions pacifistes, pro-russes et anti-américaines restent profondément ancrées dans certaines parties de la société allemande, de sorte que le soutien à l’Ukraine coûtera toujours des voix à Scholz. L’AfD demande la levée des sanctions contre la Russie et le départ des troupes américaines du pays, une proposition loin d’être impopulaire.

La guerre à Gaza creuse encore davantage le fossé entre les partis établis et la population en matière de politique étrangère. 61 % des Allemands pensent que la réponse militaire d’Israël au massacre du Hamas n’est pas justifiée, en raison du nombre élevé de victimes civiles14. Or ni les partis de la coalition gouvernementale, ni la CDU n’ont critiqué l’action de Netanyahou en Israël, en créant un espace politique que Sarah Wagenknecht et le BSW son parti de économiquement de gauche, mais socialement réactionnaire, tentent d’occuper.

Enfin, l’AfD bénéficie d’une levée de boucliers de l’ensemble de la population face au programme climatique de la coalition. L’un des paradoxes de l’Allemagne est qu’elle possède à la fois l’un des partis Verts les plus puissants d’Europe, mais aussi l’une des populations les plus réticentes à l’idée de changer de mode de vie pour aider la planète. Comme l’a analysé Jean-Yves Dormagen dans une large étude couvrant plusieurs pays européens, une grande partie des Allemands oppose une résistance notable aux politiques environnementales. L’AfD y fait écho en affirmant dans son programme que « la lutte contre le réchauffement climatique empêche l’accès à une énergie bon marché et se pose en défenseur des véhicules à moteur thermique, tout particulièrement de ceux roulant au diesel ». 

Le chancelier allemand Olaf Scholz enregistre son discours télévisé du Nouvel An à Berlin, en Allemagne, le 29 décembre 2023. © Action press/SIPA

Dans l’interrègne 

En 2021, la coalition de Scholz s’est engagée à faire naître une nouvelle ère progressiste. En 2024, il dirige un gouvernement zombie.

Presque tout le monde dans l’élite allemande semble vouloir passer 2024 les yeux fermés et ne se réveiller qu’après les prochaines élections législatives de 2025. Un nouveau gouvernement, très probablement sous la direction du leader de la CDU Friedrich Merz, pourrait rassurer les Allemands, stimuler la croissance et réformer le frein à l’endettement, puisque beaucoup au sein de la CDU ont commencé à réaliser que le règle était devenu une entrave au potentiel économique de l’Allemagne et qu’il rend également impossible le réarmement du pays.

Mais il y a fort à parier que l’Allemagne vit actuellement l’un de ces moments clefs où, en l’espace de quelques années, la trajectoire politique du pays sera remodelée pour les décennies à venir. En 2025, l’AfD pourrait bien devenir le deuxième parti d’Allemagne. À gauche, le BSW pourrait trouver ses marques face aux Verts et au SPD. Une telle fragmentation du système des partis signifierait qu’il n’y aurait aucun moyen de contourner les coalitions tripartites souvent instables et inefficaces, comme celle que Scholz dirige aujourd’hui. L’Europe devra apprendre à vivre avec un plus grand pays aussi instable politiquement et économiquement que le reste de l’Union. 

Le cœur de l’Europe ressemble de plus en plus à sa périphérie.