Les dirigeants européens se sont quittés sans décision finale à l’issue du sommet de Prague qui s’est tenu il y a deux semaines, malgré quelques accords : réduction de la consommation d’électricité, plafonnement des recettes des producteurs d’électricité et contribution des entreprises énergétiques fossiles.

  • Sur un potentiel plafond au prix du gaz, les États se divisent entre ceux qui n’y sont pas favorables (comme les Pays-Bas et l’Allemagne), ceux qui souhaitent limiter le prix d’achat du gaz à la source et ceux qui souhaitent rembourser les consommateurs pour le surcroît payé au-dessus d’un prix encore à définir.
  • Mardi, la Commission a proposé un nouveau règlement incluant plusieurs mesures dont : l’achat en commun de gaz pour négocier de meilleurs prix, établir une limite de prix dynamique pour les transactions sur la bourse du gaz TTF et mettre en place des règles de solidarité par défaut entre les États membres en cas de pénurie d’approvisionnement1.

Au moins 15 États-membres appellent à un plafonnement du prix du gaz, dont la France, l’Italie ou l’Espagne. Mais d’autres, dont l’Allemagne, s’y opposent tout aussi fermement. La situation est d’autant plus envenimée que Berlin et Paris s’opposent en ce moment sur des dossiers importants, enrayant les rouages du « couple moteur » de l’Union.

Pour l’instant, Scholz et son gouvernement ont préféré des solutions aux niveau national, notamment en débloquant 200 milliards d’euros pour la mise en place d’un bouclier tarifaire visant à alléger les factures de gaz des consommateurs allemands, pointé du doigt par les États-membres qui pointent du doigt le risque d’une fragmentation du marché unique.

L’Allemagne est parmi les pays européens les plus exposés à des coupures de gaz cet hiver en raison de pénuries d’approvisionnements, selon l’Economist Intelligence Unit. Toutefois, Scholz a insisté encore cette semaine quant à son opposition à un endettement commun au niveau de l’Union pour répondre à la crise énergétique.

  • Cette position a suscité les critiques de nombreux dirigeants, dont le Premier ministre tchèque Petr Fiala, dont le pays assure la présidence du Conseil de l’Union.
  • Plutôt que de créer un nouvel instrument laborieux à mettre en place, Berlin plaide pour l’utilisation des fonds de NextGenerationEU.

Enfin, les dirigeants de la Belgique, des Pays-Bas, du Danemark et de la Suède devraient aborder en marge du Conseil la question migratoire. Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement suédois, issu d’une coalition alliant des partis de droite au parti d’extrême-droite SD, Stockholm a annoncé vouloir se recentrer sur les « intérêts et les valeurs suédoises » — ce qui pourrait se matérialiser notamment par la fin de la politique étrangère féministe du pays.