• Pour faire face à la hausse historique des prix de l’énergie et ainsi alléger les factures des consommateurs allemands, Olaf Scholz a dévoilé la semaine dernière un plan massif de 200 milliards d’euros. Celui-ci est le plus important des pays de l’Union européenne, à la fois en montant nominal mais également en pourcentage de PIB.
  • L’annonce de ce plan a toutefois fait beaucoup de remous parmi les États-membres. Lundi, les deux commissaires européens Thierry Breton et Paolo Gentiloni signaient conjointement une tribune dans The Irish Times dans laquelle ils reconnaissaient le « besoin » auquel le plan allemand répondait, mais écrivaient également que celui-ci « soulevait des questions »1.
  • Le chancelier allemand s’est défendu dès le lendemain face à ces critiques, rappelant au Commissaire européen au marché intérieur « là d’où il vient » au cours d’une conférence de presse. Olaf Scholz faisait ainsi référence aux mesures similaires — toutefois bien moins importantes — mises en place par la France pour préserver le pouvoir d’achat de ses consommateurs.
  • Si ces querelles peuvent être vues comme anecdotiques, elles suscitent toutefois un certain malaise chez certains États-membres qui perçoivent le plan allemand comme une mesure susceptible d’entraîner des perturbations sur les marchés de l’énergie, ainsi qu’une concurrence déloyale.
  • L’annonce de ce plan est survenue peu de temps avant que Berlin fasse entendre que l’Allemagne était finalement ouverte à ce qu’un plafonnement « dynamique » du prix du gaz (avec une fourchette de prix s’ajustant au marché) soit mis en place à l’échelle européenne. Au même moment, la Commission — jusqu’alors plutôt réticente — déclarait qu’elle considérait désormais elle aussi cette possibilité.
Sources
  1. Thierry Breton et Paolo Gentiloni, « Germany’s latest response to energy crisis raises questions », The Irish Times, 3 octobre 2022.
  2. Council formally adopts emergency measures to reduce energy prices, Conseil de l’Union européenne, 6 octobre 2022.